Relation bilatérale

 

France-Ghana: des relations économiques modestes au potentiel élevé

  • Les échanges commerciaux

Les échanges commerciaux entre la France et le Ghana en 2023 ont augmenté de 17% pour s’établir à 635 M EUR (contre 543 M EUR en 2022). Les exportations françaises ont augmenté de 10% pour s’établir à 261 M EUR (contre 237 M EUR en 2022), principalement portées par les machines diverses (15%) et l’outillage et la quincaillerie (14%). Les importations françaises, composées essentiellement de produits agricoles et agroalimentaires, sont également en hausse de 22% pour s’établir à 374 M EUR en 2023 (contre 306 M EUR en 2022). Ainsi, le solde commercial de la France avec le Ghana reste déficitaire en 2023 à -113 M EUR, contre -69 M EUR en 2022.

En 2023, l’Europe est la première destination des exportations du Ghana, représentant 35% de la valeur des exportations en 2023, dont la moitié à destination de la Suisse avec l'or. La France est la 8ème destination des exportations du Ghana en Europe (1,7% des exportations totales du Ghana).

L’Europe est la première source des importations du Ghana en 2023 (37%), devant la Chine (19%). La France est le 7ème pays européen et représente 1,6% de la valeur des importations ghanéennes en 2023.

 

  • Les investissements directs à l'étranger (IDE) et la présence française 

A partir de 2010, le pays a bénéficié d’importantes entrées de capitaux privés, avec la multiplication par 4 du stock d’Investissement Direct Etranger (IDE) en 10 ans, notamment depuis la découverte d’hydrocarbures au Ghana. D’après la Banque de France, le stock d’IDE français au Ghana s’élève à 2 045 M EUR en 2021  (5,4% du stock d’IDE au Ghana), tandis que le flux net d’IDE français vers le Ghana a été positif mais faible, à hauteur de 22 M EUR en 2021.

En 2022, les IDE totaux net ont chuté de 39%, tombant à 1473 M USD, contre 2 414 M USD pour l’année précédente, correspond alors à 2% du PIB du Ghana, alors qu’en 2012 ils représentaient environ 10% du PIB. Ils devraient poursuivre leur diminution en 2023 selon les projections du FMI à 1 310 M USD. L’objectif est d’atteindre les 3,5% du PIB d’ici la fin du programme du FMI.

La présence française au Ghana est en-deçà de ses potentialités mais visible, disparate en termes de secteurs représentés. Il y a environ 60 entreprises françaises établies au Ghana, ayant créé près de 15 000 emplois directs et 35 000 emplois indirects au Ghana. Certaines y ont installé leur centre de décision régional ou site industriel pour l’Afrique de l’Ouest anglophone (Danone/Fanmilk). L’ouverture d’une ligne aérienne directe Paris-Accra, la visite du Président de la République au Ghana en 2017 et la venue d’une délégation MEDEF en 2018 a permis aux entreprises françaises de témoigner leur intérêt croissant pour le marché ghanéen. Pour autant, la situation financière en cours a très largement entamé la confiance des investisseurs, combinée à un climat des affaires considérés comme peu satisfaisant. L’année 2024 sera de nouveau une année d'attentisme compte tenu des élections présidentielles en fin d'année.

 

  • La politique d’assurance-crédit

Concernant la politique d’assurance-crédit, le Ghana est classé 7 dans la catégorie de primes des assureurs crédit de l’OCDE, correspondant au risque le plus élevé. Le Ghana est ouvert aux prêts concessionnels sous conditions d’un cofinancement multilatéral ou d’acheteurs non souverains.

 

  • Aide publique au développement

Le Ghana ne fait pas partie de la liste des pays prioritaires pour l’aide française, il n’est donc pas possible d’y intervenir significativement en subventions. Par ailleurs, l’AFD n’octroie plus que des prêts non-souverains du fait de l’application de la doctrine Lagarde depuis fin 2012 (la signature du projet Kumasi Extension fin 2015 était une exception à caractère politique). En 2021, l’Agence a mis en place un projet de ligne de crédit SUNREF destinées à financer des projets d’efficacité énergétique ou d’énergies renouvelables au sein de la banque GCB à hauteur de 13,7 M USD, accompagnée d’1 M EUR de subvention par délégation de l’Union européenne pour de l’assistance technique associée. Le projet est actuellement toujours en cours.

En parallèle, le projet GHASORG d’appui à la gouvernance des entreprises publiques ghanéennes de 5 M EUR financé par l’AFD est actuellement en cours d’exécution jusqu’à la fin de l’année afin d’améliorer la performance technique de l'Etat ghanéen.

 

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