Tourisme : Djibouti ambitionne d’attirer 1 million de touristes d’ici 2035.

Malgré un certain essor du secteur touristique à Djibouti depuis le début des années 2000, le pays peine encore à développer et diversifier son offre pour attirer des touristes aux différents profils. Avec l’ambition d’attirer 1 M de touristes d’ici 2035, Djibouti s’appuie sur les bailleurs et des investisseurs privés pour développer son offre, particulièrement à travers le développement de l’hôtellerie.

Djibouti reste de loin une destination touristique peu convoitée dans l’AEOI, et a accueilli 0,8 % des touristes internationaux de l’AEOI entre 2010 et 2013, soit en moyenne 57 500 touristes internationaux sur cette période. Malgré l’absence de données sur les arrivées à Djibouti après 2013, celles-ci auraient triplé sur la période 2000-2013 (+ 213,4 %).

Les motifs des visites[1] à Djibouti concernent essentiellement le tourisme d’affaires limité à la capitale (environ 45 % des visiteurs), le tourisme de loisirs (25 à 30 %), le tourisme lié à la présence des militaires des 5 bases militaires étrangères[2] installées dans le pays (15 %) et les autres visiteurs (10 à 15 %)[3].

De par la diversité des paysages naturels[4] et des activités touristiques qui peuvent être développées[5], Djibouti dispose d’un réel potentiel, à ce stade peu exploité et diversifié. Les principaux défis du secteur sont (i) une offre touristique peu structurée et limitée avec des coûts de prestations élevés ; (ii) des infrastructures peu développées (malgré un score qui place Djibouti dans le Top 20 des pays africains en termes de développement d’infrastructures en 2020)[6] ouvrant un accès aux potentiels sites touristiques ; (iii) des liaisons aériennes limitées (100ème mondial selon le classement IATA en termes de connectivité aérienne pour 1000 habitants en 2019) ; (iv) de faibles compétences et capacités dans le secteur, notamment en termes de développement durable.

Face à ces enjeux, le gouvernement djiboutien a fait du secteur du tourisme une priorité stratégique. Cette ambition se traduit dans le programme Vision 2035 qui projette d’attirer 1 M de touristes internationaux d’ici 2035. Parmi les axes de renforcement du secteur touristique cités dans le Schéma directeur de développement du tourisme durable (2019-2024), Djibouti devrait envisager (i) le développement du tourisme durable ; (ii) la planification et la valorisation des principaux sites touristiques ; (iii) la structuration de l’offre de produits touristiques ; (iv) le renforcement des compétences et des ressources humaines.

Djibouti est soutenu dans cette démarche par des bailleurs, dont le Groupe Banque mondiale. Le Country Partnership Framework FY22-FY26 de la Banque propose un axe de soutien au développement de l’entrepreneuriat et du secteur privé à travers un appui au secteur touristique. De plus, un prêt conjoint de la Société financière internationale et de l’Association internationale de développement a été octroyé au groupe luxembourgeois Onomo Hotels pour la construction d’un hôtel de 100 chambres[7].

Djibouti bénéficie de l’intérêt du groupe français Accor. Fin 2020, Accor a annoncé 3 projets de rénovation et de construction de complexes hôteliers dans la capitale, dont la rénovation de l’hôtel Les Acacias, la construction d’un MG Gallery et d’un Pullman Living. Un contrat de gestion entre Accor et la société djiboutienne Carnegie Hill Hospitality a été également signé fin septembre 2021 pour la construction sous la marque Fairmont d’un complexe hôtelier de luxe de 150 chambres et 15 appartements à Djibouti-ville. Le groupe n'a pas communiqué depuis lors sur la livraison de ces nouveaux hôtels. 

La crise sanitaire et les mesures de confinement et de fermetures des frontières ont affecté le secteur privé dans son ensemble et le secteur touristique, bien que des données chiffrées ne soient pas disponibles. 

 

Graphique 1 : évolution des arrivées de touristes étrangers à Djibouti 2000-2013 – Source : Banque Mondiale

évolution des arrivées de touristes étrangers à Djibouti 2000-2013 – Source : Banque Mondiale

Graphique 2 : part des revenus du tourisme dans les exportations totales de Djibouti (en %, 2000-2018) – Source : Banque Mondiale

part des revenus du tourisme dans les exportations totales de Djibouti (en %, 2000-2018) – Source : Banque Mondiale


[1] D’après les données recensées dans le Schéma directeur de développement du tourisme durable de Djibouti 2019-2024.

[2]Il s’agit des bases militaires de la France, des Etats-Unis, de la Chine, du Japon et de l’Italie.

[3] Les visiteurs qui sont en mission (diplomates, ONG).

[4] Les îles Moucha et Maskali, les plages, la Mangroves de Godoria, les randonnées dans le désert, les différents lacs dont celui d’Ardoukoba et d’Assal, le Golfe de Tadjourah, l’île du Diable, le site préhistorique de Balho.

[5] Plongée sous-marine, observations des requins baleines, et autres activités aquatiques.

[6] Africa Infrastructure Development Index (AIDI), 2020

[7] Il s’agit d’un projet régional porté par le groupe African Hotel Development Luxembourg ou Onomo Hotels estimé à 70,2 M EUR pour le Cameroun, Djibouti, Mali, Sénégal et Côte d’Ivoire.

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