GHANA
Investissements directs étrangers et présence française au Ghana
Alors que les IDE participent pleinement au développement économique du Ghana, notamment pour l’exploitation de ses ressources naturelles, le flux d’investissement étrangers vers le Ghana (2,3 Mds USD) a baissé en 2019, pour un stock de 38,4 Mds USD (57,2% du Pib). Les investissements français suivent ce même mouvement depuis 2016 (-365 MEUR) pour atteindre un stock de 1,3 Md EUR en 2019. La diminution des IDE au Ghana et le retrait des investissements français s’expliquent en partie par les conditions macroéconomiques globales et par la fin des investissements nécessaire à l’exploitation du pétrole ghanéen mais aussi par la progressive détérioration du climat des affaires.
1. Les flux d’IDE en direction du Ghana diminuent en 2019.
En 2019, les flux d’investissements étrangers en Afrique de l’Ouest reculent de 21%. Le flux d’IDE atteint 10,9 Mds USD dans la sous-région, contre 13,7 Mds USD en 2018. Cette mauvaise performance s’explique en grande partie par la chute du flux d’IDE en direction du Nigéria, quand son statut de première économie de la sous-région en fait le principal pays d’accueil des investissements étrangers. A l’échelle du continent africain, les flux d’IDE diminuent de 11% en 2019 après l’importante progression de 2018 (+11%) et atteignent 45,4 Mds USD (dont 31,7 Mds USD vers l’Afrique subsaharienne) contre 50,6 Mds USD en 2018 (dont 35,2 Mds USD pour l’Afrique subsaharienne).
Le Ghana est le 2ème récipiendaire d’IDE d’Afrique de l’Ouest, avec un flux d’IDE entrants de 2,3 Mds USD en 2019. Il est le 6ème récipiendaire de flux d’IDE en Afrique, après l’Égypte (9,0 Mds USD), l’Afrique du Sud (4,6 Mds USD), la République du Congo (3,4 Mds USD), le Nigéria (3,4 Mds USD), et l’Éthiopie (2,5 Mds USD). Le stock total d’IDE au Ghana est de 38,4 Mds USD (57,2% du Pib), soit près de 20% des investissements étrangers en Afrique de l’Ouest (200,5 Mds USD dont 98,6 Mds USD au Nigéria et 10,8 Mds USD en Côte d’Ivoire). Les investissements se concentrent dans les installations pétrolières et gazières, l'exploitation minière aurifère et l'agriculture, surtout le cacao, mais aussi les fruits à l'exportation.
Comme plus largement en Afrique, les flux d’IDE en destination du Ghana sont en baisse de 22% en 2019, après une diminution de 8% en 2018 et de 7% en 2017. En 2016, les flux d’IDE vers le Ghana s’élevaient à 3,5 Mds USD. Le Ghana a fortement bénéficié d’IDE dans les secteurs des hydrocarbures et des mines. A ce titre le plus gros projet d’investissement étranger au Ghana en 2018 est la prise de participation à 50% du sud-africain Gold Fields dans Asanko Gold Ghana, pour 185 M USD.
2. Les investissements français au Ghana décroissent depuis 2016.
Alors qu’ils atteignaient un stock de 1 673 M EUR en 2016, les IDE français au Ghana ne comptent plus que pour 1 308 M EUR en 2019[i]. Cette baisse de 365 M EUR sur 4 ans (- 22%), à l’exception de la hausse connue en 2018, correspond au retrait d’entreprises françaises du pays après la période des investissements pétroliers. Entre 2008 et 2013, les investissements français en direction du Ghana ont connu un pic, au début de l’exploitation pétrolière à 219,9 MEUR. Avec un stock d’investissements français de 1 308 M EUR en 2019, le pays reste le 7ème récipiendaire des investissements français en Afrique subsaharienne, le 4ème au sein de la CEDEAO et le 4ème parmi les pays anglophones du continent.
Près d’une soixantaine d’entreprises françaises sont actuellement implantées sur le territoire. Certaines y ont installé leur centre de décision régional pour l’Afrique de l’Ouest (L’Oréal, Pernod Ricard, Air Liquide, Danone à travers Fan Milk). D’autres sont présentes dans les projets d’infrastructures (Bolloré, Eiffage, Orsam, Nexans), la distribution (CFAO, Décathlon, Renault Trucks, Total) et la production agroalimentaire (Golden Exotics, GREL, Touton). Certaines sont implantées au Ghana depuis longtemps : Filhet Allard est assureur de l’organisme de régulation du secteur du Cacao (le Ghana Cocoa Board) depuis 30 ans.
Comme souvent en Afrique subsaharienne, la stratégie des entreprises françaises au Ghana s’inscrit dans le long-terme. Cette stratégie est permise par la stabilité politique du pays et la confiance que les entreprises lui accordent. La présence d’entreprises françaises est bénéfique à l’économie ghanéenne (diversification économique, effet d’apprentissage). Ces IDE sont aussi des sources de financements, quand le développement de l’économie ghanéenne est contraint par un accès insuffisant au crédit. Enfin les pratiques de responsabilité sociale et environnementale (formation, lutte contre la déforestation, insertion des populations rurales, logement social) des entreprises françaises participent au développement du pays.
[i] Les chiffres de 2019 relèvent d’une estimation de la Banque de France, les résultats définitifs pour 2019 ne seront publiés qu’en 2021.