Des perspectives économiques enviables sur fond d’incertitudes politiques

À la veille des élections législatives du 15 octobre, l’économie autrichienne confirme son embellie. Tous les clignotants sont au vert, ainsi que l’indiquent les dernières prévisions des instituts de conjoncture (WIFO, IHS) et la Banque nationale d’Autriche –OeNB-. L’année 2017 devrait s’achever avec 2,8 % de croissance voire plus, meilleure performance depuis 6 ans (+1,5 % en 2016). Ce rythme ne devrait pas faiblir en 2018. La croissance est équilibrée, portée à la fois par la demande intérieure et demande externe qui bénéficie de la reprise dans l’UE et singulièrement du dynamisme des pays voisins à l’Est. L’investissement productif a encore progressé (+6 %, 8,6 % l’an dernier). On peut ainsi voir dans la décision récente du sidérurgiste Voestalpine de réaliser un investissement de 350 MEUR dans un nouveau site de production d’acier inoxydable en Styrie, la confirmation de la vocation industrielle de l’Autriche.

Les finances publiques bénéficient de la bonne conjoncture, le déficit devant s’établir à - 0,6 % en 2017 contre -1,6 % l’an dernier. L’Autriche a réussi à placer de la dette à 100 ans, signe de la confiance des marchés. Le marché du travail poursuit son amélioration, avec un taux de chômage faible (5,6 % ; 5, 4 % attendu en 2018), même si les signes d’un chômage structurel sont perceptibles (persistance du chômage de longue durée, hausse des postes vacants).

Commentant ces bonnes performances, le WIFO comme l’OeNB ont recommandé au prochain gouvernement de tirer parti du cycle économique pour conduire les réformes structurelles: réforme du fédéralisme, insertion des chômeurs les moins qualifiés et des femmes sur le marché du travail, réformes des retraites, préparation de l’avenir en orientant les dépenses vers l’innovation. A noter, que si le diagnostic sur le marché du travail semble faire consensus entre l’ÖVP et le SPÖ pour alléger le coût du travail (avec cependant des modalités distinctes des financements de cette mesure), la nécessité de réformer le régime des retraites n’est pas partagée ni par le SPÖ ni par le FPÖ.

Illustration perspectives économiques de septembre

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