Les relations bilatérales

La France figure parmi les premiers investisseurs étrangers en Jordanie. Cette présence stratégique est forte et visible et notre aide financière demeure significative. 

1.    DES ECHANGES COMMERCIAUX RELATIVEMENT FAIBLES MAIS FORTEMENT EXCEDENTAIRES POUR LA FRANCE.

Les échanges commerciaux entre la Jordanie et la France enregistrent une légère progression en 2023, +3,9 % en glissement annuel (g.a.) pour atteindre 395 M EUR, tirée par une hausse des exportations (+4,8 % en g.a. à 348 M EUR). Les importations françaises depuis la Jordanie enregistrent quant à elles une baisse de -0,4 % en g.a. en 2023 (47 M EUR). Si nos échanges bilatéraux restent relativement limités, ils sont largement en faveur de la France, avec un excédent commercial à hauteur de 300 M EUR (soit +5,6 % par rapport à 2022).

Notre part de marché reste modeste malgré la performance de nos exportations en 2023 (348 M EUR, +4,8 % en g.a.).

En 2023, nos exportations à destination de la Jordanie progressent pour la troisième année consécutive et dépassent le haut niveau enregistré en 2016. Elles enregistrent une hausse de +4,8 % en glissement annuel et s’élevent à 348 M EUR en 2023 contre 332 M EUR en 2022, selon les données des Douanes françaises. Certains de nos principaux secteurs traditionnels d’exportation vers la Jordanie ont évolué en 2023, provoquant ainsi de légères modifications dans la structure de nos ventes :

  1. Les exportations de matériels de transport (36,3 % du total des exportations) enregistrent une augmentation importante (+37,9 %) pour atteindre 126 M EUR en 2023. Elles sont principalement composées des ventes de produits de la construction aéronautique (29 % des exportations totales) qui atteignent 100,8 M EUR. Les exportations de produits de la construction automobile ont atteint 23,8 M EUR en 2023 (6,8 % des exportations totales).
  2. Les produits chimiques, parfums et cosmétiques (11,8 % du total des exportations) s’élèvent à 41 M EUR, en baisse de -12 % en 2023 en g.a.
  3. Les produits des industries agroalimentaires (12,5 % du total des exportations) s’établissent à 43,5 M EUR en 2023, ce qui représente une hausse de +11,1 % par rapport à 2022.
  4. Les produits pharmaceutiques (11,3 % du total des exportations) ont atteint 39,2 M EUR, en progression de +6,2 % par rapport à 2022.
  5. Les ventes de produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture (1,9 % du total des exportations) ont observé une importante diminution de -76 % pour atteindre 6,8 M EUR, contre 28,3 M EUR en 2022. Cette baisse est principalement imputable aux produits de la culture et de l’élevage qui représentent 99% des exportations de produits agricoles. Les produits sylvicoles et issus de l’aquaculture représentent en revanche une part infime de nos exportations agricoles (0,2 % et 0,06 % respectivement).
  6. Les exportations de biens d’équipements ont enregistré des hausses plutôt importantes, notamment les équipements informatiques (+30,1 %, 5,4 % de nos ventes totales). La hausse relevée pour les machines est plus timide (+7,3 %, 5 % du total).

La Jordanie se trouve au 7ème rang des pays clients de la France parmi les 14 pays du Proche et Moyen Orient (PMO). Aussi, et malgré les différences dans la comptabilité des échanges entre les systèmes français et jordanien, selon le Département des statistiques jordanien (DoS), la France se classe au 19ème rang des fournisseurs de la Jordanie. En 2023, elle est le 3ème fournisseur européen avec 1,5 % des parts de marché, après l’Allemagne (3,5 %) et l’Italie (2,7 %).

Nos importations diminuent très légèrement et restent sept fois inférieures à nos exportations (47 M EUR, -0,4 %).

Nos importations en provenance de la Jordanie ont légèrement diminué en 2023 (-0,4 % en g.a.). Leur montant reste peu significatif puisqu’en 2023, elles s’élèvent à 47,5 M EUR contre 47,6 M EUR en 2022. Elles sont dominées par deux catégories de produits :

  1. Les textiles, vétements, cuirs et chaussures ont augmenté de +52,5 % entre 2022 et 2023, passant de 14,9 M EUR à 22,7 M EUR, représentant ainsi 47,5 % du total de nos achats. 
  2. Les produits chimiques, parfums et cosmétiques, qui représentent près d’un tiers de nos importations en provenance de Jordanie (32,9 %) soit 15,6 M EUR en 2023, contre 26,4 M EUR en 2022, enregistrant ainsi une baisse de -40,7 %. Cette diminution est imputable aux produits chimiques de base, produits azotés, matières plastiques et caoutchouc synthétique (15,5 M EUR en 2023).

Selon le DoS, en 2023, les exportations jordaniennes vers la France ont représenté seulement 0,2 % du total des exportations jordaniennes. La France est au 46ème rang des clients de la Jordanie. Au niveau régional, la Jordanie est au 10ème rang des fournisseurs, sur 14 pays du Proche et Moyen-Orient, selon les Douanes françaises.

Notre excédent commercial enregistre une hausse plus importante en 2023 qu’en 2022 (300 M EUR, +5,6% en g.a.).

Alors qu'ils étaient en baisse depuis 2016, nos échanges sont repartis à la hausse à partir de 2021. Ils ont progressé de +3,9 % entre 2022 et 2023, passant de 380 M EUR à 395 M EUR dépassant, pour la 2ème année consécutive, le niveau de 2016 (370 M EUR).

La Jordanie constitue le quatrième excédent commercial de la France au Proche et Moyen-Orient. Le solde s’établit à 300 M EUR en 2023, contre 284 M EUR en 2022, en hausse de 5,6 %. Les importations de produits jordaniens en France représentant une valeur infime, le solde de la balance commerciale dépend, par conséquent, fortement des performances en termes d’exportations de la France. Alors que la balance commerciale de la France avec les pays du PMO était déficitaire (-3,3 Mds EUR) en 2022, elle a retrouvé un excédent en 2023 (893 M EUR). L’excédent avec la Jordanie se situe juste après celui des Emirats arabes unis (2,9 Mds EUR) et d’Israël (402 M EUR).

 2.    LA FRANCE EST LE PREMIER INVESTISSEUR EUROPEEN.

Avec un stock d'IDE estimé à 1,7Md€, la France figure parmi les premiers investisseurs étrangers en Jordanie. Une trentaine d’entreprises ont des filiales industrielles ou commerciales. Notre présence économique en Jordanie s’appuie également sur une vingtaine de distributeurs ou franchisés de marques françaises dans le secteur des biens de consommation (agroalimentaire, luxe, habillement, cosmétiques, restauration, automobile).

Cette position française s’explique notamment par le fait que nos entreprises ont remporté de nombreuses privatisations lancées par le Royaume à la fin des années 90 / début des années 2000. Au total, les filiales d’entreprises françaises, distributeurs et franchises des marques françaises représentent 16 000 emplois directs et indirects en Jordanie. 

3. LA FRANCE EST L'UN DES PREMIERS CONTRIBUTEURS A L'AIDE INTERNATIONALE EN FAVEUR DE LA JORDANIE.

Depuis 2006, le groupe AFD a financé une cinquantaine de projets en prêts et en dons. Le MoU signé par l’AFD en mars 2023 porte sur un montant indicatif d’engagement de 912 M EUR sur la période 2023-2026. 

 


 

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