A l'occasion du conseil économique de l'ambassade qui s'est tenu à Siem Reap le 25 octobre dernier, le conseiller économique a présenté le contexte économique international et régional dans lequel évolue l’économie cambodgienne, avant de présenter les performances récentes de l’économie du Royaume comme les échanges et les investissements bilatéraux.

La reprise du commerce international, tirée par le Japon, l’Asie et l’Europe depuis le début de l’année, bénéficie au Cambodge dont la croissance économique s’est construite depuis plus de vingt ans sur son ouverture aux échanges et aux investissements étrangers. Le Chine voit sa croissance se redresser à court terme, ce qui favorise l’ASEAN et pourrait faciliter une nouvelle progression des exportations cambodgiennes. Une évolution salutaire si l’évolution de la consommation dans les pays développés, que suggère la faiblesse de l’inflation, venait à peser sur leurs achats, textiles ou agricoles, au Cambodge. La dynamique de l’ASEAN restait bien orientée (+ 5,6 % en 2017) malgré le creusement du différentiel de croissance et la persistance de fortes disparités de niveau de développement entre les Etats membres. Les migrations internes à la zone (cas unique dans le monde) s’accéléraient, favorisant la mobilité de la main d’œuvre mais créant, en même temps, des contraintes sur les marchés du travail et des disruptions frontalières.

Le rattrapage de l’économie cambodgienne se poursuit depuis 2011 à un rythme moyen de croissance du PIB de 7 % par an qui devrait connaître une légère érosion dans les années à venir (+ 6,9 % en 2017) selon le FMI. La croissance économique reste tirée par trois principaux moteurs de croissance : l’industrie (qui se diversifie, encore faiblement, au delà de la confection et des chaussures), la construction et les services (portés par l’inclusion financière et le tourisme) alors que l’agriculture, dont la production stagne depuis trois ans, devrait connaître une récolte 2017 plus favorable.

En 2016, les relations économiques bilatérales entre la France et le Cambodge se sont encore renforcées. Nos exportations réalisent une bonne performance avec une nouvelle et forte progression à 140 millions d’euros. Elles se diversifient vers les équipements et le matériel de transport, au-delà des points forts que demeurent la pharmacie et les produits agroalimentaires. Nos importations ont également doublé en trois ans à 800 millions d'euros, tirées par un afflux d’importations de textiles et chaussures. La France est présente dans la plupart des secteurs de l’économie cambodgienne, du fait d’un nombre limité mais croissant de filiales de grands groupes mais, surtout, de l’existence d’un tissu dynamique d’entreprises locales créées par des entrepreneurs français (plus de 400 entreprises).

Parmi les préoccupations des participants, la généralisation du salaire minimum a été évoquée. Il a récemment bénéficié d’un fort relèvement (+ 11 % au 1er janvier 2018). Son application demeure pour l’heure restreinte au secteur du textile mais, ce dernier employant un grand nombre de salariés cambodgiens, elle impacte les grilles de salaire de l’ensemble des secteurs de l’économie formelle. Le conseil économique se tenant, par ailleurs, pour la première fois à Siem Reap, les enjeux du développement du secteur du tourisme sur le site d'Angkor comme ceux liés au développement des infrastructures nécessaires pour assurer un développement urbain harmonieux et durable de la ville de Siem Reap ont fait l'objet de nombreux échanges.