NORVÈGE
Relations commerciales bilatérales
Les statistiques norvégiennes 2022 du commerce extérieur de biens reflètent un excédent commercial historique de 157 Mds€, trois fois plus élevé qu'en 2021. À titre d’illustration, cet excédent représente plus de 10% des actifs du plus grand fonds souverain du monde, le fonds souverain norvégien, évalués en mars 2023 à 13.770 Mds de NOK (1.250 Mds€). Cet excédent est alimenté par des exportations de marchandises à hauteur de 2.601 Mds de NOK (260 Mds€) et des importations pour 1.027 Mds de NOK (103 Mds€).
La France présente un déficit commercial bilatéral avec la Norvège de -3,53 Mds d’€ en 2022. Ce dernier s’est creusé en raison de l’accroissement des volumes et des prix des importations françaises d’hydrocarbures norvégiens, le déficit commercial bilatéral de la France en 2021 n’étant que de -1,24 Mds d’€. Ce déficit pour l’année 2022 s’explique par des exportations françaises vers la Norvège de 1.9 Mds d’€ et des importations de l’ordre de 5,4 Mds d’€, les importations d’hydrocarbures de la France depuis la Norvège constituant 54,7% des échanges bilatéraux en 2022. Hors hydrocarbures, notre solde commercial bilatéral avec la Norvège est toujours proche de l’équilibre depuis 2019 même si 2022 a été marquée par une dégradation de ce solde (-0,6 Md€). Hors hydrocarbures et hors pêche, notre balance commerciale bilatérale est équilibrée avec la Norvège.
La France importe principalement des hydrocarbures naturels de Norvège (pour environ 2,9 Mds € en 2022 soit 54,7% des importations totales vs 1 Md € en 2021 soit 33.2% des importations totales), puis des produits métallurgiques et métalliques (706 M d’€ en 2022 soit 13% des importations totales) et des produits de la pêche et de l’aquaculture (665 M d’€ en 2022 soit 12,3% des importations totales), notamment du saumon. La Norvège importe, quant à elle, principalement des équipements mécaniques, du matériel électrique, électronique et informatique de France (515 M d’€ en 2022 soit 27,1 % du total) puis du matériel de transport (349 M d’€ en 2022 soit 18,4% du total).
La Norvège est très fortement intégrée à l'Union européenne qui accueille 68% de ses exportations, avec l’Allemagne et la France comme principaux clients européens en 2022 et le Royaume-Uni comme principal client non-européen. Institutionnellement, la Norvège, membre fondateur de l'AELE, est le principal acteur de l'Espace économique européen. Elle est également signataire des accords de Schengen.
Par ailleurs, les entreprises françaises ont remporté récemment plusieurs grands contrats en Norvège et plusieurs grandes entreprises norvégiennes ont investi dans notre pays. Alstom a ainsi remporté un contrat de 1,8Mds€ en décembre 2021 pour 200 trains de type « Coradia ». De même, Eiffage continue à investir dans le cadre du prolongement de l’autoroute E18 remporté début 2021 pour un montant de plus de 1 Md d’€. À ceci vient s’ajouter la présence de long terme de TotalEnergies en Norvège qui, en plus de son activité pétrolière, investit dans le captage et le stockage de carbone (CCS) au sein de Northern Lights, joint-venture entre Equinor, Total Énergies et Shell. Le consortium sera en 2024 le premier réseau d’infrastructures de transport transfrontalier et de stockage du CO2 de cette importance au monde. Le stockage du CO2 sera réalisé mi-2024 au large des côtes de Bergen, sous le plateau continental norvégien, avec une capacité totale de stockage de 1,5 Mt CO2/an en 2024 et de 5 MtCO2/an en 2026. Inversement, plusieurs grandes entreprises norvégiennes (Norsk Hydro dans l’aluminium, Norske Skog dans le bois, Yara dans les engrais, Kverneland dans les machines agricoles, Statkraft dans les énergies renouvelables, Elkem dans le silicium…) ont substantiellement investi dans leurs implantations en France ces deux dernières années.