Selon un rapport de la Commission européenne, la Croatie est à la 24ème place selon ses performances numériques, la qualité de ses connexions Internet et la digitalisation de ses entreprises et services publics (indice DESI - digital economy and society index). Les citoyens croates sont au-dessus de la moyenne des internautes européens et leurs compétences numériques s'améliorent régulièrement (17ème en 2015 à 13ème en 2016) malgré des prix du haut débit fixe qui restent extrêmement élevés, les plus élevés en Europe.

Le secteur TIC est donc l’un des rares avec le tourisme à connaitre une croissance constante avec environ 4,2 Mds EUR de recettes générées au total soit prêt de 10 % du PIB croate et 33 000 emplois dans 6300 entreprises. D’après certaines projections, le secteur pourrait être demandeur de 50 000 emplois supplémentaires d’ici 2025 alors qu’il est aujourd’hui fortement touché par la vague d’exode des jeunes experts croates vers d’autres pays de l’UE.

 

Cadrage

Selon le rapport de la Commission européenne sur l’état d’avancement de l’Europe numérique, la Croatie est à la 24ème place selon ses performances numériques, la qualité de ses connexions à l’usage d’Internet et la digitalisation de ses entreprises et services publics (indice DESI - digital economy and society index), devant la Grèce, l’Italie, la Bulgarie et la Roumanie.

Les citoyens croates sont au-dessus de la moyenne des internautes européens et leurs compétences numériques s'améliorent régulièrement (17ème en 2015 à 13ème en 2016). L'utilisation des technologies numériques par les entreprises est proche de la moyenne européenne voir même au-dessus en matière d’utilisation des services Cloud (16%, 9ème place) tout comme l’e-commerce (18%, 12ème place).

En matière de services publics numériques les améliorations ne sont que très lentes: deux années électorales consécutives avec 3 gouvernements différents ont retardées la digitalisation des services publics. Toutefois, le pays affiche une performance supérieure à la moyenne en termes de disponibilité des données en ligne mais le nombre d'utilisateurs et les services en ligne dans l'administration ne progresse que très lentement.

 

Connectivité

Selon le même rapport de la Commission européenne, la Croatie se classe en dernière position en termes de connectivité et ce particulièrement en raison des prix du haut débit fixe qui restent extrêmement élevés, les plus élevés en Europe.

Le taux de couverture des ménages croates par le haut débit fixe est très légèrement inférieur à la moyenne européenne, 97% avec 70% de ces ménages abonnés (74% moyenne européenne). Le taux de couverture NGA (vitesse >30 000 Mbps), malgré une progression de 8 points en un an, reste significativement en deçà du niveau européen avec 60% et seulement 10% des abonnements.

Plusieurs facteurs contribuent à de si faibles performances : la Croatie dispose de l'abonnement fixe haut débit le plus onéreux de l'UE, avec un coût pouvant atteindre 2,9% du revenu brut moyen (contre une moyenne européenne de 1,2%). En outre, alors que les services haut débit mobiles, souvent vendus en paquets, sont de plus en plus utilisés, la couverture 4G en Croatie est modeste (25ème place avec 67%).

En juillet 2016, le gouvernement croate a adopté sa «Stratégie pour le développement du haut débit en République de Croatie» pour 2016 - 2020. Les principaux objectifs à atteindre d'ici 2020 sont une  couverture à 100% par le haut-débit de nouvelle génération et au moins 50% des ménages abonnés.

 

Positionnement du pays dans les classements internationaux

Indicateurs pour la CroatieLa Croatie se place en 54ème position avec 4,3 points dans le classement du World Economic Forum selon l’indice de maturité numérique du pays (NRI – Network Readiness Index).

Le classement selon l’Indice de développement des TIC réalisé par l’Union internationale des télécommunications (UTI) place pour sa part la Croatie en 36ème position au niveau mondial et 24ème en Europe. D’après ce rapport, il s’agit de la progression la plus significative (+6 places) en une année sur les 176 pays évalués : la Croatie dispose d’infrastructures bien développées et les acteurs publics et privés continuent d'investir dans sa modernisation. La pénétration des TIC dans les ménages est relativement élevée et le nombre d’utilisateurs Internet continue de progresser.

Concernant la téléphonie mobile, 3 opérateurs se partagent la quasi-totalité du marché : T-Com (Deutsche Telekom),  Vipnet (Autriche) et Tele2. La couverture par réseau mobile haut débit est presque complète et donc bien au-dessus de la moyenne européenne. Les opérateurs mobiles en Croatie ont une marge relativement élevée leur permettant d'investir régulièrement dans leurs infrastructures.

 

Appui institutionnel du secteur

 Le ministère en charge des télécommunications de manière générale est le Ministère des affaires maritimes, des transports et des infrastructures. L’autorité de régulation HAKOM (Croatian Regulatory Authority for Network Industries) a pour rôle de superviser le secteur des télécoms en Croatie, garantir le respect de la concurrence mais aussi son développement.

Le Bureau national Réseau académique et de recherche croate - CARNet (Croatian Academic and Research Network) est une institution publique qui opère aujourd'hui sous la tutelle du ministère des Sciences et de l'Education et ayant pour vocation de promouvoir le développement d'une société de l'information et le domaine des nouvelles technologies de l'information. Elle est en charge également de la gestion et du développement des réseaux scolaire et universitaire nationaux et des interconnexions internationales.

L’Office central pour le développement de la société numérique (Središnji državni ured za razvoj digitalnog društva) est un organe public chargé de promouvoir le développement de la société numérique en Croatie et d’en assurer l'alignement aux directives européennes y compris dans les services publics.

Le secteur est appuyé par les facultés les plus renommées du pays, la Faculté d'ingénierie électrique et d'informatique de l'université de Zagreb, la Faculté d'ingénierie électrique, d’ingénierie mécanique et de construction navale de l'université de Split et la Faculté d'ingénierie électrique, d'informatique et des technologies de l’information l'université d’Osijek. Environ 1500 ingénieurs y sont formés chaque année, soit environ 7% de l’ensemble des diplômés chaque année.

 

E-government

La Direction de la modernisation de l'administration publique - e-Croatia (au sein du Ministère de l’administration public) est en charge de la mise en œuvre de l'informatisation des services publics (e-Croatie). Cette initiative a été lancée en 2002 mais son réel déploiement n’a commencé qu’il y a environ 5 ans pour avoir ensuite été ralenti par des perturbations politiques et électorales (3 gouvernements en 2 ans). Le nombre d'utilisateurs de l’administration en ligne augmente lentement chaque année (23% en 2017 contre 21% en 2016) mais le progrès dans la prestation des services est resté quasiment inexistant jusqu’à fin 2017 (déploiement début 2018 de services en ligne du Ministère de l’intérieur). Le point fort de la Croatie est l’Open Data, où elle a réalisé des progrès significatifs et se situe désormais légèrement au-dessus de la moyenne européenne (13ème place).

La Croatie a désormais révisé sa Stratégie "e-Croatie 2020" et prépare actuellement son Plan d'action. Un des principaux points de cette stratégie sera la création d'un Centre de services partagés en Cloud qui coordonnera toutes les applications des diverses institutions gouvernementales (2300 organismes publics ciblés).

 

Emergence du secteur IT dans l’économie croate

Le secteur TIC est l’un des rares avec le tourisme à connaitre une croissance constante depuis de nombreuses années : il a généré en 2016 un peu plus de 4,2 Mds EUR de recettes au total soit prêt de 10 % du PIB croate et 33 000 emplois dans 6300 entreprises. 800 M EUR sont issus des exportations. D’après certaines projections, le secteur pourrait être demandeur de 50 000 emplois supplémentaires d’ici 2025 alors qu’il est aujourd’hui fortement touché par la vague d’exode des jeunes experts croates vers d’autres pays de l’UE.

Le segment dominant des TIC est le développement de logiciels et les services qui emploient environ 14 000 personnes et représente près de 1,1 Md EUR de CA, dont 31% sur les marchés d'exportation étrangers : les principales compagnies croates sont SPAN, In2 et InfoBip.

Toutefois à noter que la croissance du secteur est portée par les PME/TPE qui peuvent profiter d’une enveloppe d’environ 270 M EUR de fonds européens dans le cadre du programme « innovation et compétitivité ».