Le niveau de créances douteuses (« NPL ») affiché par les banques chinoises, certes en forte progression mais relativement faible, conduit à s’interroger sur le niveau réel des risques dans un contexte économique marqué par une forte croissance des impayés et par la faible rentabilité d’un secteur industriel lourdement endetté. Dans le Quotidien du peuple, une source anonyme « d’autorité » a mis en garde le 9 mai 2017 contre les risques que fait peser le surendettement sur la croissance, « péché originel » qui a entrainé l'accroissement des risques sur les marchés des changes, boursiers et immobiliers et dans le secteur bancaire. Face à l’accroissement des risques, les autorités semblent souhaiter privilégier les méthodes de restructuration utilisées lors de la dernière crise bancaire de la fin des années 90 où les quatre grandes banques d’Etat – fortement exposées aux entreprises d’Etat – avaient été restructurées au moyen de structures de défaisance (les « AMC ») et de « debt-to-equity swaps ». Le secteur bancaire chinois s’est néanmoins profondément transformé au cours de la dernière décennie et les risques revêtent une toute autre nature. Si le secteur bancaire chinois a la capacité d’absorber une partie des pertes liées aux créances douteuses en raison de sa forte profitabilité et de son niveau important de fonds propres, les banques – et en particulier les banques de moyenne et petite taille – semblent particulièrement exposées au « shadow banking ».