Relation bilatérale

 

France-Ghana: des relations économiques modestes au potentiel élevé

  • Les échanges commerciaux

Les échanges commerciaux entre la France et le Ghana en 2022 ont augmenté de 12,6% pour s’établir à 543 M EUR (contre 482 M EUR en 2021). Les exportations françaises ont augmenté de 14% pour s’établir à 237 M EUR (contre 208 M EUR en 2021), principalement portées par les machines diverses (15%) et l’outillage et la quincaillerie (14%). Les importations françaises, composées essentiellement de produits agricoles et agroalimentaires, sont également en hausse de 12% pour s’établir à 306 M EUR en 2022 (contre 274 M EUR en 2021). Ainsi, le solde commercial de la France avec le Ghana reste déficitaire en 2022 à -69 M EUR en 2022, contre -67 M EUR en 2021.

En 2021, l’Europe est la première destination des exportations du Ghana, représentant 65% de la valeur des exportations en 2022, dont la première destination est la Suisse avec 17% des exportations du Ghana. La France est la 5ème destination des exportations du Ghana en Europe avec 1,8%.

L’Europe est la seconde source des importations du Ghana en valeur avec 20%, derrière la Chine qui représente 40%. La France est le 7ème pays européen et représente 1,17% de la valeur des importations ghanéennes en 2021.

 

  • Les investissements directs à l'étranger (IDE) et la présence française 

A partir de 2010, le pays a bénéficié d’importantes entrées de capitaux privés, avec la multiplication par 4 du stock d’Investissement Direct Etranger (IDE) en 10 ans, notamment depuis la découverte d’hydrocarbures au Ghana. D’après la CNUCED, le stock d’IDE entrants s’est établi à 41 021 M USD en 2021, contre 10 080 en 2010. D’après la Banque de France, le stock d’IDE français au Ghana s’élève à 2 045 M EUR en 2021, tandis que le flux net d’IDE français vers le Ghana a été positif mais faible, à hauteur de 22 M EUR en 2021.

Cependant, en 2022, les IDE net ont chuté de 39%, tombant à 1473 M USD, contre 2 414 M USD pour l’année précédente. En 2022, cela correspond à seulement 2% du PIB, alors qu’en 2012 ils représentaient environ à 10% du PIB. Ils devraient poursuivre leur diminution en 2023 selon les projections du FMI à 1 310 M USD. L’objectif est d’atteindre les 3,5% d’ici la fin du programme du FMI.

La présence française au Ghana est en-deçà de ses potentialités mais visible. Il y a environ 70 entreprises françaises établies au Ghana. Certaines y ont installé leur centre de décision régional ou site industriel pour l’Afrique de l’Ouest anglophone (Danone/Fanmilk) et d’autres sont très présentes dans les projets d’infrastructure. Dans ce domaine, les compétences en matière de smart city – eau, assainissement, transports, aménagement urbain – intéressent les pouvoirs publics locaux. L’ouverture d’une ligne aérienne directe Paris-Accra, la visite du Président de la République au Ghana en 2017 et la venue d’une délégation MEDEF en 2018 a permis aux entreprises françaises de témoigner leur intérêt croissant pour le marché ghanéen. Pour autant, la situation financière en cours a très largement entamé la confiance des investisseurs, combinée à un climat des affaires considérés comme peu satisfaisant. L’année 2023 sera une année d’attentisme sur le plan économique et des investissements extérieurs, voire de désengagement si la situation ne s’améliore pas.

 

  • La politique d’assurance-crédit

Concernant la politique d’assurance-crédit, le Ghana est classé 7 dans la catégorie de primes des assureurs crédit de l’OCDE, correspondant au risque le plus élevé. 

 

  • Aide publique au développement

Le Ghana ne fait pas partie de la liste des pays prioritaires pour l’aide française. Il n’est donc pas possible d’y intervenir significativement en subventions. Par ailleurs, le pays présentant un risque de surendettement élevé, l’AFD n’octroie plus que des prêts non-souverains du fait de l’application de la doctrine Lagarde depuis fin 2012 (la signature du projet Kumasi Extension fin 2015 était une exception à caractère politique). En 2021, l’Agence a mis en place un projet de ligne de crédit SUNREF destinées à financer des projets d’efficacité énergétique ou d’énergies renouvelables au sein de la banque GCB à hauteur de 13,7 M USD, accompagnée d’1 M EUR de subvention par délégation de l’Union européenne pour de l’assistance technique associée. Le projet est actuellement toujours en cours.

En parallèle, le projet GHASORG d’appui à la gouvernance des entreprises publiques ghanéennes de 5 M EUR financé par l’AFD est actuellement en cours d’exécution jusqu’à la fin de l’année afin d’améliorer la performance technique de l'Etat ghanéen.

 

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