En ce début d’année, il est proposé un regard sur la situation économique de la Turquie, de l’Azerbaïdjan et de la Géorgie, une zone en croissance, marquée néanmoins par des déséquilibres internes et externes persistants. Ces pays sont vulnérables à un resserrement des conditions de financement, lequel semble engagé avec le relèvement fin mars par la FED de son principal taux directeur. Ils éprouvent par ailleurs des difficultés à diversifier leur économie alors que le développement des exportations constitue un relais essentiel pour dynamiser leur croissance. Ce levier est également mis à l’épreuve par la tentation protectionniste qui se manifeste aux travers des nouvelles taxes américaines sur l’acier et l’aluminium, mesures qui auront un impact sur le commerce extérieur de la Turquie.

De son côté, l’accès au marché turc demeure toujours marqué par des barrières techniques au commerce et des restrictions à l’importation de certains produits. La nouvelle législation concernant les droits de propriété intellectuelle semble en revanche aller dans le sens d’une protection accrue. Le maintien d’un dialogue politique bilatéral dense contribue à l’amélioration du cadre d’intervention des entreprises françaises et au renforcement des coopérations. La commission mixte économique et commerciale franco-turque (JETCO) qui se tiendra le 10 avril prochain à Paris sera l’occasion de valoriser des intérêts croisés. Les secteurs de l‘agriculture, l’aéronautique, l’énergie, la santé et la ville durable constituent des points d’appui structurants de la relation franco-turque. Dans ces domaines, un « agenda positif » intéressant acteurs publics et privés de nos deux pays peut être bâti, dans une logique de contribution de la France au développement économique de la Turquie, tout en permettant un renforcement des intérêts français dans ce pays.

Enfin, les prochaines semaines seront importantes pour la relation UE-Turquie. Le prochain numéro des Lumières Turquoises sera largement consacré à cette thématique et en analysera les aspects économiques.

Daniel GALLISSAIRES, Chef du Service économique régional d’Ankara