Avec 2,13 millions de barils par jour (mb/j) de pétrole brut exportés, le Koweït était en 2016 le 6ème exportateur mondial, derrière l’Arabie saoudite (7,46 mb/j), la Russie (5,08 mb/j), l’Irak (3,8 mb/j), le Canada (2,74 mb/j) et les Emirats arabes unis (2,4 mb/j)[1]. En 2016, le Koweït a consommé 499 000 b/j de pétrole brut et il a importé 150 MEUR soit 131 millions de tonnes de produits raffinés.

1/ Le secteur de l’aval se développe avec la construction d’une nouvelle raffinerie intégrée dans le sud du pays suivie par une entité ad hoc de la Kuwait Petroleum Company.

Dans l’aval, 40 MdUSD d’investissements sont prévus d’ici 2020, réalisés en priorité sur le site d’Az Zour dans le cadre du Az Zour New Refinery Project - NRP, désormais suivi par la nouvelle entité Kuwait Integrated Petroleum Industries Company et prévoyant la construction de la 3ème raffinerie du Koweït (après la fermeture de la raffinerie de Shuaiba en avril 2017). Le projet, d’un montant de 13 MdUSD, implique dix compagnies étrangères pour la construction de cette raffinerie qui offrira une capacité de production de 615 000 barils/jour. Le méga projet NRP comprend également la construction d’une usine de pétrochimie à 10 MdUSD et d’un terminal de gaz naturel liquéfié à 2 MdUSD au sein du même complexe. La raffinerie doit être opérationnelle fin 2019, le terminal doit être fonctionnel en 2021 et l’usine de pétrochimie en 2023.

La Kuwait National Petroleum Company - KNPC exploite actuellement deux raffineries : Mina Al-Ahmadi, construite en 1949, (466 000 b/j) et Mina Abdullah, construite en 1958, (270 000 b/j). La raffinerie de Mina Al-Ahmadi comprend trois unités de Gaz de Pétrole Liquéfié et celle de Mina Abdullah en comprend deux. La gamme des produits comprend l’essence (sans plomb et avec plomb), le naphta, le fioul, le carburéacteur et les sous-produits (soufre, coke, bitume…). Dans le domaine des carburants propres, la KNPC a obtenu, en mai 2017, un financement de 6,25 MdUSD auprès de banques internationales, dont des banques françaises, pour les raffineries de Mina Al-Ahmadi et Mina Abdullah, afin d’augmenter leur capacité de raffinage de 0,736 mb/j à 0,8 mb/j dans le cadre du projet Clean Fuels Project – CFP de 15,3 MdUSD, qui doit être prêt en 2019. Le traitement par hydrogénation des résidus de pétrole devrait permettre d’obtenir 758 000 b/j au lieu des 228 000 produits actuellement. Les trois raffineries nationales devraient produire 1,4 mb/j lorsque le CFP et le méga projet NRP seront finalisés. KNPC a également des projets de raffineries à l’étranger via sa filiale Kuwait Petroleum International-KPI en Chine, au Vietnam, en Oman et en Indonésie.

Par ailleurs, la dépollution des lacs de pétrole via le Kuwait Environmental Remediation Programme doit réhabiliter les terrains pollués lors du retrait des troupes irakiennes du Koweït il y a 25 ans. Plus de 700 puits avaient été incendiés à cette occasion, représentant une surface totale polluée de 114 km2. Ces projets d’ampleur ont été lancés à l’été 2017, le financement étant assuré par la Commission des compensations des Nations Unies - CINU qui a accordé environ 3 MdUSD au Koweït, dont 2,2 MdUSD pour la dépollution des sols, au titre de dommages de guerre. 71 entreprises ont été invitées à soumettre leur offre le 14 août 2017.

2/ Les importations de gaz en provenance d’Irak seraient amenées à se renforcer sur les prochaines années.

Importateur net de gaz en provenance de la région, le Koweït a exprimé son intérêt pour s’approvisionner en gaz naturel à partir de l’Irak où les autorités irakiennes développent des installations qui fourniront du gaz associé depuis les champs pétrolifères situés dans le sud du pays, région de Bassora.

En marge des réunions de la 72ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies en octobre 2017, l’Irak et le Koweït ont examiné la possibilité d’approvisionner le Koweït en gaz naturel, en considérant cette démarche comme le règlement de tout ou partie du solde des indemnisations dues au titre des réparations de guerre (4,6 MdUSD). Par ailleurs, le ministre koweïtien de l’Energie a annoncé mi-octobre que le Koweït s’apprêtait à importer 50 millions de pieds cubes de gaz d’Irak, soit 5% de la consommation nationale en période estivale.



[1] OPEC Annual Statistical Bulletin 2017