Les relations économiques entre la France et Oman

 

1. Des exportations françaises en forte progression, mais des échanges en baisse pour l’année 2023

Les échanges entre la France et Oman ont fortement baissé en 2023, malgré une croissance des ventes françaises

En 2023, les échanges commerciaux entre la France et Oman ont baissé de -7,8%, à 436,2 M EUR. Ce tassement s’explique surtout par la forte baisse du montant de nos importations (-48,3% sur un an), à 128,1 M EUR (source : Douanes françaises), notamment des importations d’« hydrocarbures naturels et autres produits des industries extractives »  qui se sont contractées à 42 M EUR en 2023, après une forte hausse en 2022 liée à la diversification de nos sources d’approvisionnement suite au conflit en Ukraine. Les hydrocarbures représentent néanmoins environ un tiers de nos achats totaux, le reste de nos importations étant composé de « produits métallurgiques et métalliques » (38 M EUR), de « produits pétroliers raffinés et coke » (33M EUR), et de « matériels de transport » (6 M EUR).

Dans le même temps, les exportations françaises vers le Sultanat ont enregistré une hausse de +37%, à 308 M EUR. Dans le détail, les exportations françaises – plus diversifiées – se sont composées de « matériels de transports » (141 M EUR ; multipliées par trois sur un an), d’« équipements mécaniques, matériel électrique » (78 M EUR), d’« équipements électriques et ménagers » (31,5 M EUR), de « machines industrielles et agricoles » (29 M EUR), et de « produits chimiques, parfums et cosmétiques » (28 M EUR). 

Evolution sur 10 ans des échanges commerciaux entre la France et le Sultanat d’Oman

Evolution sur 10 ans des échanges commerciaux entre la France et le Sultanat d’Oman

Source : Douanes françaises

La part de marché française recule sur longue période

En dépit de la bonne performance de nos exportations, notre part de marché à Oman continue de reculer, passant de 2,4% en 2002 à 0,4% en 2023. La France rétrograde au 31ème rang des fournisseurs du Sultanat, derrière les Emirats Arabes Unis (26,3%), l’Arabie Saoudite (12,4%), la Chine (7,3%), l’Inde (7,1%), le Qatar (5,6%), le Koweït (4,5%), ainsi que nos principaux concurrents européens, notamment l’Allemagne (1,7%), les Pays-Bas (1,2%) et l’Italie (1%). A noter toutefois que le volume des exportations françaises vers Oman est en partie « sous-estimé » du fait du rôle de plateforme logistique régionale joué par Dubaï, avec des statistiques françaises qui prennent en compte le pays de destination tel qu'il est connu au moment de l'exportation, et non pas le pays de destination finale.

La France a retrouvé un excédent commercial avec Oman en 2023

Dans ce contexte, la France a retrouvé en 2023 son traditionnel excédent commercial avec Oman (180 M EUR), après un déficit de -22,4 M EUR en 2022. A titre de comparaison, la France a enregistré en 2023 des déficits commerciaux avec le Koweït (-1,3 Md EUR) et l’Arabie Saoudite (-1,1 Md EUR) et des excédents commerciaux avec les Émirats Arabes Unis (2,8Md EUR), le Qatar (+176,6 M EUR) et le Bahreïn (+14M EUR).

2. Une quarantaine d’entreprises françaises sont implantées au Sultanat 

Une forte présence française, notamment dans les utilities et l’énergie

Le stock d’IDE net français en Oman était de -738 M EUR fin 2022 selon la Banque de France, en raison d’importantes opérations intragroupes (prêts, avances, dépôts), entre maison-mères et filiales notamment. L’encours des seuls capitaux propres français au Sultanat est toutefois demeuré positif, à 73 M EUR, en dépit de la cession des activités d’AXA dans la région. La France est de fait un acteur économique de premier plan en Oman, où une quarantaine de nos entreprises sont implantées.

Comptant parmi les principaux investisseurs français dans le pays, le groupe Veolia dispose de parts de marché importantes dans les secteurs de l’eau et la gestion des déchets. Dans le secteur des hydrocarbures, TotalEnergies, actionnaire historique de la compagnie pétrolière omanaise PDO (4% du capital) et d’Oman LNG (5,5%), œuvre actuellement au renforcement de ses activités dans le secteur gazier et développe son offre dans le énergies renouvelables (EnR). Engie et EDF développent des projets dans l’hydrogène vert et le solaire. SLB (ex-Schlumberger), Technip FMC, CGG, SNF, Schneider Electric et la PME PCM sont également actifs au Sultanat.

Dans l’industrie, Air Liquide opère plusieurs unités de production d’azote à Sohar. Dans les transports et la logistique, Airbus est le principal fournisseur d’appareils de la compagnie aérienne omanaise à bas coût Salam Air. CMA-CGM est l’un des plus importants opérateurs maritimes du Sultanat.

Des positions significatives dans la sécurité et les services

Dans le secteur de la sécurité et de la défense, Thalès a déployé le système de sécurité des nouveaux terminaux aéroportuaires de Mascate et Salalah tandis qu’Idemia accompagne Oman pour la consolidation, dans une plate-forme multi-biométrique unique, de l’ensemble des systèmes d’identification du pays. Les chantiers navals Couach et Ocea travaillent avec les garde-côtes omanais pour moderniser leur flotte.

En matière de services, Accor compte désormais cinq hôtels à Mascate et Sohar. JCDecaux opère le mobilier publicitaire de Mascate et des aéroports omanais. Havas est active dans le domaine de la communication via son agence dans la capitale. La présence française dans les services aux entreprises est notamment assurée par Newrest et Sodexo, en charge, entre autres, de la restauration collective de sites de production pétrolière et de chantiers de construction. Al Marsa Gourmet, qui fournit des produits alimentaires aux secteurs hôteliers et de la restauration, continue de développer ses activités en B2C. Green Data City avance également rapidement dans la mise en opération du premier centre de données de crypto-minage au Sultanat d’Oman (Dhofar).

Les sociétés Apave, Artelia, Bureau Veritas, Mazars et RSM déploient également leurs activités dans le pays. Plusieurs franchises sont par ailleurs présentes dans la distribution, avec Carrefour (via son partenaire émirien MAF), Go Sport, Decathlon, Paul, Fauchon et Ladurée, et les véhicules automobiles, avec Peugeot et Citroën et Renault Trucks.

La présence omanaise en France se concentre principalement dans l’hôtellerie

Les investissements omanais en France restent limités et principalement concentrés dans le secteur hôtelier. Le fonds souverain Oman Investment Authority (OIA) détient ainsi trois hôtels à Paris – le Méridien Etoile, le Marriott Opéra Ambassador et le Hilton de l’aéroport Charles-de-Gaulle – et le groupe Yahya contrôle le Novotel Les Halles à Paris. L’opérateur télécom Omantel a investi pour sa part dans la création d’un centre de traitement de données à Marseille en 2016 dans le cadre du projet de déploiement du câble de télécommunications sous-marin AAE-1.

 

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