L’unité d’évaluation des activités de développement de la direction générale du Trésor a participé à une évaluation des aides budgétaires au Burundi menée par la Commission européenne conjointement avec la Belgique, la France et le Burundi. Cette évaluation, qui a porté sur la période entre 2005 et 2013, s’est achevée en mars 2015.

 

Réalisée par le cabinet A.D.E., cette évaluation s’inscrit dans le cadre des travaux promus par le réseau « Evaluation de l’aide au développement » (Evalnet) du Comité d’aide au développement (Cad) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dont les membres ont développé et testé une méthodologie rigoureuse d’évaluation des aides budgétaires. Elle s’appuie sur la collecte et l’analyse de données statistiques et budgétaires, des analyses documentaires ayant abouti à un inventaire des opérations d’aide budgétaires menées par les bailleurs ainsi qu’à une cartographie des projets et programmes de renforcement des capacités complémentaires déployés dans certains secteurs, ainsi que des entretiens individuels et de groupe dans les pays donneurs et au Burundi lors de trois missions.

 

L’aide budgétaire a représenté un apport de ressources au budget de l’Etat burundais de 923 millions de dollars entre 2005 et 2013 (équivalent à 15 millions de dollars/habitant), auxquels se sont ajoutés des appuis au renforcement des capacités techniques pour un montant de près de 40 millions de dollars. Elle couvre entre 15 à 20 % de l’aide totale allouée au Burundi suivant les années et a été cofinancée par deux agences multilatérales (la Banque africaine de développement et la Banque mondiale), l’Union européenne, ainsi que plusieurs Etats membres de l’UE : la Belgique, la France, la Norvège, les Pays-Bas, et le Royaume-Uni.

 

Montant des aides budgétaires allouées au Burundi de 2005 à 2013 (en MUSD)

Montant des aides budgétaires allouées au Burundi de 2005 à 2013 (en MUSD)

 

Le rapport d’évaluation conclut que sur la première période (jusqu’en 2009), l’importance de l’aide budgétaire a appuyé la stabilisation politique, l’augmentation des recettes propres de l’Etat et le remboursement des arriérés accumulés, ce qui a conduit à un élargissement substantiel de l’espace budgétaire qui a largement été utilisé pour étendre les moyens de l’action gouvernementale et accroître les dépenses en direction des populations pauvres. Après 2009, l’impact de l’aide a toutefois été freiné par les chocs politiques de 2009-2010 et la difficulté à mener des réformes structurelles et institutionnelles. Les effets recherchés en termes de développement sont globalement restés en deçà des attentes et le rapport conclut que le Burundi reste dans une situation de forte fragilité, tant économique que politique.

 

En réponse à ces conclusions, l’équipe d’évaluation formule une série de recommandations et insiste sur la priorité à donner aux réformes structurelles et à l’ajustement de l’économie. 

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