Les enjeux du secteur de l’eau en Érythrée

Avec des précipitations moyennes autour de de 384 mm /an, l’Érythrée se trouve dans une situation de stress hydrique important. En raison de la vulnérabilité écologique du pays et de la forte dépendance à la saisonnalité des pluies, le gouvernement érythréen prend des initiatives de conservation d’'eau et mène des campagnes de sensibilisation. Les progrès restent « modérés » dans la réalisation de la cible des OMD concernant l'eau potable et l’assainissement. Néanmoins, le gouvernement érythréen a élaboré une stratégie One WASH et une feuille de route nationale qui vise à rendre le pays exempt de défécation à l'air libre d'ici 2022.

Avec des précipitations moyennes autour de de 384 mm /an, et varie de 50 à 1000 mm[1], l’Érythrée se trouve dans une situation de stress hydrique important. Le pays fait face à des sécheresses qui se produisent à intervalles prolongés, la dernière datant de 2015. Le manque sévère de précipitations a souvent conduit à la sécheresse, contraignant la population, en particulier dans les villages, à parcourir de longues distances pour aller chercher l'eau.

En raison de la vulnérabilité écologique du pays et de la forte dépendance à la saisonnalité des pluies[2], le gouvernement érythréen prend des initiatives pour conserver l'eau et sensibiliser la population. Ainsi, plusieurs barrages ont été construits pour assurer un approvisionnement en eau durable dans tout le pays, et des mesures de terrassement et de reboisement ont été prises pour prévenir l'érosion des sols.

Néanmoins, l'Érythrée est l'un des rares pays où le stress hydrique devrait diminuer selon l'indice Luo, Young et Reig. En 2010, le stress hydrique était de 3,34 et devrait diminuer à 3,00 d'ici 2040 (Luo et al.2015). Un score de 3,00 indique qu'il existerait une forte concurrence parmi les utilisateurs d'eau par rapport aux surfaces en eaux disponibles. Cette réduction du stress hydrique est envisagée dans le cadre d’une amélioration de la gestion des ressources en eau et la mise en œuvre des stratégies de conservation d’eau. En 2016, les prélèvements d'eau pour l'agriculture représentaient 95 % du total des prélèvements d'eau[3]. Secteur important pour le pays, l'agriculture emploierait 80 % de la population[4].

Avec 58 % de la population totale ayant accès à une source d'eau potable améliorée[5] (contre 73 % objectivé) en 2015, les progrès restent « modérés » dans la réalisation de la cible des OMD concernant l'eau potable. De même, seulement 16 % de la population rurale dispose d’installations sanitaires améliorées[6], l'Érythrée a fait des progrès « limités » dans la réalisation de la cible des OMD en matière d'assainissement qui prévoyait que 54 % de la population ait accès à des latrines améliorées. Le manque chronique d'accès à l'eau potable et les mauvaises pratiques d'assainissement et d'hygiène demeurent les causes principales de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans et de morbidité dans la population générale[7].

Le gouvernement a élaboré une stratégie et un plan d'investissement One WASH résilients au climat et une feuille de route nationale qui vise à rendre le pays exempt de défécation à l'air libre d'ici 2022, et s'est actuellement lancée dans le développement d'un inventaire national WASH complet. Ainsi, la mise en place d’une approche Community Led Total Sanitation (ATPC) a permis à des communautés à abandonner progressivement la pratique de la défécation à l'air libre pour adopter une hygiène sûre. Le taux de défécation à l’air libre est passé de 88  en 2000 à 76 % en 2015.

L'UNICEF, en partenariat avec le gouvernement érythréen, travaille depuis 1992 à la construction et à la remise en état de systèmes d'approvisionnement en eau via la mise en place de systèmes solaires qui fournissent de l'eau potable.

 

 

Répartition de l’usage de la ressource en eau par secteur en Érythrée (Source : FAO, 2017)

 

Taux d’accès à l’eau potable en Érythrée

(Source : FAO, 2017)

 

Répartition de l’usage de la ressource en eau par secteur en Érythrée (Source : FAO, 2017)

 

 

 

Taux d’accès à l’eau potable en Érythrée  (Source : FAO, 2017)

 



[1] AMCOW 2018; FAO 2016

[2] Les principales pluies se limitent à trois mois de juin à août bien qu'elles soient supplémentées par les courtes pluies (mars-avril) dans les pluies des hauts-plateaux et du Bahri dans l'Escaprment (octobre-février)

[3] AMCOW 2018

[4] Banque mondiale 2018

[5] JMP 2015

[6] UNICEF / MoH 2011

[7] MoH, 2007

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