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Depuis la mobilisation générale suscitée par le tsunami de 2004 dans l’Océan Indien, l’aide publique au développement française est particulièrement sollicitée dans un certain nombre de crises générées par des catastrophes naturelles et/ou des conflits. Les financements Réserve Pays Émergents (RPE) et Fonds d’Etudes et d’Aide au Secteur Privé (FASEP) permettent de répondre assez rapidement à des besoins d’assistance caractéristiques des phases critiques de la sortie de crise que sont le relèvement et la reconstruction. Plusieurs projets sur financement RPE et Fasep ont ainsi été lancés, par exemple au Sri Lanka, en Indonésie, en Chine, au Liban, en Irak et en Haïti.

La direction générale du Trésor a décidé en 2010 de lancer une évaluation de certains  de ces projets afin d’établir un bilan de l’adéquation des mesures prises en matière d’approche des situations post-crise, en particulier vis-à-vis des enjeux de la reconstruction. Les instruments RPE et Fasep n’ayant pas été créés à cet effet, y recourir après des catastrophes naturelles a en effet nécessité d’assouplir les conditions habituelles d’utilisation. Dans ce contexte, l’évaluation visait à identifier la valeur ajoutée des instruments Fasep et RPE dans un contexte de reconstruction post-crise, à contribuer à la conception de dispositifs d’intervention en phase post crise adaptés aux situations rencontrées, et à améliorer, rationaliser et mieux coordonner les actions de la DG Trésor au sein de l’intervention française dans des pays en développement fragilisés.

L’évaluation a porté sur cinq projets de reconstruction suite à des catastrophes naturelles, trois financés sur la RPE et deux sur le FASEP. Ils ont été réalisés au Sri Lanka et en Indonésie après le séisme et le tsunami du 26 décembre 2004 et en Chine après le tremblement de terre du 12 mai 2008 dans la province du Sichuan.

 

L’évaluation a couvert cinq projets, mis en œuvre sur la période mai 2005-mai 2010, pour un montant global de 24,3 millions d’euros d’aide française.

tableau projets

 

L’évaluation a montré que l’ensemble des projets a répondu à des besoins de reconstruction des pays, soit pour des actions de reconstruction (logements) ou de réhabilitation (assainissement et distribution d’eau potable), soit par de l’assistance technique et de l’assistance à la maitrise d’ouvrage pour améliorer les capacités professionnelles des bénéficiaires. Ils ont globalement répondu aux objectifs visés, même si la cohérence avec les autres interventions (des autres instances françaises et/ou autres bailleurs) est restée partielle du fait d’une insuffisante coordination dans un contexte de forte fragmentation de l’aide. De plus, les contextes d’urgence dans lesquels ont été mis en œuvre ces outils ont pu limiter les études préalables aux interventions, soulevant des difficultés d’adaptation et de dimensionnement des projets soutenus. Si les projets ont eu un effet significatif de promotion de l’image des entreprises françaises comme a pu en témoigner la satisfaction générale des bénéficiaires et des partenaires (notamment la Banque mondiale), la présence française limitée avant la réalisation des projets a par ailleurs été un frein à l’obtention de contrats et marchés ultérieurs.

 

En s’appuyant sur ces conclusions, l’évaluation formule des recommandations stratégiques et opérationnelles afin d’adapter les instruments FASEP ou RPE à des contextes spécifiques de sortie de crise. Ces recommandations sont présentées dans la synthèse disponible ci-dessous.  

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Crédit photo : ©LEugeneSim/fotolia

 

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