Brèves de l'ASEAN semaine 46 (2017)

Rédigé par : Pôle macroéconomique SER Singapour
Contributions : SE de Bangkok, SE d’Hanoï, SE de Jakarta, SE de Kuala Lumpur, SE de Manille, SE de Rangoun, SE de Phnom Penh et Antenne de Vientiane

Brèves de l’ASEAN semaine 46 (2017)

Faits saillants

• En marge du sommet des ministres du Commerce de l’APEC à Da Nang (Vietnam), les 11 ministres des pays concernés par le TPP ont déclaré s’être mis d’accord sur les « éléments fondamentaux » d’un TPP à 11, le Comprehensive and Progressive Agreement for Trans-Pacific Partnership (CPTPP). Les négociations sont néanmoins toujours en cours et peu d’éléments techniques ont été dévoilés, si ce n’est que le CPTPP « suspendrait » 20 clauses par rapport au TPP, dont 11 en rapport avec la propriété intellectuelle. L’objectif serait de signer ce nouvel accord au premier trimestre 2018, selon des informations relayées par le Financial Times. L’accord entrerait en vigueur 60 jours après la ratification d’au moins six pays. Le TPP à 11 représenterait 13% du PIB mondial et près de 500 millions de personnes.
  
  
• Les ministres du Commerce des pays d’Asie et du Pacifique se sont réunis au forum de l’APEC du 8 au 9 novembre à Da Nang (Vietnam). Cette réunion a été marquée par des divergences sur l’approfondissement de l’intégration commerciale en Asie-Pacifique. Le communiqué final ne contient pas de dispositions contraignantes et est marqué par certaines positions américaines absentes de la déclaration 2016, en particulier la mention de la lutte contre les pratiques commerciales déloyales, la réforme de l’OMC et l’importance des accords bilatéraux.
  
  
• L’ASEAN et Hong Kong ont signé un accord de libre-échange et un accord d’investissement bilatéral le 12 novembre, en marge du 31^e Sommet de l’ASEAN (Manille). L’ASEAN est le 2^nd partenaire commercial de Hong Kong. Les investissements directs de Hong Kong en ASEAN se sont élevés à 9,6 Mds USD en 2016, soit près de 10% du total des investissements directs étrangers dans la région.

• Du 13 au 17 novembre a eu lieu la 2^nde édition du FinTech Festival organisée par la Monetary Authority of Singapore (MAS). L’évènement a rassemblé plus de 25 000 participants (deux fois plus qu’en 2016) et marque une étape décisive dans le positionnement de la cité-Etat comme référence internationale en matière d’innovation financière. La présence française sur le Festival a été particulièrement marquée, avec la venue de plusieurs délégations: une délégation Banque de France – ACPR, composée de la sous-Gouverneure Le Lorier, qui est intervenue lors d’une des conférences, de Nathalie Beaudemoulin (Responsable du pôle Fintech - Innovation, ACPR) et de Thierry Bedoin (Chief Digital Officer, Banque de France) ; une délégation d’entreprises menée par Business France ; et une délégation de Finance Innovation, qui a signé un accord de coopération avec la Singapore FinTech Association. Parmi les vingt finalistes du concours de start-ups se trouvaient une start-up française et deux start-up singapouriennes créées par des Français. Business France avait également mis en place un Corner France, qui a notamment reçu la visite de la Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, accompagnée du Gouverneur de la MAS, Ravi Menon, et de son Chief Fintech Officer, Sopnendu Mohanti.

   

  Christine Lagarde et Sopnendu Mohanti (droite) avec les membres du SER et de Business France Singapour lors du FinTech Festival de Singapour

• De nouvelles dispositions légales sont entrées en vigueur pour les brevets et les modèles industriels le 30 octobre dernier. L’introduction d’un délai de grâce de 12 mois pour les brevets ou encore la possibilité de protéger des créations virtuelles en matière de modèles sont notamment à retenir. Les déposants pourront profiter de ces nouvelles dispositions mais devront également être vigilants dans leur utilisation. En effet tous les pays n’ont pas prévu, par exemple, de période de grâce en matière de brevets. Une divulgation non gênante pour Singapour pourrait le devenir pour un autre pays.

• La croissance du PIB malaisien accélère à 6,2% en g.a. au T3 2017, après 5,8% au T2 et 5,6% au T1, soit son plus haut niveau en trois ans. La consommation des ménages, qui contribue à hauteur de 3,9 points à la croissance du PIB, enregistre une hausse de 7,2%. L’investissement privé est en hausse de 7,9% et l’investissement public de 4,1%, après une contraction de 5,0% le trimestre précédent. La croissance des exportations s’est établie à 11,8% et celle des importations de 13,4%. Le secteur des services (3,6 points de contribution à la croissance du PIB) a connu une expansion de 6,6% et le secteur manufacturier (1,6 point de contribution) 7,0%. Suite à ce résultat, les autorités ont déclaré espérer parvenir à la fourchette supérieure de leur estimation de croissance pour 2017, soit entre 5,2 et 5,7%.
  
  
• La Banque centrale (BNM) a lancé une consultation relative à la gouvernance des institutions financières islamiques (shariah governance) auprès des acteurs du marché jusqu’au 11 décembre prochain. Au regard de la croissance et de la complexification du secteur de la finance islamique, la BNM estime que son cadre réglementaire doit être renforcé, en particulier sur les questions de gouvernance, de conformité et de gestion des risques.
  
  
• MyHSR, société en charge du projet de ligne grande vitesse (LGV) entre Kuala-Lumpur et Singapour, a lancé le 17 novembre un appel d’offres pour une étude visant à déterminer l’impact social et l’impact sur les terrains utilisés dans le cadre du projet de LGV. L’étude devra couvrir les périodes de pré-construction, de construction et d’opérations, sur la portion malaisienne de la ligne. L’appel d’offres est ouvert aux entreprises enregistrées auprès du ministère des Finances et aux consultants individuels enregistrés auprès du Malaysia Institute of Planners ou de la Malaysia Social Impact Association.

• La croissance du PIB philippin accélère à 6,9% en g.a. au T3 2017, après 6,7% au T2 et 6,4% au T1, tirée par la consommation et les services. La consommation des ménages contribue à hauteur de 3 points à la croissance du PIB et enregistre une hausse de 4,5%. L’investissement public augmente de 8,3% et l’investissement privé de 6,6%. Les exportations augmentent de 10,1% contre 8,9% pour les importations. La croissance est tirée par le secteur des services qui contribue à hauteur de 4,2 points de PIB, puis par l’industrie (2,5 points). Pour mémoire, l’objectif de croissance du gouvernement est compris entre 6,5 et 7,5% pour 2017.

• Le FMI a achevé sa mission préparatoire à la rédaction de son analyse macroéconomique annuelle pour l’Indonésie (article IV). Les premières conclusions soulignent les perspectives positives de l’économie indonésienne à court terme en dépit d’une performance moins importante que prévue en 2017. Elles pointent par ailleurs la persistance de risques externes, notamment le ralentissement économique en Chine, les tensions géopolitiques et le resserrement de la politique monétaire américaine. Le Fonds encourage le gouvernement à poursuivre les réformes structurelles et maintenir sa prudence en matière budgétaire.
  
  
• Le gouvernement a engagé le rapprochement de quatre entreprises publiques du secteur minier. Les sociétés Antam et Timah ont toutes les deux déposé à la Bourse des documents annonçant le transfert de leurs actions détenues par l’Etat indonésien (65% de leur capital social) à Inalum, désignée pour être la holding du nouvel ensemble. A terme, le producteur de charbon Bukit Asam et les actifs de Freeport devraient également le rejoindre. Cette opération s’inscrit dans la volonté du gouvernement de créer des holdings sectorielles afin de générer des synergies et d’accroître leur surface financière pour soutenir leurs investissements.

• L’Etat va céder les parts de 24 sociétés non stratégiques gérées par l’agence SEPO sous tutelle du ministère des Finances. L’Etat qui détient 109 entreprises, dont 23 publiques, souhaite investir dans des secteurs conformes aux stratégies de développement du pays. Les capitaux obtenus iront notamment à Vayupak Fund 1, un fonds qui servira à investir principalement dans les start-ups.
  
  
• La commission de régulation de l’énergie (ERC) a annoncé que le budget accordé aux investissements dans les énergies renouvelables pourrait atteindre 3 M USD en 2018. Ce budget alloué aux entreprises à but lucratif vise principalement les projets du secteur éolien qui sera la principale source d’électricité renouvelable sur le marché (951 MW, contre 152MW solaire, 120MW déchets et biomasse). Par ailleurs, l’ECR a décidé de maintenir le prix du kW/h à 3,5966 THB pour début 2018 qui est un tarif attractif notamment grâce à la force de la monnaie locale.
  
  
• La surveillance des pratiques du marché par la Banque centrale (BoT) sera effective dès 2018. Elle vise, par la centralisation et la circulation de l’information à améliorer la concurrence entre les sociétés financières. Les pratiques déloyales notamment auprès des consommateurs seront surveillées et si besoin sanctionnées par des amendes. En pratique la BoT lancera un site internet avec des informations comparatives sur les produits financiers (épargne, prêts, etc.)

• L’édition 2017 du salon Foodexpo a mis la France à l’honneur avec pavillon de 360 m², sur le thème « Made in France, made with love » qui a permis de présenter un large éventail de produits français. Plusieurs séminaires ont été organisés, sur les processus de traçabilité, de sécurité alimentaire et de gestion sanitaire et phytosanitaire, ou encore sur les risques liés à l’alimentation animale pour la santé humaine.
  
  
• L’ouverture du marché vietnamien aux pommes de terre françaises est acquise depuis le 14 novembre. Les procédures d’autorisation avaient été initiées en décembre 2016.
  
  
• Le conglomérat singapourien Jardine Cycle and Carriage (JC&C) a investi un total supérieur à 1 Md USD dans l’entreprise de produits laitiers Vinamilk, portant sa part à 8,9%. Les investisseurs étrangers détiennent dorénavant 56,4% de Vinamilk, en ligne avec la volonté des autorités de désinvestissement de plusieurs entreprises publiques. SCIC, l’opérateur public qui gère les participations de l’Etat, détient cependant encore 36% du capital de l’entreprise de produits laitiers, conservant ainsi son droit de veto.

• La taxe appliquée aux Institutions de Microfinance (IMF) recevant des fonds étrangers sera abaissée de 14 à 10% par le ministère de l’Economie et des Finances. Cette mesure qui concerne la majorité des capitaux du micro-financement vise à alléger les charges des IMF au moment où la Banque centrale a plafonné les taux d’intérêt à 18%. Par ailleurs l’Association de Microfinance du Cambodge remarque que les prêts non performants du secteur ont augmenté en un an, passant de 1,38% à 1,9%. 

• Le Parlement a approuvé le changement du calendrier de l’année fiscale qui commencera dorénavant le 1^er octobre pour s’achever le 30 septembre (actuellement 1^er avril au 31 mars). Cette adaptation vise à faire coïncider le début de l’année fiscale avec la fin de la saison des pluies et faciliter, en théorie, la programmation des investissements et la budgétisation des dépenses gouvernementales tout au long de la saison sèche. Cette modification du calendrier risque cependant de compliquer les comparaisons interannuelles.

• Xi Jinping s’est rendu en visite officielle au Laos conduisant à la signature de 17 accords de coopération et une aide de 600 M USD pour les trois prochaines années.
• Le ministère de l’Energie et des Mines cherche à établir un partenariat public-privé pour réformer la société d’Etat, Electricité Du Laos.