Énergie : L’Érythrée, une forte dépendance aux énergies fossiles importées

La production d'électricité en Érythrée a plus que doublé entre 2000 et 2018, pour atteindre 496 GWh en 2018 pour une capacité installée de 0,22 GW[1], le solaire prenant timidement une part croissante dans le mix électrique dominé par les énergies fossiles. Alors que le gouvernement érythréen prévoit un accès universel à l’électricité et un mix 50 % renouvelable d’ici 2030, le secteur – fortement dépendant des importations pétrolières - fait face aux défis de consolidation de l’accès à l’électricité et de la soutenabilité financière de l’opérateur.

L’Érythrée dispose d’un mix électrique peu diversifié avec plus de 91 %[2] de l’électricité produite issue d’énergies fossiles (pétrole). Le solaire et l’éolien représentent respectivement 8,7 % et 0,4 % de l’électricité produite en 2018.

Une stratégie pour l’amélioration de l’accès à l’électricité a été mise en place par le gouvernement érythréen en 2014. Elle vise à atteindre un taux d’électrification de 100 % et un mix énergétique composé pour moitié d’énergies renouvelables d'ici 2030[3]. Si l’objectif intermédiaire d’électrification rural (15 % en 2020) a été largement atteint (35 % en 2018), le mix énergétique reste fortement dépendant des énergies fossiles, avec seulement 9,1 % de la capacité installée correspondant à de l’énergie renouvelable en 2019. En outre, les pertes techniques et non techniques représentent 13 % de la production totale en 2014 (contre un objectif de 10 % prévu en 2020).

Afin de réduire sa dépendance aux importations d’énergies fossiles (pétrole), le gouvernement érythréen vise à développer des sources d’énergie renouvelables. L’ensoleillement du territoire permettrait un potentiel de production de 6 kWh/m² d’énergie solaire. Des parcs solaires ont vu le jour autour des barrages de Logo, de Misilam, mais aussi à Asmara (11 000 kWh/jour), à Areza (sur 0,6 Ha) ainsi qu’à Maidma (sur 1 Ha)[4]. Néanmoins, si l’Érythrée dispose d’un fort potentiel en termes d'énergies renouvelables (éolien, solaire et géothermique) les financements manquent pour mener à bien les études de faisabilité.

Le secteur énergétique reste caractérisé par un faible accès de la population à l'électricité et aux sources d'énergie modernes (forte dépendance à la biomasse) ; une faible qualité de l'approvisionnement en électricité (l'électricité n'est disponible que quelques heures par jour) ; une dépendance totale à l'égard des produits pétroliers importés pour la production d'électricité et une faible efficacité du secteur de l'électricité en raison d’équipements trop anciens. Par ailleurs, en raison d’un prix de vente fortement subventionné, l'entreprise érythréenne d'électricité[5] ne génère pas de recettes suffisantes. Enfin, les investissements dans le secteur restent limités en raison d’un cadre des affaires peu sécurisé.

 

Structure de la production d’électricité en Érythrée (Source : IEA 2018)

Structure de la production d’électricité en Érythrée (Source : IEA 2018)

Évolution du taux d’électrification en Érythrée (Source : Banque Mondiale)

Évolution du taux d’électrification en Érythrée (Source : Banque Mondiale)

 

Récapitulatif des données :



[1] Rapport d'assistance technique de l'UE pour l'initiative Énergie durable pour tous - Afrique orientale et australe.

[2] Electricity generation by source, IEA.org, 2018

[3] Ibid.

[4] Accès à l’électricité (% de la population) – Érythrée, Banque Mondiale, 2018

[5] Rapport d'assistance technique de l'UE pour l'initiative Énergie durable pour tous - Afrique orientale et australe.

 

 



[1] Capacité installée Érythrée, Knoema, 2018

[2] IEA 2018

[3] Rapport d'assistance technique de l'UE pour l'initiative Énergie durable pour tous - Afrique orientale et australe.

[4] Le Ministère de l’Information annonce vouloir déployer un maillage national à travers la construction de centrales hybrides éoliennes et solaires à Dekemhare (10-30 MW) et Kerkebet (5 MW), une centrale éolienne à Assab (10 MW), des centrales solaires à Asmara, Adikeih, Debarwa et Barentu (10-20 MW), Gerset (5 MW) ainsi qu’une centrale hybride solaire diesel à Nakfa (2-3MW).

[5] La société publique Eritrean Electricity Corporation est chargée de la production, du transport et de la distribution, de la gestion des ressources énergétiques et du développement des énergies renouvelables.

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