La bourse du Koweït, en cours de privatisation, a encore connu de profonds changements depuis le 1er avril 2018. L’objectif de modernisation et d’attractivité de la place financière koweïtienne s’inscrit dans le cadre de la Vision 2035.

1/ Une nouvelle segmentation du marché davantage conforme aux normes internationales.

Sous l’impulsion de l’autorité koweïtienne des marchés financiers (CMA), la bourse du Koweït est devenue en 2016 une société anonyme à capitaux publics. Cette restructuration constitue une première étape vers une future privatisation de l’ancienne bourse (Kuwait Stock Exchange) créée en 1983.

Depuis le 1er avril 2018, la bourse du Koweït est divisée en 3 segments en fonction notamment de la capitalisation boursière et du niveau de liquidité des entreprises :

  • Premier Market comporte les entreprises les plus performantes et les plus liquides. En avril 2018, 71,5% des liquidités de la bourse transitaient par ce marché tandis que la capitalisation boursière des entreprises s’élevait à 172,3 MKWD. Chaque année, les entreprises cotées dans ce marché voient leurs performances financières évaluées afin de savoir si elles peuvent ou non rester dans ce segment. Chaque trimestre, elles doivent communiquer en arabe et en anglais leurs résultats financiers dans des conférences publiques.
  • Main Market dont la capitalisation boursière en avril 2018 s’élevait à 68,5 MKWD, représente 28,5% des liquidités. Les sociétés sont également évaluées annuellement.
  • Auctions Market comprend les entreprises très peu liquides (0,004% du total) au regard de leur capitalisation boursière (8,8 MKWD). Ces entreprises ne font pas partie des principaux indices de la bourse et les opérations suivent un système de négociation par enchères.

Désormais, la bourse du Koweït est divisée en 3 indices : le Premier Market Index, le Main Market Index et l’All-Share Index, qui regroupe les entreprises des deux précédents indices.

La bourse du Koweït reproduit donc la stratégie de segmentation communément répandue, le London Stock Exchange, Deutsche Börse et le NASDAQ en ayant par exemple déjà bénéficié.

2/ Une volonté affichée d’attirer les investisseurs étrangers dans la lignée de la « Vision 2035 ».

L’objectif pour le Koweït est aussi bien d’attirer de nouveaux investisseurs que d’inciter de nouvelles introductions en bourse et de soutenir la croissance du secteur privé national, sur le long terme.  Cette ambition s’inscrit pleinement dans la « Vision 2035 » présentée par l’Emir en janvier 2017, qui veut transformer le Koweït en un grand centre économique et financier régional.

Fin avril 2018, une délégation de 8 entreprises représentatives, dont la National Bank of Kuwait et l’opérateur téléphonique ZAIN, s’est rendue à Londres pour présenter les transformations de la bourse et les opportunités d’investissement au Koweït. La bourse du Koweït a souhaité valoriser les indicateurs macroéconomiques, la stabilité du régime et le cadre réglementaire moderne du pays.

La prochaine intégration de 10 entreprises koweïtiennes à l’indice FTSE Russell en tant que Secondary Emerging Market participe également à l’internationalisation et l’attractivité de la bourse et de l’économie koweïtienne. L’intégration se fera en deux temps, en septembre puis en décembre 2018. Les dix entreprises cotées à la bourse du Koweït sont éligibles pour intégrer l’indice FTSE GEIS (Global equity index series) concernant la région du Moyen-Orient, principalement des banques (National Bank of Kuwaït, Kuwait Finance House, etc). FTSE a estimé le poids de ces entreprises à 0,4% du total de l’indice FTSE Emerging All Cap.