En février, le ministre de l'Environnement et de l'Energie croate, Tomislav Coric, a annoncé que 2018 serait une année cruciale pour le développement des infrastructures de gestion des déchets en Croatie. Selon la directive européenne en matière de déchets, la Croatie devrait atteindre un taux de 50% dans le tri de ses déchets d'ici 2020 incluant le verre, le plastique, le papier et les métaux. Depuis les années 1980, les menaces de pollution et les atteintes à l'environnement étant loin d'être maîtrisées, les décideurs de l'Union européenne ont accordé une importance considérable à la protection de l'environnement et des ressources naturelles. Au cours des dernières années, la gestion des déchets a également été à l'ordre du jour des décideurs politiques croates.

 

  Le Plan de gestion des déchets en Croatie 2017 – 2022

 Conformément aux orientations européennes mais aussi mondiales en matière de gestion des déchets, le gouvernement croate a adopté un Plan de gestion des déchets pour la période 2017-2022[1], début janvier 2017.  Ce Plan vise à développer l'industrie du recyclage et faciliter la création d’emplois verts. Il est également la condition préalable à l'obtention des financements de l'Union européenne pour la mise en œuvre du Programme opérationnel Compétitivité et Cohésion[2], notamment en termes de construction de centres de recyclage, pour lesquels les fonds alloués pour 2017-2018 s'élèvent à environ 28,5 M EUR. Au total, 475 M EUR  dans la perspective financière 2014-2020 sont à disposition pour le financement du secteur des déchets.

 Selon ce document, la quantité totale de déchets produite en 2015 (dernières données disponibles) était d'environ 3,7 M T, soit une augmentation de 10,5% par rapport à 2012. Sur la totalité des déchets collectés, les déchets non dangereux représentaient 97%, tandis que les déchets dangereux représentaient les 3% restants. La plus grande partie des déchets était générée par les ménages (31%), environ 386 kg par habitant an.

  Ce Plan met en avant en premier lieu la prévention de la production de déchets, le recyclage et le compostage. Parmi les mesures importantes on retrouve la collecte sélective en porte à porte, l'introduction de mesures stimulatrices dans la facturation des services de collecte des déchets publics selon leurs compositions et quantités et l'introduction de charges pour le dépôt des déchets municipaux. Il s’articule également autour de nouvelles déchèteries et centres de recyclage avec des contenants spécifiques de triage et de compostage où les déchets seront séparément préparés pour leur recyclage. La capacité et le contenu des centres encore en projet devront être ajustés aux objectifs de ce nouveau Plan.

 D’autre part, le Ministère de l’environnement entend à développer d'ici 2022 :

  • les systèmes de gestion des déchets hasardeux,
  • l’assainissement des zones polluées,
  • l’éducation et la promotion de la gestion durable des déchets auprès du public,
  • un système d'information et base de données de la gestion des déchets,
  • la supervision (suivi des flux) et procédures administratives en matière de gestion des déchets.

 

Le tri des déchets municipaux

La Croatie a généré 1,68 M T de déchets municipaux en 2016 : le Plan de gestion des déchets vise à réduire la quantité totale de 5% et à collecter séparément 60% de ces déchets (principalement du papier, du verre, du plastique, des métaux, des déchets biologiques, etc.), donc plus ambitieux que la directive-cadre sur les déchets de l'Union européenne, qui proscrit un taux de séparation des déchets d’au moins 50% d'ici 2020.

Actuellement, le taux de séparation des déchets croates est de 18%, donc bien loin de l'objectif de l'Union européenne : dans cette optique, le ministre de l'Environnement et de l'Energie, Tomislav Čorić a exigé l’engagement de tous les niveaux politiques, nationaux et locaux au travers de la mise en œuvre du nouveau Règlement sur la collecte des déchets municipaux. Celui-ci définit la collecte séparée des déchets comme une obligation pour les collectivités locales. Il est entré en vigueur le 1er  novembre 2017 avec une période de grâce de trois mois pour la préparation de sa mise en œuvre par les villes. Jusqu'à présent, beaucoup de municipalités et de villes ont élaboré leur propre plan de gestion des déchets mais leur mise en œuvre est encore loin d’être évidente.

 

2018 – Une année cruciale pour le développement de l'infrastructure de gestion des déchets

L’amélioration de la gestion des déchets est l'objectif principal du ministère de l'Environnement et de l'Énergie pour l’année 2018. Début février, le ministre Čorić a visité Split, Dubrovnik et Sibenik, les villes les plus en retard en matière d’infrastructures de gestion des déchets. À cette occasion, il a rappelé aux autorités locales leurs obligations découlant de la Loi sur la gestion durable des déchets et les objectifs de son ministère pour 2018  qui sont de veiller à ce que les citoyens disposent des moyens nécessaires aux tris des déchets, stopper l'accumulation de déchets municipaux sans traitement et assainir les décharges municipales actives.