Suite à la décision du gouvernement d’amplifier les émissions de dette de 15 milliards de dollars en 2018, l’Argentine est ressorti sur les marchés internationaux. Trois premiers titres de maturité 5, 10 et 30 ont été émis le 4 janvier, aux taux respectifs de 4,625%, 6% et 6,95% - soit une baisse de presque cent points de base par rapport à l’émission de janvier 2017 - pour un montant total de neuf milliards de dollars (1,75 milliard à 5 ans, 4,25 à 10 ans et 3 à 30 ans). Plus de 450 investisseurs se sont proposés, pour une demande totale de plus de 21 milliards de dollars. Cette émission a permis de couvrir environ un tiers des besoins de financement de 2018 et plus de 50% des investissements en infrastructure prévus dans la loi de finances.

L’inflation a nettement accéléré en décembre, en raison de la hausse des tarifs des services publics (eau, gaz et électricité), dans la région de Buenos Aires en particulier. En 2017, elle s’établit ainsi à 24,8%, une baisse de plus de 15 points par rapport à 2016, mais largement supérieure de la cible de la Banque Centrale (17%). Les hausses successives de tarifs (+55,6% sur l’année) ont largement alimenté la hausse des prix. De manière plus générale, les prix des services ont augmenté plus vite que ceux des biens (+34,1% vs +20,1%).

Le gouvernement a révisé sa cible d’inflation pour 2018 et vise désormais une hausse de l’indice des prix inférieure à 18%.

La transition vers une politique monétaire moins restrictive, mesure demandée par le gouvernement et venant sanctionner l’action menée par le président de la BCRA, a débuté. La BCRA a en effet procédé à une première baisse du taux directeur qui est passé de 28,75% à 28%. Il s’agit de la première baisse de taux depuis novembre 2016. Le gouvernement considère que la politique monétaire trop restrictive menée par Federico Sturzenegger a eu un coût trop élevé sur la compétitivité, sans qu’elle ne permette une désinflation rapide. La baisse graduelle des taux fait donc partie du changement de cap, tout comme le relâchement des cibles d’inflation.

La reprise de la consommation se confirme : en décembre, selon la CAME (Confederacion Argentina de la Mediana Empresa), les ventes au détail ont progressé de 1,1% en g.a. Après un début d’année catastrophique, elles se sont finalement stabilisées avant d’augmenter à partir de novembre. Sur l’année 2017, la baisse aura été de 1%, contre plus de 7% en 2016. Les secteurs du textile, de la chaussure ou de la maroquinerie demeurent en repli, mais les ventes de biens alimentaires, de cosmétiques ou encore de matériel électrique sont quant à elles bien orientées. Les ventes de jouets ont également été portées par la période de Noël.

Comme promis par le gouvernement, la taxe sur les exportations de soja (retenciones) devrait progressivement disparaitre à partir de janvier. S’élevant aujourd’hui à 30% pour le soja et à 27% pour ses dérivés, son taux sera diminué de 0,5 pp par mois. Cette décision représente un manque à gagner brut de plus d’1,5 milliard de dollars pour l’Etat. Une partie devrait cependant être compensée par la hausse des autres recettes fiscales (TVA, impôts sur les revenus, impôts sur les sociétés). La perte nette est ainsi estimée à 800 millions de dollars pour 2018 et 2019. Cette mesure était très attendue par les producteurs de soja, qui demeure de loin le produit le plus exporté du pays.

L’Indice des Prix à la Consommation a terminé l’année 2017 avec une variation de 2,3% en glissement annuel, la plus faible depuis cinq ans. Le ralentissement de la hausse des prix est lié à plusieurs facteurs et en premier lieu à l’appréciation graduelle du peso tout au long de l’année. Le moindre dynamisme de l’activité, alimentant une croissance sous son rythme potentiel depuis quatre ans, a également réduit les pressions inflationnistes. Pour 2018, la Banque Centrale anticipe une inflation autour de 2,7%, mais reconnait une incertitude liée au taux de change, le peso s’étant encore apprécié de 1,5% face au dollar sur les dix premiers jours de l’année. Bien que l’inflation 2017 soit sous sa cible de 3%, et que l’activité ne montre pas de signe de surchauffe, la Banque Centrale du Chili devrait choisir de laisser ses taux directeurs inchangés lors du premier comité de l’année.

2017 fut une bonne année pour le commerce extérieur chilien, qui a enregistré son meilleur excédent commercial des six dernières années, à près de 7 milliards de dollars. Ainsi, les exportations ont progressé de 12,7%, un record depuis 2011, à 68 milliards de dollars. Les exportations de cuivre, pourtant affectées par une longue grève dans la principale mine du pays en début d’année, ont bien rebondi pour atteindre 34 milliards de dollars soit une hausse de 21,2%. Les importations ont quant à elles progressé de 10,8%, à  61 milliards de dollars. Après trois années de baisses consécutives, les importations de biens de consommation et de biens durables (automobiles notamment) ont enregistré une croissance de 18%.

Selon les chiffres publiés par la Banque Centrale du Paraguay, le commerce extérieur paraguayen a enregistré en 2017 un excédent commercial de 480 millions de dollars, en net repli par rapport au 1,3 milliard de dollars de 2016. Les exportations ont progressé de 8,3%, à 12 milliards de dollars, tandis que les importations ont accéléré plus rapidement, en augmentant de 18,5% à 11,6 milliards de dollars.

Afin de contenir l’appréciation du peso face à un dollar affaibli, la Banque Centrale d’Uruguay est intervenue régulièrement sur le marché des changes en achetant des dollars. Depuis le début du mois, elle a ainsi acheté pour 150 millions de dollars.