MACÉDOINE DU NORD

Les flux d’IDE de la Macédoine du Nord s’étaient contactés en raison de la crise sanitaire (- 49,9 % en 2020), et avaient rebondi en 2021 et 2022 (+133,6 % en g.a. à 470,5 MEUR et +60,2 % en g.a. à 753,8 MEUR). En 2023, ils ralentissent, à 616,7 M EUR (soit -18,2 %).Le stock d’IDE était de 7,0 Mds EUR en 2022. Les secteurs des services et manufacturier continuent d’être à l’origine des principaux flux d’IDE entrants du pays, qui proviennent majoritairement de l’UE, du Royaume-Uni et de la Turquie

1. Les flux d'IDE entrants ralentissent en 2023.

En 2023, les flux d’IDE entrants ralentissent, de -18,2 % à 616,7 MEUR. Le stock d’IDE avait atteint quant à lui 7,1 Mds EUR en 2022.

L’UE reste le principal investisseur étranger du pays, avec des flux d’IDE enregistrés à 256 MEUR (42% des flux en 2023 ; - 32 % en g.a.) en 2023 et un stock atteignant 62,6 % du total (4,4 Mds EUR) en 2022. Les flux d’investissements en provenance de l’UE sont tirés par l’Allemagne (18% des flux totaux, à 108 MEUR), la Hongrie (10% des flux, à 63 MEUR) et l’Autriche (8% des flux, à 48 MEUR) et les Pays Bas (7% des flux, à 45 MEUR). La Turquie est le premier investisseur hors de l’UE en 2023 (28% des flux, à 172 MEUR). En termes de stocks, en 2022, l’Autriche est le premier investisseur étranger du pays (1 Md EUR), suivie de la Grèce (681 MEUR) et de l’Allemagne (580 MEUR). Les investissements des pays de l’UE sont marqués notamment par la présence des groupes EVN (Autriche), Okta AD (Grèce), Deutsche Telecom (Allemagne), Kromberg & Schubert (Allemagne), Dräxlmaier Group (Allemagne) et Van Hool (Belgique), qui font partie des principaux investisseurs étrangers en Macédoine du Nord. Hors UE, et tous pays confondus, le Royaume-Uni détient la première place des investisseurs étrangers en Macédoine du Nord en 2022, avec un stock d’IDE à hauteur de 844 MEUR (11,9 % du total), marqué notamment par la présence de Johnson Matthey.  La Turquie, 2^ème investisseur étranger hors UE en Macédoine du Nord en 2022, est quant à elle à l’origine de stock d’IDE à hauteur de 546 MEUR (7,7 % du total) et de 16,0 % des flux en 2022. 

Le secteur des services est le premier secteur récipiendaire des entrées d’IDE, avec un stock atteignant 3026 MEUR en 2022, soit 42,8 % du total. La part des flux entrant au sein de ce secteur diminue néanmoins en 2023, en représentant 25,6 % du total (158 MEUR, contre 212 MEUR en 2022). Au sein de la catégorie services, les flux d’IDE dans le commerce de gros et de détail ainsi que la réparation de véhicules dominent. Les secteurs de la construction et manufacturier sont les 2^ème et 3^èmes récipiendaires d’IDE en 2023 (14% et 13% des flux, à 89 MEUR et 83 MEUR respectivement).  Le premier étant sur une tendance haussière (+22%), tandis que le second est en baisse (-64%). En 2022, l’industrie manufacturière représentait 36,8 % du total des stocks d’IDE (2577 MEUR) dont la moitié au sein du secteur automobile (1254 MEUR en 2022). Il bénéficie en effet de l’implantation de plus de 50 entreprises, telles que Kromberg & Schubert, Amphenol Technology, Marquardt, Tab Mak, Joyson Safety Systems, Draxslmaier, Gentherm, Lear Corporation, Kostal, Adient, ARC Automotive, Lth Learnica, Adient Automotive, Aptiv, ODW Elektrik, avec une production tournée vers l’exportation et couvrant entre la production de ceintures de sécurité, les autobus et les autocars, diverses pièces automobiles et de machines, ainsi que les véhicules et composants ferroviaires.  Le secteur financier et assurantiel est quant à lui le troisième secteur récipiendaire du pays, avec un stock d’IDE à hauteur de 1438 MEUR en 2022, soit 20,4 % du total.

2. Le pays s'applique à attirer les IDE en instaurant des aides financières.

Le pays a conclu un accord d’association et de stabilisation avec l’UE et a ouvert les négociations relatives au processus d’adhésion à l’UE en 2020, après avoir reçu le statut de candidat officiel en 2005. Le pays est en outre membre du CEFTA[1] et de l’EFTA[2] et a conclu des accords bilatéraux de libre-échange avec la Turquie et l’Ukraine. Ces accords permettent à la Macédoine du Nord d’obtenir un accès en franchise de droit de douane vers 40 pays représentant environ 600 millions de consommateurs. Le pays a signé des accords de protection des investissements et de convention visant à éviter la double taxation avec de nombreux pays.

Le cadre juridique et réglementaire de la Macédoine du Nord est favorable aux investisseurs étrangers. Le pays a mis en place des aides financières aux investissements pouvant atteindre 50,0 % du montant total[3] et a introduit une procédure d’enregistrement des entreprises efficace (sauf pour le secteur bancaire). En parallèle, la Macédoine du Nord a également instauré onze zones franches à partir desquelles les investisseurs bénéficient notamment d’un congé fiscal pouvant aller jusqu’à 10 ans, d’exemption de droits de douane et de location de locaux de production à des tarifs préférentiels. En supplément, le pays a identifié des secteurs d’investissements stratégiques qui peuvent bénéficier d’avantages supplémentaires. Le pays a également fait des efforts importants pour harmoniser son cadre juridique avec les critères, normes et pratiques de l'Union européenne.

Un certain nombre de défis subsistent néanmoins, notamment le secteur informel reste important, les procédures publiques manquent de transparence et le pays souffre d’une bureaucratie excessive. Le pays gagne néanmoins 9 places au classement de l’indice de corruption 2023 de Transparency international par rapport à 2022, occupant désormais la 76^ème place (sur 180 pays).

Annexes

Annexe 1 : Flux d’IDE entrant en Macédoine du Nord (MEUR).

 Source : Banque centrale de Macédoine du Nord.

Annexe 2 : Flux et stock d’IDE entrant en Macédoine du Nord par pays d’origine, 2023.

Source : Banque centrale de Macédoine du Nord

Annexe 3 : Flux et stock d’IDE entrant en Macédoine du Nord par secteur d’activité, 2023.

Source : Banque centrale de Macédoine du Nord