Vers un gouvernement de coalition entre conservateurs et droite populiste ?

Les Autrichiens ont été appelés aux urnes le 15 octobre pour des élections législatives anticipées. Les résultats font apparaitre une victoire du parti conservateur ÖVP, emmené par le ministre des Affaires Étrangères Sebastian Kurz, qui a remporté 31,5 % des voix (+7,5 point par rapport au scrutin de 2013), soit 62 sièges à la chambre basse du Parlement (Nationalrat, 183 sièges). Le parti social-démocrate, mené par le chancelier Kern, affaibli par des scandales médiatiques, a limité les pertes et récolte 26,9 % des suffrages (52 sièges), soit autant qu’en 2013. Le parti de la droite populiste FPÖ talonne les sociaux-démocrates à 26,0 % (51 sièges), en progression de 5,5 points. Loin derrière, les libéraux du parti des NEOS pointent à la 4ème place à 5,3 % (+0,3 point) soit 10 sièges, suivis de la liste Peter Pilz, dissident des Verts (4,4 %), remportant 8 sièges. Les Verts n’ont obtenu que 3,8 % (-8,7 points) et ne sont plus représentés au Parlement ; le seuil des 4 % n’étant pas atteint. Le Président de la République a mandaté M. Kurz pour la constitution d’un nouveau gouvernement. Les négociations ont démarré le 30 octobre entre l’ÖVP et le FPÖ et sont organisées en groupes thématiques.

Le 16 octobre 2017, le ministre autrichien des Finances, M. Hans Jörg Schelling (ÖVP, conservateur) a soumis à Bruxelles le projet de loi de finances pour 2018. En raison des élections législatives, il s’agit d’une mise à jour du budget 2017 à politique inchangée. M. Schelling annonce que le nouveau gouvernement présentera son budget au plus tard d’ici fin avril. Le document provisoire prévoit un déficit nominal de 0,8 % du PIB en 2018 contre 0,9 % cette année. Le taux d’endettement devrait se réduire sensiblement à 75,2 % contre 78,3 % en 2017. Le déficit structurel s’élèvera à 0,8 % lors du prochain exercice, mais il atteindrait 1,1 % en prenant en compte les dépenses liées à l’accueil et à l’intégration des réfugiés.

Lors de la dernière session du Parlement, le 12 octobre, en amont des élections, les députés ont pris un train de mesures à caractère social pour un volume de 470 MEUR. Ces mesures (qualifiées de « confiseries électorales et dont certaines sont très controversées), devraient, être prises en compte lors de l’établissement du Projet de loi de finance rectificatif d’ici le mois d’avril.