baobab, champ, rizière

 

La direction générale du Trésor a initié en 2011 une évaluation des dotations de la France au Fonds international de développement agricole (FIDA). Intervenant en amont de la 9ème reconstitution des ressources du fonds (2012-2014), cet exercice s’inscrit dans la politique générale du Trésor visant à évaluer les dotations de la France aux institutions multilatérales avant leur reconstitution.

 

Lors de la dernière reconstitution du Fida en 2009, la France était au 11ème rang des contributeurs avec une dotation supérieure à 50 millions de dollars (35 millions d’euros). La France qui est un partenaire opérationnel du Fida sur le terrain, avec l’Agence française de développement (AFD), mène également une politique de cofinancements.

L’évaluation a cherché à identifier la cohérence et la pertinence de l’action de la France par sa contribution au Fida au regard de sa propre politique d’aide au développement (analyse des priorités géographiques, sectorielles et thématiques). L’évaluation s’est intéressé également à la visibilité et l’influence de la France au sein du Fida, à la qualité de la coopération opérationnelle entre la France et le Fida et à l’efficacité du Fida par rapport aux objectifs français. L’évaluation avait enfin pour objet de proposer des pistes pour le positionnement de la France lors de la 9ème reconstitution du Fida.

 

Cette évaluation a été confiée par appel d’offres au cabinet Iram, sous l’égide d’un comité de pilotage pluridisciplinaire composé de représentants des différentes administrations, des agences concernées et d’organismes compétents (ministère de l’Economie et des Finances, ministère des Affaires Etrangères, ministère de l’Agriculture, Agence française de développement, Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement - Cirad).

 

L’évaluation a dressé un bilan positif du partenariat entre la France et le Fida, qui partagent une vision commune sur le rôle de l’agriculture paysanne dans le développement et l’enjeu de la lutte contre la pauvreté en zone rurale. Les missions et les stratégies du Fida correspondent aux objectifs globaux de l’aide française ; elles apparaissent complémentaires dans leur ciblage géographique et leurs modalités financières d’intervention. Bien qu’elle ne soit plus qu’au 11ème rang dans la dernière reconstitution, la France a conservé le pouvoir d’influence d’un contributeur majeur du fait de l’importance historique de son soutien au Fida avec en outre une présence significative de personnel français au sein de l’institution et une co-production intellectuelle fructueuse.

L’évaluation souligne toutefois que le partenariat entre la France et le Fida est resté limité. Le dispositif institutionnel de représentation de la France auprès du Fida à Rome est jugé insuffisant et ne permet pas de poursuivre activement le développement de collaborations. Les cofinancements sont restés globalement limités, du fait notamment de différences de procédures entre la France et le Fida. Par ailleurs, le fonds supplémentaire mis en place par la France en 2004 est peu important et peu utilisé. Le recours à l’expertise française est jugée onéreux, même si sa qualité est reconnue. Enfin, plusieurs facteurs limitent les contributions de la France aux orientations du Fida : la faiblesse des moyens humains consacrés à sa gouvernance, en particulier à la représentation permanente à Rome, le cloisonnement et l’absence de processus de concertation des institutions françaises concernées.

 

Plusieurs pistes sont proposées en vue de développer le partenariat entre la France et le Fida, notamment, l’augmentation des cofinancements grâce à des adaptations des modalités opérationnelles de coopération avec le Fida, la mise en place d’un fonds supplémentaire français auprès du Fida, d’un montant de 3 à 5 millions d’euros, permettant d’augmenter l’effet de levier de l’aide française dans le domaine du Fida et de faciliter la mobilisation de l’expertise française. Enfin, il serait opportun de promouvoir les affectations de personnel français au Fida et de renforcer l’efficacité du dispositif français de représentation auprès du Fida, en particulier à la représentation permanente à Rome.

L’évaluation recommande enfin une augmentation de la contribution française au Fida de 12 millions d’euros pour assurer que la France conserve une influence certaine dans les orientations stratégiques du fonds.

 

Crédit photo : ©Pierre-Yves Babelon/fotolia

 

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