Alors que les marchés boursier et obligataire ont montré des signes de tensions au cours des derniers mois, le gouvernement chinois a annoncé le 24 février 2016 l’abolition des quotas sur le marché obligataire pour les investisseurs étrangers qualifiés. Les autorités chinoises entendent encourager le marché obligataire comme alternative au financement bancaire afin d’améliorer les conditions de financement de l’économie chinoise.

L’augmentation récente des émissions de dette par les entreprises, ainsi que le resserrement des « spreads » sont des phénomènes de marché qui pourraient témoigner de la formation d’une « bulle » financière. Le repli des épargnants individuels en quête de rendement vers les « wealth management products » après la correction boursière et le caractère « refuge » du marché obligataire en période d’incertitudes économiques et financières peuvent expliquer cette dynamique de marché.

S’il existe un risque de  contagion vers l’ensemble du marché (éclatement de bulle) en cas de défauts importants sur le secteur, ces risques semblent être contenus i) le marché obligataire est fortement régulé et dominé par les banques publiques chinoises ; ii) le développement du marché obligataire est soutenu à la fois par une forte offre et une forte demande ; iii) la priorité du gouvernement est la « stabilité » ; dans ce contexte, il est peu probable que la politique monétaire soit durcie à court terme, y compris en cas de tensions sur le RMB, ni que la restructuration des entreprises d’Etat conduise à des défauts multiples.

L’objectif du gouvernement semble être plus d’accompagner la restructuration que de précipiter la faillite d’entreprises publiques. Par ailleurs, il convient de souligner que des défauts sur le marché obligataire permettraient une meilleure différenciation des risques, et faciliteraient le développement du marché obligataire chinois en mettant fin à la garantie implicite dont bénéficient les émetteurs.