Le Kenya bénéficie d’une localisation avantageuse sur le Rift est-africain qui, couplée à une forte volonté politique, lui a permis d’être à l’avant-garde de la production d’électricité à partir de géothermie en Afrique de l’Est. Actuellement 9ème pays au niveau mondial en terme de capacité installée (30 % du mix électrique kenyan, soit 653 MW), il fait figure de modèle dans la région et plusieurs de ses voisins cherchent à s’en inspirer. Le Kenya est le premier pays au monde à avoir mis en place des centrales dites « wellhead », qui permettent une exploitation plus rapide des puits forés. Il hébergera prochainement le Centre d’excellence africain pour la géothermie avec le soutien du Programme des Nations unies pour l’environnement.

 

L’énergie géothermique présentant des risques initiaux élevés, elle nécessite un appui important des pouvoirs publics ; afin de soutenir financièrement les phases d’exploration le gouvernement kényan a créé la compagnie publique Geothermal Development Company. Le soutien des bailleurs internationaux (prêts concessionnels, assistance technique et/ou subventions) est par ailleurs absolument nécessaire pour faire vivre le secteur : lorsque la faisabilité d’un site est démontrée, les contributions des bailleurs restent fondamentales, et ce malgré les incitations financières apportées par les tarifs de rachat garantis.

 

Au vu des importants investissements induits par le développement de la géothermie, le gouvernement souhaite impliquer davantage le secteur privé, au travers de concessions notamment. Pour autant, l’incertitude née des annonces concernant la réforme du mécanisme de soutien aux énergies renouvelables au travers de la mise en œuvre d’un système d'enchères pour la détermination des tarifs de rachat sans précisions quant à la date d’entrée en vigueur du nouveau système, ne favorise pas le développement de l’offre privée dans le pays. Cependant, 140 MW sont actuellement exploités par un opérateur indépendant, et de nombreux projets sont en cours. La réalisation des projets annoncés d’ici 2020 placerait le Kenya parmi les premiers producteurs mondiaux.