La Croatie étant aujourd’hui un pays relativement peu industrialisé, du moins en matière d’industries lourdes, elle peut se permettre de promouvoir la qualité de son air contrairement à son tissu industriel. En effet, depuis une quinzaine d’années, une partie significative de ses industries polluantes fonctionne au ralenti ou a fermé ses portes. Des investissements significatifs ont été faits dans le domaine de la production d’électricité mais aussi dans les transports urbains pour réduire les émissions mais aujourd’hui, le principal problème environnemental du pays reste la pollution transfrontalière, particulièrement celle en provenance de la Bosnie Herzégovine.

Une Stratégie de développement « bas carbone » jusqu’en 2030 est actuellement en cours de finalisation et devrait présenter les grandes lignes directrices pour la période portant jusqu’à 2030 avec projection jusqu’à 2050.

1. La Croatie bénéficie d’un air d’une excellente qualité

 La Croatie étant aujourd’hui un pays relativement peu industrialisé, du moins en matière d’industries lourdes, elle peut se permettre de promouvoir la qualité de son air contrairement à son tissu industriel. En effet, depuis une quinzaine d’années, plusieurs cimenteries ont fermées leurs portes, l’aciérie de Sisak quasiment disparu tout comme le géant de la métallurgie Ɖuro Ɖakovic et deux raffineries en capacités réduites de moitié.

Les principales zones où la qualité de l’air peut être dégradée de manière sporadique sont la ville de Zagreb qui rassemble près de 1/5 de la population croate et 1/3 du PIB croate. Egalement, la zone qualifiée « industrielle » adossée à la frontière Nord de la Bosnie Herzégovine et comprenant les villes de Sisak, Kutina et Slavonski Brod. A noter que la Croatie n’enregistre aucun dépassement des teneurs en métaux lourds sur son territoire.

  Les principales pollutions touchant ces zones sont les particules, et NO2 pour Zagreb, les particules et Benzène pour la zone industrielle Sisak-Kutina-Slavonski brod. Ces pollutions sont issues du :

  • trafic automobile dans les zones fortement urbanisées : Celui-ci contribue à la moitié des rejets de NO2 à Zagreb. A noter que le parc automobile croate est à 50% composé de véhicules diesel et d’une moyenne d’âge de 12,5 ans.
  • industrie et notamment celle consacré à la production d’électricité : 2 centrales thermiques à Zagreb et une à Sisak combinant des technologies au gaz naturel et fioul.
  • le chauffage domestique : 43 % des ménages se chauffent au bois, le réseau de gaz naturel n’étant développé que dans la moitié nord du pays

Jusqu’en 2014, des investissements significatifs ont été faits dans le secteur de la production d’électricité notamment à Zagreb où sont installées 2 centrales thermiques dont les émissions ont été réduites de moitié. D’autre part, grâce aux financements européens à disposition, les principales villes croates (Zagreb, Rijeka, Dubrovnik et Osijek)  ont pu lancer des programmes de renouvellement de leurs flottes d’autobus soit en Euro VI soit au GPL.

Au niveau régional, la Croatie se trouve dans une position défavorable puisqu’elle est sujette aux pollutions transfrontalières en provenance de Bosnie Herzégovine (raffinerie de Bosanski brod) et contribuant à l’eutrophisation et à l’ozone au sol.

 Tabl. Dépassements des valeurs limites par agglomération ou zone :

Zone / agglomération

pollution

Moyenne annuelle

Nb de jours > limite supérieure

Zagreb

 

 

NO2

42

 

PM10

 

47-70

O3

 

29

Osijek

PM10

 

60

Rijeka

O3

 

33

Croatie continentale

O3

 

39

Zone industrielle (Sisak, Kutina et Slavonski Brod)

 

 

PM10

 

67-100

PM2,5

36

 

Benzène

7

 

Zone Lika, Gorski Kotar, Primorje

O3

 

33

Istrie

O3

 

87

Dalmatie

O3

 

36-75

Les mesures effectuées dans les principales villes (Zagreb, Osijek, Rijeka) révèlent  un dépassement des valeurs limites pour les particules PM10 pendant plus de 47 jours dans l'année et une qualité de l'air classée dans la catégorie II (air pollué) selon les règles européennes.

La ville de Kutina est la plus touchée (72 jours en 2013, 77 jours en 2014 et 100 jours en 2015), en raison des émissions en provenant des petites installations de chauffage domestique, du trafic automobile mais surtout de l'industrie locale et de la pollution transfrontalière (BiH).

2. Le contexte législatif et institutionnel permet un suivi efficace depuis 2008

 28ème membre de l’Union européenne, la Croatie a rempli la majorité ses obligations issues du processus d’adhésion dont l’alignement de son cadre législatif à l’Acquis communautaire. Ce dernier poursuivant son évolution, le pays a pour obligation en tant qu’état membre de continuer ce processus, y compris en matière de protection de l’environnement.

Afin de préserver ses ressources naturelles et l'environnement, la Croatie a adopté dès 2008 une législation visant à avoir un aperçu complet et détaillé des impacts sur l'environnement : le Plan de protection et d'amélioration de la qualité de l'air 2008-2011 a apporté d’importantes améliorations au niveau du suivi (12 stations de mesure mises en place) mais aussi établi l'ETS (Emission Trade System) en Croatie. En outre, un Registre de la pollution environnementale a été créé en 2009 et n'a cessé de se développer depuis et est public depuis 2012 (http://hnproo.azo.hr/MapSearch.aspx).

En 2013, un nouveau plan a été adopté pour la période 2013-2017 se référant à de nouvelles mesures prioritaires, en particulier sur le renforcement des capacités des autorités locales et régionales, des mesures de réduction des émissions de NOx, NH et PM, etc. La réduction de la pollution de l'air dépendant en grande partie de celle dans les pays voisins, la Croatie s’intéresse de près donc aux coopérations internationales. Elle a pour sa part rempli ses engagements liés au Protocole de Göteborg puisque les émissions sont inférieures aux quotas d'émission autorisés

3. Une stratégie de développement est en cours d’élaboration pour la période portant jusqu’à 2030

 La mise en œuvre de mesures d'efficacité énergétique et de projets d'énergie renouvelable au travers des programmes nationaux d'efficacité énergétique a permis des évolutions positives en matière d’émissions de gaz à effet de serre et seront intensifier dans les années à venir avec le soutien des fonds européens. Cependant, les mesures de capture et de stockage du carbone et de réduction des émissions issues du transport n'ont pas encore été mises en œuvre. En effet, 25% des émissions de gaz à effet de serre (GES) proviennent de ce secteur.

Une Stratégie de développement bas carbone jusqu’en 2030 est actuellement en cours de finalisation et devrait présenter les grandes lignes directrices pour la période portant jusqu’à 2030 avec projection jusqu’à 2050.

A ce stade, la Croatie n’a pas encore annoncé de mesures de restriction de circulation dans ses grandes agglomérations.