Structure de la dette : L’Érythrée, un pays surendetté

L’Érythrée est en situation de surendettement. Le stock de dette publique totale érythréenne atteignait 189,3 % du PIB en 2019, en raison de la conjugaison de déficits primaires et de taux d’intérêt effectifs réels élevés. Cette dette est majoritairement détenue par des créanciers domestiques. La dette extérieure du pays est en baisse de 26,6 % entre 2011 et 2019. De nombreux ajustements politiques seraient en cours, notamment en matière de consolidation fiscale. Une restructuration de la dette serait également nécessaire afin de permettre un retour progressif à un niveau d’endettement viable.

Le stock de dette publique érythréen atteignait 189,3 % du PIB en 2019, passé de 11,5 Mds ERN en 2000 (219,0 % du PIB) à 56,6 Mds en 2019. Néanmoins, la majeure partie de la dette publique érythréenne est domestique, la dette extérieure ne représentant que 64,4 % du PIB en 2019. Ce niveau élevé s’explique par la conjugaison de déficits primaires et de taux d’intérêt effectifs réels élevés. Les efforts du gouvernement pour accélérer le remboursement de la dette devraient permettre de ramener le ratio de dette publique à 165,7 % en 2022 selon les prévisions de la BAD.

La dette extérieure du pays est en recul, passant de 1,0 Md USD en 2011 à 771,7 MUSD en 2019, soit une baisse de 26,6 %. La dette du gouvernement central, en baisse de 28,9 % entre 2011 et 2019, constitue 93,1 % de cette dette extérieure en 2019. 73,5 % de la dette extérieure du pays serait détenue par des créanciers multilatéraux en 2019, 15,4 % par des créanciers bilatéraux et 4,1 % par des créanciers privés.

De nombreux ajustements politiques seraient en cours, notamment en matière de consolidation fiscale. Une restructuration de la dette serait également nécessaire afin de permettre un retour progressif à un niveau d’endettement viable.Selon l'évaluation[1] des politiques et des institutions du pays, le score en ce qui concerne la qualité des politiques et des institutions, est de moins de 2,69 sur 6, reflétant les faibles capacités du pays, notamment dans la gestion de la dette. Dans ce contexte, une forte croissance économique impliquant une plus grande participation du secteur privé et des réformes fiscales (notamment une mobilisation des res­sources nationales, un renforcement de la consolidation fis­cale et des institutions) doit faire partie intégrante des poli­tiques pour retrouver un niveau d’endettement viable.



[1] « Quality of Policies and Institutions score » du rapport Country Policy and Institutional Assessment de la Banque mondiale :

https://datacatalog.worldbank.org/search/dataset/0038988


Publié le