État des lieux de la relation bilatérale commerciale France-Ghana

1. Echanges commerciaux bilatéraux

Les échanges commerciaux entre la France et le Ghana sont encadrés par l’Accord de partenariat économique UE-Ghana, qui prévoit une libéralisation totale des importations ghanéennes sur le territoire européen (déjà effective), et une libéralisation partielle et progressive des exportations européennes vers ce pays.

D’après les douanes françaises, les échanges de biens entre la France et le Ghana se sont élevés à 681 MEUR en 2024 (+7 % par rapport à 2023), marqués par un déficit français de 259 MEUR (+129 % par rapport à 2023). Cette dégradation résulte à la fois du recul des exportations françaises (211 M EUR en 2024,  -19 % par rapport à 2023) et de la forte progression des importations françaises en provenance du Ghana (470 M EUR en 2024,  +26 %). Le Ghana est le 80ème partenaire commercial de la France, son 90ème client , son 79ème fournisseur et son 58ème déficit commercial. En Afrique subsaharienne, il est son 13ème client, son 5ème fournisseur et son 9ème déficit commercial. Reciproquement, la France est le 17ème partenaire commercial du Ghana, son 21ème client et son 17ème fournisseur. Depuis 2015, la France enregistre un solde commercial négatif avec le Ghana, avec un déficit annuel moyen de 126 MEUR des échanges bilatéraux qui s’élèvent en moyenne à 637 MEUR.

Nos principaux postes d’exportations vers le Ghana sont les machines et équipements (16 %), les produits pharmaceutiques (8 %), les produits chimiques (8 %), les produits alimentaires (7 %) et les boissons (7 %). Le reflux des exportations constaté en 2024 tient au  recul des ventes de coutellerie, outillage, quincaillerie (-28 MEUR soit -77%), de machines d’usage spécifique (-23 MEUR soit -59%), de produits de la culture et de l’élevage (-15 MEUR soit -83 %) et de produits sidérurgiques (-6 M EUR soit -91 %). Toutefois, certains postes ont continué à progresser , à l’instar  des composants et cartes électroniques (+610 % à11 M EUR), des produits alimentaires  (+121 % à 8 M EUR), et des produits de la construction aéronautique et spatiale de (+ 492% à 3,6 M EUR) . La part de marché de la France s’est établie à 1,4 % en 2024, en recul de 0,3 point par rapport à 2023, ce qui la placait au 17ᵉ rang des fournisseurs du Ghana (Royaume-Uni : 3% ; Allemagne :2% ; Italie : 1,7 %, Espagne : 1,6 %,), les principaux fournisseurs du Ghana demeurant la Chine (27 % ), l’Inde (9 %) et les Émirats Arabes Unis (4 %).

Symétriquement, dans la continuité de la dynamique observée depuis 2015, les importations françaises en provenance du Ghana ont progressé de 26 % à 470 M EUR en 2024. Elles sont dominées à hauteur de 90% par les produits agricoles et agroalimentaires (cacao, fruits tropicaux, poissons). Sur la période 2015-2024, les importations françaises de produits des industries agroalimentaires du Ghana ont crû de 244 % (76 M EUR en 2015 contre 186 M EUR en 2024), portées par la flambée des cours du cacao.

2. IDE et présence française

D’après la Banque de France, le stock d’IDE français au Ghana a connu une très forte progression en 15 ans, passant de 235 MEUR en 2008 à 2,5 Md EUR en 2023, soit une croissance annuelle moyenne de 17 %.

La présence française au Ghana, est le fait de plus de 60 entreprises implantées localement, principalement à Accra et Tema (premier port du pays). Actives dans des secteurs clés tels que l’agroalimentaire, l’énergie, le transport et la logistique, ou encore le secteur financier, les entreprises françaises sont à l’origine d’environ15 000 emplois directs et 35 000 emplois indirects . Certaines y sont établies de longue date et y ont implanté leur centre de décision régional ou leur site de production industrielle pour l’Afrique de l’Ouest.

Certains facteurs sont toutefois sources de complication pour les opérateurs économiques étrangers. Le plus prégrant tient aux seuils minimaux de capital social imposés par le  Ghana Investment Promotion Center (GIPC), porte d’entrée unique des entreprises étrangères au Ghana, pour toute implantation dans le pays[1].



[1] 200 000 USD (pour les co-entreprises/JV avec des partenaires étrangers), 500 000 USD (pour les entreprises intégralement détenues par des étrangers) et 1 M USD pour les activités commerciales.

Publié le