Résultats du commerce extérieur 2023

Après une reprise du volume de biens et services échangés en 2021 (+24,9%) et 2022 (+27,8%), celui-ci s’est légèrement replié en 2023 (-3,0%), la baisse des échanges de biens (-6,1%) ne compensant pas la progression des échanges de services (+6,8%). A la faveur d’une diminution des importations (-7,9%) plus marquée que celle des exportations (-4,6%), l’excédent dégagé pour les seuls biens a enregistré un nouveau record historique en 2023 (129 Md€, +18,6% en g.a). Malgré le Brexit, la part de l’UE reste prépondérante, captant 54% des biens échangés dont 60% des exports. Si les USA restent en 2023 le 1er client hors-UE devant le R-U, Londres reste son 1er excédent commercial hors-UE. La France est le 6e partenaire commercial (biens uniquement), 7e fournisseur et 3e client, et son 2e excédent bilatéral (35 Md€). L’excédent du commerce extérieur néerlandais est porté par les secteurs de l’agro-alimentaire et de la chimie.

Le commerce extérieur néerlandais connait un excédent 2023 record malgré un volume d’échange en baisse.

Atteignant un volume de 2 113 Md€ en 2023 (-3% en g.a., +55% depuis 2020), l’excédent d’échanges de biens et de services enregistré avec le reste du monde a progressé de +17% en g.a. (148 Md€). 53% de ces échanges sont réalisés dans l’UE. La dynamique des échanges (125 Md€) avec la France a ralenti (-1,3% en g.a, +61% depuis 2020), soit 5,9% du total, avec un déficit français de +6,3% en g.a (-35 Md€).

 

Sous l’effet d’un ralentissement de la dynamique du commerce mondial (montée du protectionnisme, perturbation des routes maritimes, tensions géopolitiques et commerciales), le volume d’échanges de biens (1 545 Md€) a en 2023 diminué de -6,1%, restant néanmoins de 45% au-dessus de son niveau pré-covid.Le ralentissement s’explique tant par la baisse des exportations (-4,6% en g.a, 837 Md€) que des importations (-7,9%, 708 Md€), l’excédent atteignant le record de 129 Md€ (+18,6% en g.a).  Cette même dynamique se poursuit début 2024. A l’inverse, les échanges de services ont progressé en 2023 : +6,8% (568 Md€), tirés par les exportations (+6,8%, 293 Md€) et les importations (+6,8%, 275 Md€), dégageant un excédent de 18 Md€ (+6,3% en g.a).

 

Les réexportations[i] de biens (-6,8% en g.a), représentent toujours 40% du total des exportations (cf. annexe 3). Compte tenu du rôle des Pays-Bas de « port(e) d’entrée » des biens (asiatiques, américaines) vers l’« hinterland » européen, celles-ci sont significatives. Si elles contribuent à l’excédent dégagé avec l’UE (170 Md€) dont l’Allemagne (46 Md€) et la France (35 Md€), elles expliquent l’importance du déficit concédé aux pays tiers (-41 Md€) dont la Chine (-26 Md€) et les Etats-Unis (-25 Md€). Les réexportations représentent 53% du total exporté vers l’UE (-1,3 pp en g.a), et jusqu’à 56% du total exporté vers la France.

 

Avec des pressions inflationnistes moins fortes, notamment sur l’énergie et les matières premières, les échanges 2023 se sont réduits légèrement. Considérant la relative stagnation (-1,2% en g.a) des volumes de biens échangés en 2023, la baisse de la valeur des importations (-7,2%) et des exportations (-4,2%) est surtout imputable à la baisse des hydrocarbures dont la valeur des importations et exportations a diminué affectant l’équilibre des échanges avec certains pays fournisseurs (dont Russie, USA, Norvège, Irak et Arabie Saoudite). Toutefois, la progression (+18%) de l’excédent commercial (129 Md€), contrairement à 2022, ne s’explique pas par le repli du déficit du poste des hydrocarbures, qui s’est creusé en 2023 ; mais par une progression du solde des denrées alimentaires (+12%, 32 Md€), des produits manufacturés divers (+600%, 7Md€) et grâce aux machines électriques et appareils de bureau/TIC (en excédent en 2023).

 

Plus de la moitié des échanges de biens et de services captés par l’Union Européenne.

En 2023, les Pays-Bas ont réalisé 54% de leurs échanges de biens avec l’UE, en repli -0,5 pp en g.a, enregistrant un excédent de 170 Md€ (-13,7% en g.a). Bénéficiant de « l’effet Rotterdam », l’Allemagne et la Belgique restent les 1er et 2e partenaires des Pays-Bas captant respectivement 18,4% (+0,2 pp en g.a) et 8,8% (-0,2 pp) des biens échangés. Suivent les Etats-Unis (8,4%), la Chine (5,8% ), le Royaume-Uni (5,6%), tandis que le France se maintient à la 6e place (5,5%).

Dans le détail :

  • L’UE absorbait en 2023 près de 60% des exportations néerlandaises (59,8%, -1,2 pp en g.a). L’Allemagne (19,7%), la Belgique (9,1%) et la France (7,2%) sont restées les 3 premiers clients des Pays-Bas. Hors réexportations, l’Allemagne (14,4%), les USA (8,4%), et le R-U (7,5%), sont les principaux clients, devant Belgique (6,7%), la Chine(5,6%) et la France (5,3%).
  • L’UE fournissait 46,6% des importations en 2023 (+2,7 pp en g.a). L’Allemagne reste 1er fournisseur (16,8%), suivie des USA (11%), de la Belgique (8,5%) et de la Chine (8,2%).  La France est reléguée à la 7e position (3,5%), derrière le R-U (4,6%) et le Brésil (3,6%).

Sous l’effet d’un ralentissement de la demande mondiale de pétrole et des pressions inflationnistes moins fortes - notamment des hydrocarbures et des denrées alimentaires - en 2023, les excédents les plus importants des Pays-Bas se sont réduits : -39% en g.a. pour l’Allemagne (46 Md€), et -14% pour la Belgique (15 Md€). Toutefois, l’excédent avec la France a progressé de +6,3% (35 Md€). Les déficits auprès des principaux fournisseurs de matières premières se sont donc réduits. Seul le déficit contracté avec les Etats-Unis a continué de se creuser en 2023 (+62%, -25 Md€). Enfin, l’excédent traditionnel avec le Royaume-Uni a progressé de +178% (21 Md€) en 2023.

 

En 2023, les Pays-Bas ont réalisé 52% de leurs échanges de services avec l’UE (293 Md€, +0,2 pp en g.a), l’excédent accusant un repli -40%. Les 5 premiers partenaires concentrent 48% du total des échanges, dominés par les USA (81 Md€), l’Allemagne (73 Md€), l’Irlande (41 Md€) et la France (39 Md€) qui devance la Belgique (37 Md€).

Dans le détail, en 2023 : Les trois premiers clients des Pays-Bas étaient l’Allemagne (13,7%), les USA (10,7%) et l’Irlande (6,6%), la France étant à la 4e position (6,5% du total). Les trois premiers fournisseurs étaient les USA (18,1%), l’Allemagne (12%) et l’Irlande (8%), la France une fois à nouveau à la 4e position (7,3%).

Les Pays-Bas ont réalisé leurs principaux excédents avec la Suisse (12 Md€), l’All. (7 Md€) et Taïwan (3 Md€) et déficits auprès des USA (-18 Md€), l’Inde (-3 Md€) et l’Irlande (-2,8Md€). Avec la France, les Pays-Bas enregistrent un déficit de 1Md€ (-38%).

 

Les échanges demeurent fortement spécialisés.

Plus de 60% des échanges de biens sont constitués de produits alimentaires, chimiques, d’appareils électriques et électroniques et d’hydrocarbures. Représentant 13% des exportations et 11% des importations, les produits chimiques représentent le 2ème excédent des Pays-Bas (28 Md€), derrière les produits alimentaires et agroalimentaires (32 Md€), poste contribuant à 12% des exportations et 9% des importations qui a bénéficié de la reprise mondiale, la valeur des échanges ayant été dynamisée par les pressions inflationnistes. Les échanges sont également structurellement déficitaires pour les matériels de transport (-2,7Md€, +19% en g.a.) mais ne le sont plus pour les appareils et machines électriques et électroniques (+0,7 Md€, contre -2,5Md€ en 2022).

 

80% des échanges de services sont constitués de services aux entreprises, de transports, de TIC et liés à l’utilisation de la propriété intellectuelle. La présence de nombreux sièges sociaux encourage l’export (31% du total) et l’import (35%) de services aux entreprises, dominés par les prestations de conseils et management (13% d’exp. et 20% d’imp.) et de services techniques (16% et 12%). La progression légèrement plus rapide en 2023 des exportations (+12%) que des importations (+10%), a permis de réduire le déficit du poste de 11% (-11,5 Md€) dont la hausse de l’excédent des services techniques (13 Md€, +23%) compense partiellement le déficit creusé des services de conseil (-18 Md€, +16%). Le contexte de ralentissement économique a diminué l’excédent traditionnel généré par les services de transport (8,4Md€ en 2023, -25%), les services TIC (15Md€, +23%) redevenant ainsi le 1er poste excédentaire des Pays-Bas. Enfin, le déficit (-0,3Md€, -84%) des services de voyages (tourisme) s’est considérablement réduit en 2023.

 

[i] La "réexportation" des marchandises fait partie intégrante du bilan commercial néerlandais : les réexportations couvrent la valeur des biens qui ont été importés aux Pays-Bas (incluant un transfert de propriété temporaire) et réexportés à l’étranger sans (presque) transformation préalable. Même si la valeur ajoutée de ces exportations est très faible, leur volume a un impact majeur sur les statistiques commerciales – c’est l’« effet Rotterdam ».

 

En pièce jointe: détail de la structure du commerce extérieur des Pays-Bas et annexe synthétique chiffrée

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