Une économie ouverte, disposant d’un fort potentiel mais restant encore largement contrôlée par l’Etat.

L’économie biélorusse se classe 5ème de la CEI avec en 2016 un PIB de 48 Mds $ (5 092 $/hab). Elle est à la fois centralisée (70% du PIB engendré par des entreprises publiques ou parapubliques, large contrôle des prix et des marges) et relativement ouverte commercialement, avec un degré d’ouverture au commerce international de 62%. En termes d’indice de développement humain (IDH), la Biélorussie se classe 49ème avec 0,8.

L’agriculture – spécialisée dans les produits laitiers et la viande - ne représente plus que 8% du PIB. Le système dual (grandes fermes d’État, nombreuses exploitations individuelles), est fortement réglementé et subventionné.

Le potentiel de développement des services hors commerce international et transport est important, notamment dans le secteur IT (5% du PIB en 2016).

L’industrie, spécialisée dans la pétrochimie (produits raffinés, potasse) et les matériels de transport représente 36% du PIB. Elle souffre toutefois d’un manque de compétitivité hors CEI (la Russie absorbe encore 46% des exportations de biens) et de sa forte dépendance aux prix des hydrocarbures importés de Russie.

Alors que la dépendance à la Russie reste forte, la Biélorussie cherche à diversifier ses partenariats et à mobiliser de nouveaux moteurs de croissance.

La dépendance économique envers la Russie reste forte, Moscou continuant d’accorder des prêts et des refinancements à la Biélorussie. La Russie représente ainsi plus de 51% du volume d’échanges commerciaux de la Biélorussie et la totalité de ses importations énergétiques.

La Biélorussie a longtemps bénéficié de prix préférentiels lui permettant de gagner une marge sur le pétrole raffiné et exporté vers l’Europe. De façon similaire, la Biélorussie bénéficie de prix avantageux pour son gaz (importé principalement de Russie).

Le pays fait également partie de l’Union Economique Eurasiatique, incluant également la Russie, le Kazakhstan, l’Arménie et le Kirghizistan.

En 2014-2016, le commerce extérieur de la Biélorussie a été affecté par la crise économique qu’a connue la Russie (récession de 0,2% en 2016).

Le PIB, qui avait reculé de 3,9% en 2015 puis de 2,6% en 2016, connaît une légère croissance (estimée à +1,7%) en 2017. Pour 2018, les autorités prévoient une accélération de la croissance de +3,4% tandis que les prévisions des IFIs sont plus prudentes, entre +0,7% et +2,1%.

Après la chute du rouble russe qui avait entraîné la un mouvement similaire pour la monnaie et les réserves biélorusses en 2015, la situation est stabilisée. La politique monétaire restrictive a stabilisé la monnaie et fait baisser l’inflation (de 10,6% à fin 2016, le niveau de l’inflation a décéléré à 4,9% en g.a. en novembre 2017) mais la marge de manœuvre reste faible et le besoin en financement externe, fort.

La balance commerciale est structurellement déficitaire mais les échanges baissant et les autorités pesant sur la demande interne, le déficit commercial s’est contracté.

A fin mars 2017, la dette externe totale de la Biélorussie s’est élevée à 37,1 Mds $, soit 75% du PIB.

Le budget, légèrement excédentaire en 2016 (1,2% du PIB) reste exposé au prix du baril.

Le secteur bancaire est relativement stable mais fait l’objet d‘une vigilance renforcée.

Composé de 25 banques commerciales, le secteur bancaire est largement dominé par trois établissements publics (65% de l’actif total). Une réforme du secteur est en cours, avec l’appui des institutions financières internationales.

La dollarisation atteint un niveau élevé (55% des crédits) et les mesures de la Banque centrale ne parviennent pas à réduire significativement cette forte dollarisation. Les IFIs soutiennent la transformation du secteur bancaire biélorusse, notamment la BERD.

Pour attirer de nouveaux investisseurs, la Biélorussie mise sur un climat des affaires particulièrement propice au sein de la CEI. Les partenaires internationaux de la Biélorussie encouragent toutefois à plus d’avancées concrètes en termes de réformes structurelles, notamment pour favoriser la croissance du secteur privé.

Les autorités mettent en avant l’amélioration du climat des affaires pour attirer de nouveaux investisseurs étrangers. La Biélorussie se classe au 37ème rang du classement Ease of Doing Business en 2017, et gagne 13 places au classement général par rapport à celui de 2016.

Une demande pour un programme du FMI de 3,5 Mds $ avait été initiée en 2015. Les discussions sont toutefois actuellement au stade de « pause prolongée ». Les autres IFIs (BERD, Banque mondiale, BEI) jouent également un rôle actif dans la promotion des réformes structurelles dans le pays.