Télécoms : Un secteur embryonnaire dans un pays sous sanctions internationales

Le secteur des télécommunications érythréen est le moins développé d’Afrique et reste fermé à la concurrence internationale. Malgré les efforts d’investissement du gouvernement érythréen, le secteur demeure embryonnaire et entre les mains d’un monopole d’Etat (EriTel). Dans un pays qui cumule les sanctions internationales, quelques financements étrangers ont néanmoins été injectés dans le secteur au début des années 2000.

Le secteur des télécommunications érythréen est le moins développé d’Afrique. La pénétration de la téléphonie mobile n'est que d'environ 20 %[1] (3,5 millions d’habitants), tandis que l'utilisation de l'internet fixe reste négligeable (1,3 %)[2]. Cette situation est exacerbée par la très faible utilisation des ordinateurs, avec seulement environ 4 %[3] des ménages en possédant un, dont la majorité habite dans la capitale, Asmara (933k habitants en 2020).

Le marché des télécommunications demeure un monopole d’Etat en Érythrée. Établie après l'indépendance en 1993, l’Eritrea Telecommunications PJSC (Eritel) est la seule société de télécommunications. Eritel s’est développée en deux phases : i) développement des infrastructures en 2003 (migration des infrastructures de télécommunications de l'analogique vers le numérique, développement d’un réseau de transmission qui reliait les grandes villes du pays via des liaisons micro-ondes à haut débit) ; ii) développement des services lancé en 2013 (amélioration de la capacité et de la qualité des services de télécommunications, de la couverture réseau en zones rurales, mise à niveau des infrastructures de cuivre vers la fibre optique). Disposant de plus de 761 170 abonnés en 2020 (dont 91 % pour la téléphonie mobile), Eritel exploiterait actuellement un réseau Fiber Core dans les villes d'Asmara et de Massawa et envisage de faire migrer les grandes villes vers la fibre.

Le gouvernement érythréen a fait un effort d’investissement pour développer le secteur, dans un contexte difficile de sanctions internationales. Un programme de travail a été établi pour étendre les services de télécommunications aux zones rurales et améliorer la qualité des services. Ainsi, entre 2013 et 2016, le gouvernement a investi plus de 650 M Nkf (43 MUSD) pour le renouvellement des infrastructures ainsi que la construction de 110 centres de télécommunications à travers le pays. Néanmoins, selon les autorités, les sanctions internationales demeurent un important goulot d'étranglement pour l'importation d'équipements de communication.

En avril 2006, l'Érythrée a reçu un prêt bonifié du gouvernement chinois (23 MUSD) pour moderniser ses infrastructures de télécommunication. Cet investissement a permis à toutes les grandes villes de d’être relié au système de téléphonie mobile en Érythrée (à l'exception de Nakfa, Afabet et Asseb, depuis 2006). Début 2020, Liquid Telecom (détenu par l’entreprise Sud-Africaine Econet) avait annoncé sa volonté d’intégrer le marché érythréen, néanmoins le secteur reste toujours dans les faits fermés aux investisseurs étrangers.

 

 

Figure 1 : Evolution du taux de pénétration mobile

(sur 100 habitants)

 

Figure 2 : Evolution de l’accès à Internet (% de la population)

 

Figure 1 : Evolution du taux de pénétration mobile  (sur 100 habitants)

Figure 2 : Evolution de l’accès à Internet (% de la population)



[1] Selon la revue sectorielle « Developping Telecoms », 27 décembre 2021.

[2] FCDO, Eritrea Economic Factsheet, Octobre 2021

[3] Revue sectorielle « Developping Telecoms », 27 décembre 2021.

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