Les échanges commerciaux entre la France et le Malawi en 2023 (mai 2024)

Les échanges commerciaux entre la France et le Malawi ont rebondi en 2023 (+9%), pour atteindre 11,4 MEUR, après deux années consécutives de contraction. Cette performance s’explique par la croissance de nos importations en provenance du pays (+57% à 8,3 MEUR), portées principalement par le tabac qui continue de dominer les flux (80%). En regard, nos exportations ont reculé à 3,1 MEUR (-40%), grevées par la baisse des ventes de malt. La France enregistre ainsi son troisième déficit commercial consécutif (5,1 MEUR), ce qui confirme une rupture par rapport aux excédents structurels observés dans les années 2010. Le Malawi reste cependant un partenaire commercial très marginal (203ème client et 163ème fournisseur), principalement en raison du faible niveau de richesse de l’économie (PIB par habitant parmi les plus faibles au monde) et des difficultés financières et structurelles de l’économie qui se sont nettement accentuées ces dernières années.

1. En 2023, les exportations françaises à destination du Malawi ont reculé de 40% pour atteindre 3,1 MEUR, soit un point bas depuis 2015 (2,7 MEUR), et un niveau près de trois fois inférieur à la moyenne observée entre 2018 et 2022. A noter qu’en parallèle les exportations françaises à destination d’Afrique subsaharienne progressent légèrement (+1%). Cette mauvaise performance reflète la situation macroéconomique alarmante du pays qui s’est nettement aggravée depuis 2022, et notamment la pénurie de devises qui affecte les capacités du pays à importer. La quasi-totalité des postes se sont ainsi contractés en 2023, en particulier :

  • les « produits des industries agroalimentaires » (-81% à 283 000 EUR, soit une contribution négative de 23,9 points à la croissance des exportations), qui atteignent leur plus bas niveau depuis 2015 – en lien avec la très nette contraction des importations de malt (divisées par six à 185 000 EUR), destinées aux brasseries du groupe Castel implantées dans le pays.
  • dans une moindre mesure, (i) les « produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture », dont le flux de 220 000 EUR disparaît totalement avec l’arrêt des ventes de semences de légumes et de plantes (soit une contribution négative de 4,3 points), (ii) les « produits en caoutchouc et en plastique, produits minéraux divers » (-90% à 18 000 EUR, soit -3,1 points) en lien avec la baisse des exportations de matériaux de construction et produits minéraux et (iii) les « produits métallurgiques et métalliques » (-54% à 139 000 EUR, soit -3,1 points), arrêt des flux d’ouvrages en fer ou acier et de câbles en cuivre.
  • Enfin, dans une moindre mesure, les flux d’« équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique » reculent également (-6,6% à 2 MEUR, soit -2,7 points) – en lien avec la contraction des ventes de machines industrielles et agricoles (-64% à 493 000 EUR, soit -16,8 points), en partie contrebalancée par la forte progression des équipements électriques et ménagers (multipliés par 18,5 à 939 000 EUR soit +17,2 points – nouveau flux de matériel électrique).

 2. La structure des exportations françaises à destination du Malawi reste concentrée autour des « équipements mécaniques, électriques, électroniques et informatiques » (matériel électrique, ordinateurs) qui continuent de représenter la majorité des flux avec une part en nette progression (65% du total contre 42% en 2022 et 53% en moyenne entre 2018 et 2022). Viennent ensuite les « produits agroalimentaires » (malt, levures), qui se maintiennent à la seconde position pour la deuxième année consécutive, malgré une baisse marquée de leur part à 9% du total en 2023 (contre 29% en 2022 et 11% en moyenne ces cinq dernières années). En dehors de ces deux flux, la structure des importations n’est pas révélatrice de réelles dynamiques commerciales : les autres postes sont en effet soumis à une forte volatilité liée à la faiblesse des montants.

3. In fine, le Malawi est un débouché très marginal pour les produits français. Le pays est notre 203ème débouché à l’échelle mondiale et le 45ème en Afrique subsaharienne. En 2022 (dernières données disponibles), la France était également un fournisseur marginal pour le pays (29ème au niveau mondial, avec une part de marché de 0,5%, loin derrière la Chine (16,5%), les Emirats Arabes Unis (14%), l’Afrique du Sud (14%) et le Koweït (7,4%). La France était alors le 4ème fournisseur européen du Malawi, précédée par l’Allemagne (11ème fournisseur total pour 2,1%), le Royaume-Uni (13ème pour 1,7%) et la Belgique (14ème pour 1,6%).

4. En 2023, les importations françaises en provenance du Malawi ont augmenté de 57%, pour atteindre 8,3 MEUR, après s’être contractées de 26% en 2022. Elles atteignent un niveau nettement supérieur à la moyenne 2018-2022 (+36%) et leur second point le plus élevé après le record de 2018 (10,3 MEUR). Sur l’année, la bonne performance des importations s’explique par la progression :

  • des « produits des industries agroalimentaires » (+61% à 7,1 MEUR, soit une contribution positive de 50,6 points à la croissance des importations totales), portés par la croissance des importations de tabac et ses résidus (+55% à 6,3 MEUR – en lien avec les bonnes récoltes enregistrées sur l’année), ainsi que, dans une moindre mesure, de piments broyés (+202% à 695 000 EUR).
  • des « matériels de transport », dont le flux presque inexistant l’année précédente atteint 377 000 EUR (soit une contribution de +7,1 points) – en lien avec l’achat de parties de turboréacteurs (354 000 EUR).
  • des « produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture » (+27% à 674 000 EUR, soit +2,7 points), qui atteignent leur plus haut niveau depuis 2016 avec l’augmentation des importations de piments bruts (+48% à 534 000 EUR), malgré la baisse des achats de café non torréfié (-28% à 70 000 EUR).

5. La structure des importations en provenance du Malawi demeure nettement concentrée autour du tabac. Le poste « produits agroalimentaires », composé principalement de résidus de tabac et tabac écoté (à près de 90%), représente ainsi le premier poste de nos importations (86% en 2023 contre 84% en 2022 et 76% en moyenne entre 2018 et 2022). Viennent ensuite, les « produits agricoles, sylvicoles de la pêche et de l’aquaculture » (piments bruts, café non torréfié et haricots), qui se maintiennent à la seconde position pour la deuxième année consécutive (8% du total, contre 8% l’année précédente et 6% en moyenne entre 2018 et 2022). Enfin, les « matériels de transport » arrivent en troisième position, grâce au flux de turboréacteurs, représentant 5% du total, contre une part quasi-nulle l’année précédente.

6. Au niveau mondial, le Malawi est un fournisseur marginal de la France. En 2023, le pays s’est placé au 163ème rang sur 240, avec une part de marché insignifiante (0,001%).

7. En 2023, la France enregistre un déficit commercial vis-à-vis du Malawi de 5,1 MEUR pour la troisième année consécutive (105 000 EUR en 2022 et 2,9 MEUR en 2021). Il s’agit seulement du troisième déficit depuis 2015 alors que la France enregistre structurellement des excédents commerciaux vis-à-vis du pays (environ 30 MEUR au début de la décennie 2010).

 

Disponible au téléchargement : 

  • Malawi - Commerce bilatéral 2023 + ANNEXES
  • Malawi - Commerce bilatéral 2022 (juin 2023)
  • Malawi - Commerce bilatéral 2022- ANNEXE 
  • Malawi - Commerce bilatéral 2021 (mai 2022)
  • Malawi - Commerce bilatéral 2021- ANNEXE 
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