Fiche économique du pays

L’économie du Panama

Avec un PIB de 87,7 Mds USD en 2024 et une population estimée à 4,5 millions d’habitants, le pays connaît le plus haut PIB par habitant d’Amérique centrale (19 445 USD). L’économie est dominée aux deux tiers par les services (logistique et ports, en raison du canal de Panama et de la Zone Libre de Colón). L’exploitation du Canal de Panama (qui assure directement 10 % des recettes de l’Etat et 7 % du PIB) a longtemps permis au pays d’investir dans des infrastructures et de s’endetter à cette fin. L’activité a été, au cours de la dernière décennie, fortement tirée par la construction avec cependant un ralentissement marqué depuis la période de pandémie de COVID-19. Le pôle bancaire et financier (10 % du PIB) fait du Panama une place financière de portée régionale. Le secteur secondaire est à ce stade peu développé avec une industrie manufacturière peu présente et l’activité de la mine de cuivre, première véritable diversification économique des dernières années (10 Mds USD d’IDE ; 5 % du PIB en 2022) a subi un coup d’arrêt en novembre 2023 sous la pression de l’opinion publique. Le tourisme reste un secteur à fort potentiel eu égard à la biodiversité du pays. A la différence de nombreux pays latinoaméricains marqués par l’émigration et la dépendance aux envois de fonds (remesas), le Panama se distingue en étant un pays de transit des migrants mais pas de départ. Bien que le taux de pauvreté ait considérablement diminué entre 1991 (48,2 %) et 2023 (12,9 %), le Panama reste malgré cela le troisième pays le plus inégal d’Amérique latine derrière la Colombie et le Brésil (coefficient de Gini : 0,49).

La conjoncture économique au Panama (actualisation mai 2025)

Le pays a enregistré une croissance de 2,9 % en 2024 (contre 7,3 % en 2023). Cette baisse de la croissance a été causée par la fermeture de la mine de cuivre et ses conséquences sociales, ainsi qu’à l’attentisme électoral qui semble s’être prolongé au-delà de l’échéance. La croissance a tout de même dépassé la moyenne de l’Amérique latine et des Caraïbes grâce à une reprise de l’activité dans les secteurs de la construction, du commerce de détail et de gros, ainsi que dans les transports et la logistique. Pour 2025, le FMI a revu à la hausse ses prévisions de croissance à 4 %. L’inflation a diminué par rapport aux dernières années (-0,2 % en 2024 contre +1,9 % en 2023) et reste en dessous de celle des pays de la région. Elle est prévue à +0,7 % par le FMI pour 2025. S’agissant des finances publiques, l’ampleur de la réponse budgétaire face aux récents chocs sanitaires et aux événements géopolitiques internationaux, puis de l’effort de consolidation qui s’en est ensuivi, a été d’autant plus important que le pays ne dispose pas de politique monétaire propre. Le déficit budgétaire est sorti du cadre de la Loi de Responsabilité Budgétaire et Sociale (3% du PIB) en 2024, s’élevant à 6,9 % du PIB en 2024. Le déficit est prévu à 3,7 % en 2025 selon le FMI. En cause : i) le ralentissement de la croissance, ii) le déficit du volet retraites de la Caisse de sécurité sociale (évalué entre 1,5 % et 3 % du PIB pour les prochaines années) et qui entraine une charge d’environ 1 Mds USD par an sur le budget. A la fin 2024, la dette du secteur public s’élevait à 57 % du PIB. Le chômage s’est stabilisé à 8,4 % et le taux d’informalité à 48,2 % (après une augmentation substantielle liée à la pandémie).

Le commerce extérieur du Panama

Les exportations du Panama se sont élevées à 964,3 M USD en 2024, contre 3,37 Mds USD en 2023, en baisse de 71%, en raison de la fermeture de la mine de cuivre (qui représentait 73 % des exportations). Les importations, quant à elles, ont atteint 14 Mds USD en 2024, contre 14,5 Mds en 2023, enregistrant une baisse de 4 %. Le Panama a ainsi enregisté un déficit commercial de 13 Mds USD en 2024. Les principaux clients du pays sont les Etats-Unis (18,6 % des exportations), suivi des Pays-bas (14,5 %), de Taiwan et de l’Inde (respectivement 11,5 % et 5,7 %) en 2024, vers lesquels le Panama exporte en majorité des poissons et crustacés (20,1 %), des fruits (19,2 %), des graisses et huiles comestibles (11 %). Les principaux fournisseurs du pays sont les Etats-Unis (17,4 % des importations), suivi de la Chine (15,4 %), du Mexique (4,5 %) et du Costa Rica (3,5 %), desquels le Panama importe principalement des hydrocarbures (18,8 %), des automobiles (8,9 %), des machines et appareils mécaniques (8,3 %), et des machines et appareils électriques (7,5 %).

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