Investissements directs étrangers et présence française au Ghana

 

Alors que les IDE participent pleinement au développement économique du Ghana, notamment pour l’exploitation de ses ressources naturelles, le flux d’investissement étrangers vers le Ghana est en baisse depuis quelques années à 1,5 Md USD en 2022, soit 2% du PIB, pour un stock de 42,5 Md USD (58,4% du PIB). Les investissements français connaissent des fluctuations, avec une forte baisse en 2017 (-17%) et une certaine stagnation en 2021 (+2%), pour atteindre un stock de 2,05 Md EUR en 2021. La diminution des IDE au Ghana et s’explique en partie par les conditions macroéconomiques globales et par la fin des investissements nécessaires à l’exploitation du pétrole ghanéen mais aussi par la progressive détérioration du climat des affaires.

 

1. Les flux d’IDE en direction du Ghana diminuent en 2022

En 2022, les flux d’investissements étrangers en Afrique de l’Ouest reculent de 34%, atteignant 8,5 Md USD. Cette mauvaise performance s’explique en grande partie par la chute du flux d’IDE en direction du Nigéria (-187 M USD en 2022, contre 3,3 Md USD en 2021), quand son statut de première économie de la sous-région en faisait le principal pays d’accueil des investissements étrangers jusqu’alors. A l’échelle du continent africain, les flux d’IDE diminuent de 44% en 2022, après une année 2021 exceptionnelle (+50% par rapport à 2019) et atteignent 45 Md USD contre 80 Md USD en 2021.

Le Ghana est le 3ème récipiendaire d’IDE d’Afrique de l’Ouest, avec un flux d’IDE entrants de 1,4 Md USD en 2022 (2% du PIB). Il est le 10ème récipiendaire de flux d’IDE en Afrique, après l’Égypte (11,4 Md USD), l’Afrique du Sud (9,1 Md USD), l’Ethiopie (3,7 Md USD), le Sénégal (2,6 md USD), le Maroc (2,1 Md USD), le Mozambique (1,9 Md USD), la République du Congo (1,8 Md USD), l’Ouganda (1,5 Md USD) et la Cote d’Ivoire (1,6 Md USD). Le stock total d’IDE au Ghana est de 42,5 Md USD (58,3% du PIB), soit près de 20% des investissements étrangers en Afrique de l’Ouest (210 Md USD dont 88,2 Md USD au Nigéria et 13,6 Md USD en Côte d’Ivoire). Les investissements se concentrent dans les installations pétrolières et gazières, l'exploitation minière aurifère et l'agriculture, surtout le cacao, mais aussi les fruits à l'exportation.

Comme plus largement en Afrique, les flux d’IDE à destination du Ghana sont en baisse de 39% en 2022. Auparavant, le Ghana a fortement bénéficié d’IDE dans les secteurs des hydrocarbures et des mines. En effet, les IDE sont passés de 9,5% du PIB en 2008 à 5,7% en 2019 et 2% du PIB en 2022. Le plus gros projet d’investissement étranger au Ghana en 2022 est la construction d'une ligne ferroviaire ouest du Ghana, pour 3,2 Md USD.

 

2. Les investissements français au Ghana évoluent faiblement

Les IDE français au Ghana comptent pour 2 045 M EUR en 2021, soit une faible augmentation par rapport à 2021 (+2%). Le pays est le 7ème récipiendaire des investissements français en Afrique subsaharienne, le 4ème au sein de la CEDEAO et le 4ème parmi les pays anglophones du continent.

Près de 70 entreprises françaises sont actuellement implantées sur le territoire. Certaines y ont installé leur centre de décision régional pour l’Afrique de l’Ouest (Air Liquide, Danone à travers Fan Milk). D’autres sont présentes dans les projets d’infrastructures (AGL, Eiffage, Orsam, Nexans), la distribution (CFAO, Décathlon, Total) et la production agroalimentaire (Golden Exotics, GREL, Touton).

Comme souvent en Afrique subsaharienne, la stratégie des entreprises françaises au Ghana s’inscrit dans le long-terme. Cette stratégie est permise par la stabilité politique du pays et la confiance que les entreprises lui accordent. La présence d’entreprises françaises est bénéfique à l’économie ghanéenne (diversification économique, effet d’apprentissage). Ces IDE sont aussi des sources de financements, quand le développement de l’économie ghanéenne est contraint par un accès insuffisant au crédit. Enfin les pratiques de responsabilité sociale et environnementale (formation, lutte contre la déforestation, insertion des populations rurales, logement social) des entreprises françaises participent au développement du pays.

Publié le