Après un exercice 2015/2016 marqué par le recul de ses exportations et la dégradation de son solde commercial, l’Iran a vu son excédent commercial croître de nouveau (+71%) sur l’année budgétaire 2016/2017 pour s’établir à 21 Mds USD, soit l’équivalent de 5,5% du PIB. Les exportations enregistrent une progression de 30 % et s’établissent à 84 Mds USD, une tendance qui s’explique largement par la composition des ventes iraniennes, formées aux deux tiers d’hydrocarbures (pétrole brut, gaz naturel, condensats et autres produits pétroliers et gaziers) et au tiers de produits pétrochimiques et non pétroliers. Ainsi les ventes d’hydrocarbures ont-elles crû de 66% à 56 Mds USD, principalement sous l’effet de la hausse des volumes de brut exportés, rendue possible par la levée des sanctions renforcées intervenue en janvier 2016.
Les exportations hors-hydrocarbures ont quant à elles accusé une baisse de 9% à 28 Mds USD, le net raffermissement des ventes de produits pétrochimiques (+8% à 16,5 Mds USD) ne compensant que partiellement le recul très marqué des ventes des autres produits hors hydrocarbures (-25% à 12 Mds USD). Les importations, dont la composition demeure très éclatée, progressent pour leur part de 20% à 63 Mds USD dans un contexte de très fort redémarrage de la croissance (+12,5% en 2016/2017).
La Chine demeure le premier client de la République islamique, loin devant les autres pays vers lesquels Téhéran a pu continuer de vendre son brut sous sanctions renforcées (Inde, Corée du Sud, Turquie, Japon). Avec une part de marché en recul de 1,5 pt à 13,2%, la Chine se maintient malgré tout comme second fournisseur de l’Iran, derrière les Emirats-Arabes-Unis (avec une part de marché stable aux alentours de 20%), mais loin devant les autres principaux fournisseurs de Téhéran (Turquie, Corée du Sud et Allemagne).
A la faveur de la levée de l’embargo pétrolier et de la reprise des ventes de brut iranien aux pays européens (à hauteur de 600 000 à 700 000 b/j environ sur l’exercice 2016/2017, soit plus de 25% des quantités exportées par l’Iran sur la période considérée), l’Union européenne (UE) a vu l’excédent bilatéral qu’elle détenait sur Téhéran fondre de plus de moitié, passant de 5,1 Mds EUR en 2015 à 2,4 Mds EUR en 2016. Sur la même période, les importations de l’UE en provenance d’Iran ont en effet crû de 347% à 5,5 Mds EUR, quand ses ventes à Téhéran ne progressait « que » de 27% à 8 Mds EUR.
Avec des achats en provenance d’Iran qui sont passés de quelques dizaines de milliers d’euros en 2015 à 1,4 Md EUR en 2016, la France est devenue le premier client européen de la République islamique (devant l’Italie, l’Espagne et la Grèce) et son 6e client à l’échelle mondiale (soit le premier débouché de Téhéran en dehors de ses clients « historiques » asiatiques qui avaient pu légalement continuer de lui acheter son brut pendant la période des sanctions renforcées). Avec une part de marché en hausse de 0,5 pt à 1,4% et des ventes à Téhéran en hausse de 24% à 700 MEUR en 2016, la France est le 4e fournisseur intra EU de l’Iran (et le 10e à l’échelle mondiale), derrière l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas.