L’activité de la direction générale du Trésor en 2012 aura été largement conditionnée par une actualité politique et économique dense, au plan national comme international. Le changement de gouvernement, à l’issue des élections présidentielles puis législatives en mai et juin, a fortement mobilisé la direction dans le contexte d’un environnement difficile, notamment en Europe.

A cette occasion, la direction générale du Trésor a présenté aux nouveaux ministres un état des perspectives économiques nationales, européennes, internationales, afin de contribuer à les informer sur quelques-uns des sujets qui ont mobilisé le Gouvernement dès son arrivée : la crise de la zone euro ; la stratégie de finances publiques ; la compétitivité ; l’emploi ; le soutien à l’export ; la gouvernance internationale ; la gestion de dossiers financiers, notamment bancaires, particulièrement complexes. Sur tous ces sujets, où il a fallu arrêter des décisions rapides, et définir des orientations pour l’avenir, la direction générale a formulé des diagnostics, des propositions et participé à la mise en oeuvre des orientations retenues par le Gouvernement.

Trois priorités ont concentré toutes les compétences et les énergies de la direction : la refondation de l’Europe, la reconstruction de notre compétitivité, la défense de notre vision de la mondialisation.

En Europe, le règlement global de la crise de la zone euro et la gouvernance économique ont fait de grands progrès. Des décisions ont permis une stabilisation nette, grâce à la mise en place définitive du Mécanisme européen de stabilité, aux engagements pris par les gouvernements et à la relance de l’agenda de croissance au Conseil européen de juin, ainsi qu’à l’intervention déterminée de la BCE. En Grèce en particulier, où une stratégie adaptée a été bâtie par l’UE et le FMI, au terme de débats difficiles et d’une étroite coopération franco-allemande, une trajectoire soutenable a été dessinée.

Dans notre pays, alors que le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance était traduit dans une loi organique d’encadrement des finances publiques, et que l’Etat réalisait des emprunts à des taux historiquement bas, un programme de stimulation de la compétitivité de notre économie était engagé, à travers notamment l’élaboration du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi ; trentecinq mesures concrètes pour soutenir nos entreprises, parmi lesquelles le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, la Banque publique d’investissement, la rénovation des financements et des processus d’appui à l’export. Le projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires était par ailleurs préparé, pour séparer les activités utiles au financement de l’économie des activités spéculatives et renforcer la résilience de notre système financier.

Au niveau international, le relais de la présidence du G20 a été passé par la France au Mexique. Le G20 mexicain aura permis le doublement des ressources du FMI, la fixation d’orientations en matière de régulation du shadow banking et des indices financiers, ainsi qu’une institutionnalisation du Conseil de stabilité financière. Forte de l’expérience acquise à l’occasion de sa présidence, la France a pesé pour que le G20 donne l’impulsion d’une mondialisation mieux régulée.

Tout au long de l’année, la direction générale du Trésor a cherché à concilier gestion de l’urgence et inscription dans un horizon de long terme. En investissant sur des problématiques de fond, dans un esprit résolument bâtisseur, elle s’est attachée, sous l’autorité des ministres, à construire et à porter une stratégie de réforme favorable à la croissance et porteuse de justice sociale pour notre pays, celle d’une intégration solidaire en Europe, celle d’une gouvernance équilibrée dans le monde. Pour enrichir ses analyses, confronter les points de vue, participer à la pédagogie indispensable sur les grands enjeux du moment, la direction générale du Trésor s’est ouverte au monde académique, aux entreprises, à ses partenaires institutionnels comme au « grand public », auxquels elle a proposé séminaires de réflexion, échanges sur ses positions et publications de ses travaux.

Ainsi, en 2012, les économistes, les juristes et les diplomates que sont les collaborateurs de la direction, ont mis toute leur détermination, leur créativité, leur réactivité et leur motivation collective à répondre à ces enjeux, en gardant toujours à l’esprit les valeurs qui les rassemblent au sein de la direction : ouverture, loyauté, engagement et esprit d’équipe. La même détermination nous animera en 2013.

Ramon Fernandez
Directeur général du Trésor