Les transferts d’argent des migrants constituent une source importante de financement des économies des pays en développement et des populations récipiendaires. La Banque Mondiale estime le montant des transferts de fonds à 575 milliards de dollars en 2016 dont 429 milliards de dollars vers les pays en développement, soit trois fois le montant de l’aide publique au développement. 

S’agissant de la France, selon la Banque de France, les flux totaux en provenance de la France ont connu une croissance de 25% depuis 2010 et atteignent en 2016 près de 10 milliards d’euros. Plus de 60% de ces transferts se font vers le Maroc, l’Algérie, le Portugal, la Tunisie et l’Espagne. 

Il est important de noter que ces données ne recouvrent que les transferts formels qui sont encore minoritaires sur certains “corridors” (notamment vers l’Afrique subsaharienne) où les transferts informels prédominent encore. Le montant réel est donc supérieur aux chiffres annoncés. Toutefois, il est difficile de déterminer l’ampleur de ces transferts informels.

De plus, les transferts d’argent bénéficient à de larges couches de la société qui, sans ces ressources, vivraient dans une plus grande pauvreté. Ainsi, même en situation de crise économique et financière des pays de résidence des migrants, les flux d’argent de ces derniers tendent à rester plus stables que l’aide publique au développement et les investissements directs étrangers. Une action nationale, bilatérale et multilatérale des États est toutefois justifiée par le maintien des coûts des transferts d’argent à un niveau élevé même si une baisse a été constatée depuis les engagements internationaux et nationaux pris par les pays du G20.

 

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