Les relations bilatérales

 

La France figure parmi les premiers investisseurs étrangers en Jordanie. Cette présence stratégique est forte et visible et notre aide financière demeure significative. 

1. Des échanges commerciaux relativement faibles mais fortement excédentaires pour la France

Les échanges commerciaux entre la Jordanie et la France ont enregistré une baisse en 2024 de -11,4 % en glissement annuel (g.a.) pour atteindre 349 M EUR, tirée par une diminution des exportations (-11,8 % en g.a. à 306 M EUR) et des importations françaises depuis la Jordanie (-8,5 % en g.a. à 43 M EUR). Si nos échanges bilatéraux restent relativement limités, ils sont largement en faveur de la France, avec un excédent commercial à hauteur de 264 M EUR (en baisse de -11,2 % par rapport à 2023).

Notre part de marché reste modeste malgré la performance de nos exportations en 2023 (348 M EUR, +4,8 % en g.a.).

En 2024, nos exportations à destination de la Jordanie ont diminué, après trois années consécutives de hausse. Elles enregistrent une baisse de -11,8 % en glissement annuel (g.a.) et s’élèvent à 306 M EUR en 2024, contre 346 M EUR en 2023 et 332 M EUR en 2022, selon les données des Douanes françaises. Certains de nos principaux secteurs traditionnels d’exportation vers la Jordanie ont considérablement évolué en 2024, provoquant ainsi de légères modifications dans la structure de nos ventes :

  1. Les exportations de matériels de transport (21,7 % du total des exportations) enregistrent une diminution importante (-46,2 %) pour atteindre 66 M EUR en 2024, contre 124 M EUR en 2023. Elles sont principalement composées des ventes de produits de la construction aéronautique et spatiale (62 % des exportations de matériels transport) qui atteignent 41 M EUR.
  2. Les produits des industries agroalimentaires (16,1 % du total des exportations) s’établissent à 49,4 M EUR en 2024, ce qui représente une hausse de +18,3 % par rapport à 2023.
  3. Les produits chimiques, parfums et cosmétiques (15,4 % du total des exportations) s’élèvent à 47,2 M EUR, en hausse de +15,2 % en 2024 en g.a., après avoir diminué de -16 % en 2023 en g.a.
  4. Les produits pharmaceutiques (11,3 % du total des exportations) ont atteint 34,7 M EUR, une régression de -11,3 % par rapport à 2023.
  5. Les exportations de biens d’équipements ont enregistré des baisses plutôt importantes, notamment les matériels électriques (-10,5 %, 3,7 % de nos ventes totales). Les exportations de machines et équipements d’usage général ont quant à elles diminuées de -26,9 % (3 % du total).
  6. Les ventes de produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture (3,2 % du total des exportations), qui avaient observé une croissance record en 2022 de +466,6 % en g.a, ont diminué de -77 % en 2023, avant de réaugmenter de +44,2 % en 2024 pour atteindre 9,8 M EUR. Cette baisse est principalement portée par les exportations de produits de la culture et de l’élevage (99% des exportations de produits agricoles). Les produits sylvicoles et issus de l’aquaculture représentent une part infime de nos exportations agricoles (0,05 % et 0,1 % respectivement).

En 2023, la Jordanie se trouvait au 7ème rang des pays clients de la France parmi les 14 pays du Proche et Moyen Orient (PMO). Aussi, et malgré les différences dans la comptabilité des échanges entre les systèmes français et jordanien, selon le Département des statistiques jordanien (DoS), la France se classait au 19ème rang des fournisseurs de la Jordanie et était le 3ème fournisseur européen avec 1,5 % des parts de marché, après l’Allemagne (3,5 %) et l’Italie (2,7 %).

Nos importations diminuent et sont sept fois inférieures à nos exportations (43 M EUR, -8,5 %) .

Nos importations en provenance de la Jordanie ont diminué en 2024 (-8,5 % en g.a.). Leur montant reste peu significatif puisqu’en 2024, elles se sont élevées à 43 M EUR, contre 47 M EUR en 2023. Elles sont dominées par deux catégories de produits :

  1. Les produits chimiques, parfums et cosmétiques (12,5 % de nos importations totales en provenance de Jordanie) ont enregistré une baisse de -65,7 % en g.a. en 2024 pour atteindre 5,3 M EUR. Ces importations avaient déjà enregistré un déclin de -40,5 % en g.a. en 2023. Cette diminution est imputable aux produits chimiques de base, produits azotés, matières plastiques et caoutchouc synthétique (5,3 M EUR en 2024 contre 15,5 M EUR en 2023).
  2. Les textiles, habillement, cuir et chaussures ont augmenté de +21,6 % entre 2023 et 2024, passant de 22,6 M EUR à 27,4 M EUR, représentant ainsi 64,1 % du total de nos achats.

Selon le DoS, en 2023, les exportations jordaniennes vers la France ont représenté seulement 0,2 % du total des exportations jordaniennes. La France était au 46ème rang des clients de la Jordanie. En 2024, au niveau régional, la Jordanie était au 11ème rang des fournisseurs de la France, sur 14 pays du Proche et Moyen-Orient, selon les Douanes françaises.

Alors qu’il avait augmenté en 2023 (300 M EUR, +5,6% en g.a.), notre excédent commercial a enregistré une diminution en 2024 (264 M EUR soit -11,7 % en g.a.).

Alors qu’ils étaient en baisse depuis 2016, nos échanges bilatéraux ont progressé à partir de 2021, et ce jusqu’en 2023. Entre 2023 et 2024, ils ont diminué de -11,4 %, passant de 394 M EUR à 349 M EUR.

La Jordanie constitue le cinquième excédent commercial de la France au Proche et Moyen-Orient, juste après les Emirats arabes unis (4,5 Mds EUR), le Qatar (470 M EUR), le Liban (334 M EUR) et Israël (328 M EUR). Le solde s’est établi à 264 M EUR en 2024, contre 299 M EUR en 2023, en baisse de -11,7 %. Les importations de produits jordaniens en France représentent une valeur infime, le solde de la balance commerciale dépend, par conséquent, fortement des performances en termes d’exportations de la France. 

Alors que la balance commerciale de la France avec les pays du PMO était déficitaire (-3,8 Mds EUR) en 2022, elle a retrouvé un excédent en 2023 (800 M EUR). Cet excédent s’est confirmé en 2024 (3,2 Mds EUR).

2. La France est le premier investisseur de l'Union Européenne 

Avec un stock d'IDE estimé à 1,7Md€, la France figure parmi les premiers investisseurs étrangers en Jordanie. Une trentaine d’entreprises ont des filiales industrielles ou commerciales. Notre présence économique en Jordanie s’appuie également sur une vingtaine de distributeurs ou franchisés de marques françaises dans le secteur des biens de consommation (agroalimentaire, luxe, habillement, cosmétiques, restauration, automobile).

Cette position française s’explique notamment par le fait que nos entreprises ont remporté de nombreuses privatisations lancées par le Royaume à la fin des années 90 / début des années 2000. Au total, les filiales d’entreprises françaises, distributeurs et franchises des marques françaises représentent 16 000 emplois directs et indirects en Jordanie. 

3. La France est l'un des premiers contributeurs à l'aide internationale en faveur de la Jordanie

Depuis 2006, le groupe AFD a financé une cinquantaine de projets en prêts et en dons. Le MoU signé par l’AFD en mars 2023 porte sur un montant indicatif d’engagement de 912 M EUR sur la période 2023-2026. 

 
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