Selon les autorités, les embouteillages, la pollution et la surpopulation  rendent nécessaire la construction d’un nouveau centre administratif et économique, qui serait planifié de sorte à garantir un développement urbain durable et « intelligent ». A cela s’ajoute l’espoir d’attirer des investissements étrangers et de créer de l’emploi pour et grâce à la mise en œuvre de ce projet ambitieux. La localisation géographique de la future ville montre son rôle de potentiel catalyseur des investissements entre Le Caire et la Suez Canal Zone et au cœur du futur projet ferroviaire Aïn-Sokhna - Le Caire - Alexandrie.

Le plan de la nouvelle capitale a initialement été confié à un groupement d’architectes locaux et internationaux, Urban Design Consortium+5 (UDC+5). Au cours de l’année 2017 et afin d’harmoniser le développement du projet, la révision du master plan a été confiée à la société d’ingénierie libanaise bien implantée en Egypte, Dar El Handassa.

La première phase du projet de Nouvelle Capitale doit être achevée en 2022. Elle comprend huit quartiers résidentiels (20 pour le projet final), le district gouvernemental, la cité des Arts et de la Culture, le quartier des affaires, le quartier diplomatique, l’aéroport international et la coulée verte. Cette première phase comporte des projets phares comme la construction de la plus grande Cathédrale copte du Moyen-Orient (la messe de Noël y a été célébrée le 6 janvier 2018 en présence du Président Al Sissi), la grande mosquée, un opéra, la plus haute tour d’Afrique et l’hôtel Al-Masah (inauguré le 6 octobre 2017, premier ensemble immobilier achevé sur le site). Cette première phase vise également à poser les bases de ce qui doit faire de la Nouvelle Capitale la première smart city d’Egypte avec un système de gestion des services municipaux. La mise en place d’une infrastructure de conduits de câblage sur l’ensemble de la future ville a été initiée et doit accueillir les circuits de distribution d’énergie ainsi que les futurs réseaux intelligents.

Pour le transport interurbain, la connexion de la Nouvelle Capitale devrait être assurée par un réseau routier de 650 km, un LRT (Light Rail Transit) depuis la station de métro Salam City, un monorail depuis Nasr City (appel à expression d’intérêt en cours), un BRT (Bus Rapid Transit) depuis New Cairo et une ligne à grande vitesse devant relier Ain Sokhna sur la mer Rouge à New El Alamein sur la mer Méditerranée, via la Nouvelle Capitale et Alexandrie. La mise en œuvre de ces projets devrait permettre de relier efficacement la Nouvelle Capitale au Caire et à son extension New Cairo, au port d’Ain Sokhna, aux centres industriels des villes du 6 Octobre et du 10 de Ramadan, ainsi qu’aux villes satellites d’Al-Obour et d’Al Shorouk, où la population la moins aisée travaillant à la Nouvelle Capitale devrait a priori s’installer. Les options sont en revanche plus réduites pour le transport intra-urbain qui se limite pour l’instant à un réseau de bus, qualifié de solution provisoire. Il est clair que sur ce secteur, les entreprises porteuses de projets et de financement, aspect essentiel en Egypte pour mener de tels projets, ont une carte à jouer.

Le projet de la nouvelle capitale est supervisé par une société publique nommée « New Administrative Capital for Urban Development » (ACUD) dirigée par le Général Ahmed Zaki Abdine, ancien ministre du Développement local nommé à ce poste par le Président Al-Sissi courant 2017. L’ACUD est détenue à 51% par les Forces Armées (via la National Services Products Organization (NSPO) et l’Armed Forces National Lands Projects Agency (AFLPA)) et à 49% par la New Urban Communities Authority (NUCA), agence du Ministère du Logement, via la New Administrative Capital Authority. Celle-ci a été créée au sein de la NUCA et dispose de prérogatives étendues pour attirer des investisseurs étrangers. Elle serait également propriétaire d’une partie des infrastructures existantes et futures.

La Chine se serait engagée sur un montant global d’investissements de 20 Mds €. Ainsi, en août 2017, les sociétés chinoises AVIC International et China Railway Group ont signé un accord avec la National Authority for Tunnels pour la connexion LRT depuis Salam City (1,24 Md€ – 11 stations réparties sur 66 km). En octobre 2017, la China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) a signé un premier accord avec le ministère du Logement pour la construction du quartier d’affaires de la Nouvelle Capitale pour un montant de 3 Mds $ et un achèvement des travaux prévu en 2021.

Hors les projets d’investissement les plus importants, le modèle économique de la Nouvelle Capitale consiste à vendre aux enchères à des promoteurs des superficies de terrain à aménager : les principaux promoteurs égyptiens  sont ainsi en cours de réalisation de programmes immobiliers et des infrastructures routières qui y sont liées.

POUR CONTACTER L'ACUD - Administrative Capital for Urban Devlopment

Les coordonnées utiles sont disponibles auprès du Service Economique :

Kévin Besançon

Joséphine Hébert