MALDIVES
Commerce extérieur des Maldives : le tourisme stimule les échanges mais creuse le déficit
En 2024, l’économie maldivienne a poursuivi sa dynamique, portée par la forte reprise du tourisme. Les importations de marchandises ont progressé de 4% par rapport à 2023, atteignant 3,6 milliards USD. Cette hausse est liée à la croissance économique (+5,5%) et à l’augmentation du nombre de visiteurs (+8,9% entre 2023 et 2024), mais aussi à la poursuite de chantiers d’infrastructures (construction de logements, modernisation de l’aéroport, développement portuaire).
Des importations dominées par l’agroalimentaire et l’énergie
Les produits agricoles et agroalimentaires, indispensables dans un pays qui couvre très peu ses propres besoins, et les produits pétroliers représentent ensemble 41,5% des importations. Le dynamisme du secteur de la construction continue par ailleurs de soutenir les achats de bois, de ciment, de matériel électrique et de produits métallurgiques.
Côté partenaires, les Émirats arabes unis et l’Inde figurent en tête, suivis de la Chine, de Singapour et d’Oman. L’Union européenne dans son ensemble ne pèse que 7,7% des importations, et la France se classe au 10ᵉ rang avec 1,8%. À noter que le premier accord de libre-échange des Maldives avec la Chine entrera en vigueur en janvier 2025, tandis qu’un accord préférentiel a été signé en novembre 2024 avec la Turquie.
Exportations : une forte dépendance aux produits de la mer
Les exportations maldiviennes ont enregistré un recul de 9,2% en 2024. Plus des trois-quarts des flux concernent en réalité des réexportations de produits pétroliers, notamment du kérosène pour l’aviation. Les exportations nationales, encore modestes (5,5% du PIB), se sont effondrées de 43%, et restent concentrées à plus de 90% sur les produits de la mer frais ou transformés.
Les principaux clients sont la Thaïlande (34,9%), le Royaume-Uni (21,8%) et l’Union européenne (17%). La France, avec 3,9%, se situe au 5ᵉ rang.
Un déficit commercial qui continue de se creuser
Le déficit commercial s’est encore alourdi en 2024, progressant de 5,8% par rapport à l’année précédente pour atteindre 46,6% du PIB. Les exportations nationales ne couvrent que 10% des importations, tandis que la hausse des arrivées touristiques entretient le dynamisme des achats à l’étranger. La tendance devrait se prolonger en 2025, les premiers mois de l’année enregistrant déjà +7,4% de touristes.
À moyen terme, la vulnérabilité de l’archipel face au changement climatique pourrait peser à la fois sur la pêche et sur les services touristiques, deux secteurs qui constituent le cœur de son économie.
Les services, pilier de l’équilibre extérieur
La balance des services reste largement excédentaire grâce au tourisme. En 2024, les importations de services ont atteint 1,8 milliard USD (+9,7%), essentiellement dans les transports, le tourisme et la consultance. Les exportations de services ont progressé à 4,8 milliards USD (+7,6%), portées par les recettes touristiques et le transport aérien.
L’excédent dégagé, en hausse à 2,9 milliards USD (+6,3%), couvre cependant un peu moins qu’auparavant le déficit des biens : 90,5% en 2024, contre une couverture quasi complète l’an passé.