Le G20 et l’architecture financière internationale
Co-présidés depuis 2016 par la France et la Corée du sud, les travaux du G20 sur l’architecture financière internationale (IFA) sont l’un des piliers du travail de fond du G20 pour renforcer la solidité du système financier international.
La réflexion sur l’architecture financière internationale est née de la nécessité de disposer de structures internationales suffisamment solides et coordonnées afin de prévenir les crises financières et de les traiter rapidement lorsqu’elles interviennent.
À travers ces travaux, il s’agit de s’assurer que les pays du G20, en tant que principaux actionnaires des organisations internationales compétentes (FMI, banques multilatérales de développement), s’organisent collectivement pour construire un système financier plus résilient.
Deux rapports ont été publiés, en 2016 et 2017, en anglais, par le groupe IFA à la suite des réunions de 2016 et 2017. Ils sont téléchargeables ci-dessous.
Groupe de travail du G20 sur l’architecture financière internationale, 16 février 2017
Le ministère de l’Économie et des Finances a hébergé le 16 février 2017 la deuxième réunion du groupe de travail du G20 sur l’architecture financière internationale sous présidence allemande du G20. Coprésidé par la France et la Corée du sud, ce groupe de travail traite de sujets visant l’établissement d’un système financier international plus solide et plus résilient, autour de discussions relatives aux flux de capitaux, aux filets de sécurité financière internationaux, aux pratiques de financement soutenable ou encore au rôle des banques multilatérales de développement dans le financement des projets d’infrastructure. Cette réunion était la dernière étape avant la réunion ministérielle du G20 Finance de Baden-Baden les 17-18 mars 2017.
De Nankin à Paris : Séminaire de haut niveau sur l’architecture financière internationale, le 31 mars 2016
Le séminaire a été organisé en trois temps. Après une première session plénière, qui a permis de cadrer les débats, trois sessions de travail parallèles ont été organisés sur les sujets : des flux de capitaux internationaux ; (des filets de sécurité financiers ; des évolutions au sein du système monétaire international. Les travaux ont ensuite été restitués en session plénière.
Ce séminaire a réuni Christine Lagarde, Directrice générale du FMI, 25 ministres des Finances ou Gouverneurs de leur banque centrale, ainsi que des représentants de 15 autres pays. Des universitaires et personnalités extérieures ont apporté leur expertise aux discussions.
Les axes définis par l'IFA
Suivre les mouvements de capitaux, disposer d’outils d’alerte précoce adéquats et traiter les risques qui peuvent apparaître.
- Disposer de statistiques économiques et financières précises, régulières et au bon moment : la Data Gaps Initiative Développer des mécanismes d’alerte précoce des décideurs politiques: l’Early Warning Exercice du FMI et du Conseil de stabilité financière ;
- S’assurer de bonnes disciplines collectives sur les mesures de gestion des flux de capitaux et mesures macroprudentielles mises en place :
- La Vue institutionnelle du FMI sur la libéralisation et la gestion des flux de capitaux2012, elle-même inspirée des G20 Coherent conclusions 2011 :
- Le Code de libéralisation des flux de capitaux de l’OCDE2013, en cours de revue
Promouvoir des pratiques de financement soutenable liant emprunteurs et prêteurs.
- Créer un corpus commun entre pays avancés et émergents en matière de prêts dans les pays en développement, dans le but d’éviter une nouvelle crise de la dette G20 Operational Guidelines for Sustainable Financing
- Réfléchir à de nouveaux instruments de dette qui pourraient s’adapter en fonction de la conjoncture exemple : obligations indexées sur le PIB : ou de catastrophes naturelles exemple : clause ouragan mise en place à Grenade
- S’assurer que les pays fragiles mobilisent leurs ressources domestiques par le développement d’une administration fiscale robuste et d’un système fiscal efficace et mettre en place des standards en matière d’anticorruption et de bonne gestion publique pour faire en sorte que l’argent public soit utilisé à bon escient.
- Promouvoir l’intégration dans les contrats de dette obligataire de nouvelles clauses contractuelles d’action collectiveet de traitement pari passu afin d’empêcher les comportements de passagers clandestins :
- Conforter le Club de Paris dans son rôle de « principal forum international de restructuration des dettes bilatérales officielles » en poursuivant à son extension aux grands pays émergents adhésion en 2016 de la Corée et du Brésil :
Disposer de filets de sécurité financière suffisamment solides afin de disposer de tous les outils institutionnels et financiers pour prévenir les crises et les gérer lorsque celles-ci se matérialisent.
- Conforter au niveau international le FMI dans son rôle de centre du filet de sécurité financière mondial en le dotant de suffisamment de ressources et d’instruments adaptés à sa mission. Il s’agit d’assurer la pérennité des ressources financières du Fonds et de réfléchir à la conception d’instruments adaptés à la situation propre à chaque pays.
- Trouver la bonne articulation entre le FMI et les mécanismes de financement qui se sont développés au niveau régional exemples : Mécanisme européen de stabilité, Initiative multilatérale de Chiang Maï, Fonds latino-américain de réserve
Travailler à l’optimisation des bilans des banques multilatérales de développement et à la bonne coordination entre institutions financières internationales
- Promouvoir l’optimisation des bilans des banques multilatérales de développement, dont les pays du G20 sont les principaux actionnaires. Un plan d’action en ce sens a été adopté par les chefs d’État et de gouvernement lors du sommet d’Antalya en 2015 afin de maximiser l’action des banques à fonds propres constants et poursuivi depuis.
- Favoriser la mobilisation des financements privés de manière additionnelle aux ressources publiques, afin d’atteindre les objectifs du développement durable que la communauté internationale s’est fixée à horizon 2030.
- S’assurer que les actions du FMI et des banques multilatérales de développement soient bien coordonnées, en particulier lorsque des pays en difficulté macroéconomique sollicitent auprès des banques de développement des prêts budgétaires.
Crédit photo Gézelin Grée, SG, SEP1D
Crédit infographie studio graphique, Sircom