Les échanges commerciaux entre la France et le Zimbabwe en 2023 (mai 2024)

Les échanges commerciaux entre la France et le Zimbabwe ont augmenté de 31% en 2023, pour atteindre 76,5 MEUR. Cette évolution s’explique par la performance exceptionnelle de nos exportations (+89%, à 38,6 MEUR), qui atteignent un point haut historique, portées par nos ventes d’équipements mécaniques pour l’industrie minière et de matériel de transport (camions). En parallèle, le niveau des importations s’est stabilisé (+0,2% à 37,8 MEUR) et reste concentré autours des produits agricoles et des industries agro-alimentaires (90% des flux - cuirs et peaux de reptiles destinés à l’industrie du luxe française et tabac). Pour la première fois depuis 2013,  la France enregistre donc un excédent commercial vis-à-vis du pays (715 000 EUR). Le Zimbabwe demeure un partenaire commercial marginal (143ème débouché et 130ème fournisseur), alors que l’instabilité du cadre macroéconomique continue d’affecter l’offre et la demande, ne permettant ainsi pas à ce marché de taille moyenne (15 M habitants) d’exploiter tout son potentiel.

1. Les exportations françaises à destination du Zimbabwe ont bondi en 2023, pour atteindre 38,6 MEUR (+89%), un point-haut historique, après une baisse de 18% en 2022. Elles dépassent ainsi le précédent record établi en 2021 (24,8 MEUR), alors que le niveau des importations était resté relativement stable depuis 10 ans (21,7 MEUR en moyenne entre 2018 et 2022). Cette dynamique contraste avec la faible progression des exportations françaises à destination d’Afrique sub-saharienne (+1%) et au niveau mondial (+2,1%).

  • Cette évolution s’explique en grande partie par un rebond des exportations d’« équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique » (+85% à 28,7 MEUR, soit une contribution positive de 64,7 points à la croissance totale des exportations), portées par les « machines industrielles et agricoles » (+135% à 27,4 MEUR) - en lien avec la reprise des ventes de machines pour l’industrie minière (machines de sondage et de forage - 11,8 MEUR ; pièces détachées - 9,4 MEUR ; et excavatrices). A l’inverse, à noter que la progression de cette catégorie est en partie contrebalancée par le rééquilibrage de la sous-catégorie « produits informatiques, électroniques et optiques » (-69% à 1,1 MEUR), qui avait enregistré une performance exceptionnelle en 2022 (apparition de nouveaux flux d’instruments de mesure et de régulation, d’appareils médicaux).
  • En parallèle, les ventes de « matériels de transport » ont été multipliées par 10 à 5,2 MEUR, soit +23,1 points, portées par un nouveau flux de tracteurs routiers (camions - 4,7 MEUR).

2. En 2023, la structure des exportations françaises vers le Zimbabwe est restée globalement stable, malgré quelques changements. Les flux restent en effet dominés par les « équipements mécaniques, électriques, électroniques et informatiques » (machines de forage minier et pièces détachées, excavatrices – cf supra) qui représentent près des trois quarts du total (74%), un poids équivalent à celui observé l’année précédente (76%) et proche de la moyenne 2018-2022 (72%). Les « matériels de transport » (tracteurs routiers et pièces détachées), se hissent de la quatrième à la seconde position (14% contre 3% en 2022 et moins de 4% en moyenne ces cinq dernières années). A l’inverse, le poids des flux de « produits chimiques, parfums et cosmétiques » (parfums, insecticides, réactifs de diagnostic, enzymes) et des « produits des industries agroalimentaires » (préparations alimentaires) reculent, représentant respectivement 5% et 2% contre 9% et 8% respectivement en moyenne ces cinq dernières années.  

3. In fine, le Zimbabwe est un débouché marginal pour les produits français. Le pays est notre 143ème client sur 235 (le 28ème en Afrique subsaharienne). En 2022 (dernières données disponibles), la France était aussi un fournisseur marginal du Zimbabwe (16ème rang mondial, avec une part de marché de 0,4%), dont 60% des importations proviennent d’Afrique du Sud et 21% de la Chine. La France était le 6ème fournisseur européen du Zimbabwe, derrière notamment le Royaume-Uni (6ème au total et 0,9% de part de marché), l’Allemagne (8ème pour 0,8%), et l’Italie (10ème pour 0,5%).

4. En 2023, les importations françaises en provenance du Zimbabwe sont restées stables (+0,2%) pour atteindre 37,9 MEUR, après une baisse prononcée (-25%) l’année précédente. Centrées autour de quelques produits clefs, elles se maintiennent donc à un niveau faible, de 19% inférieur à la moyenne enregistrée entre 2018 et 2022. A noter que cette stagnation s’inscrit dans un contexte de recul de nos importations en provenance d’Afrique sub-saharienne (-15%) et dans le monde (-7%). On observe toutefois des évolutions contrastées des différents postes :

  • D’une part, on enregistre une croissance des importations de « produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture » (+9% à 25 MEUR, soit une contribution positive de 5,3 points à la croissance totale des importations) portée par la hausse des importations d’agrumes (+47% à 4,4 MEUR), et surtout de cuirs et peaux de reptiles destinés à l’industrie française du luxe (+11% à 16,8 MEUR)
  • D’autre part, on note un recul des importations de (i) « produits des industries agroalimentaires » (-16%, à 8 MEUR, soit -4,1 points) pénalisés par la contraction des importations de tabac et ses résidus (-17% à 7,9 MEUR) qui atteignent leur plus bas niveau depuis 2016 et (ii) des « produits en caoutchouc et en plastique, produits minéraux divers » (-24% à 2,5 MEUR, soit -2,1 points), pénalisés par la baisse des importations de granit (-29% à 2,2 MEUR).

5. La structure des importations françaises en provenance du Zimbabwe est restée stable, concentrée autour des produits agricoles et agroalimentaires. Les « produits agricoles » (cuirs et peaux de reptile, et dans une moindre mesure agrumes et avocats) continuent ainsi de dominer les échanges, renforçant par ailleurs leur part dans les importations totales (66%, contre 61% en 2022 et 56% en moyenne entre 2018 et 2022).  Les « produits agroalimentaires » (presque exclusivement constitués de tabac) continuent de voir leur part se contracter mais conservent leur second rang (21%, contre 28% en moyenne entre 2018 et 2022). Enfin, les « produits en caoutchouc, en plastique et les produits minéraux divers » (granit) se maintiennent également en troisième position avec une part globalement stable (6,5% du total contre 5,4% en moyenne ces cinq dernières années).

6. Au niveau mondial, le Zimbabwe est un fournisseur marginal de la France. En 2023, le pays se plaçait au 130ème rang de nos fournisseurs, avec une part de marché insignifiante (0,005%). Au niveau de l’Afrique sub-saharienne, le pays est notre 26ème fournisseur, avec une part de marché de 0,2%. En parallèle, en 2022 (dernière donnée disponible), la France était un débouché mineur du Zimbabwe (10ème client pour 1,5% de ses exportations). 

7. En 2023, la France a ainsi enregistré un excédent commercial de 715 000 EUR vis-à-vis du pays. Ainsi, alors que la France enregistrait historiquement un déficit structurel (17,4 MEUR en 2022 et 25,3 MEUR en moyenne entre 2018 et 2022), les dynamiques observées sur l’exercice (bond de nos exportations dans un contexte de stagnation de nos importations) ont permis de renverser cette tendance déficitaire. A noter qu’il s’agit du troisième excédent commercial observé depuis le début du XXIème siècle, après ceux de 2012 et 2013. 

 

Disponible au téléchargement : 

  • Zimbabwe - Commerce bilatéral en 2023 + ANNEXES
  • Zimbabwe - Commerce bilatéral en 2022
  • Zimbabwe - Commerce bilatéral en 2022 - ANNEXE 
  • Zimbabwe - Commerce bilatéral en 2021
  • Zimbabwe - Commerce bilatéral en 2021 - ANNEXE 
  • Zimbabwe - Commerce bilatéral en 2020- ANNEXE 
  • Zimbabwe - Commerce bilatéral en 2020 (mars 2021)

 

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