Relations bilatérales

La relation franco-cubaine s’est fortement développée depuis la signature d’un accord économique bilatéral en 2016, redynamisant les relations institutionnelles et commerciales des deux pays sous l’impulsion d’un agenda politique. A cette occasion, une partie des créances de Cuba a été convertie en fonds de soutien aux projets d’intérêts commun à travers un Fonds de contrevaleur bilatéral d’un montant de 212 millions d’euros, destiné à financer des projets de développement publics sur l’île.

La France met à disposition plusieurs outils financiers de soutien à l’activité économique française à Cuba, dont le dispositif d’une ligne de crédit à l’export, garantie par l’Etat français, de projets à court terme de 90 M EUR gérée par BPI Assurance Export contribuant au maintien de notre commerce bilatéral, notamment en ce qui concerne les exportations céréalières.

En 2023, les échanges commerciaux entre la France et Cuba se sont élevés à 95,5 M EUR, enregistrant une diminution de 27% par rapport à 2022. Malgré une légère reprise en 2021, le commerce bilatéral de biens connait une tendance générale à la baisse depuis 2019, aussi bien au niveau de nos exportations vers Cuba (-27% en 2023), que de nos importations depuis l’île (-28% en 2023). Si les exportations françaises structurent la plus grosse partie de nos échanges commerciaux (84% de nos échanges), elles se sont néanmoins considérablement réduites dans le secteur des céréales. La balance commerciale reste favorable à la France, même si l’excédent tend à se réduire, atteignant 64,6 M EUR en 2023, contre 87,4 M EUR en 2022. Bien que Cuba reste un pays d’opportunités commerciales pour l’offre française et que la France fasse partie des douze premiers partenaires commerciaux de Cuba, les échanges commerciaux entre les deux pays ont souffert de la pandémie et du renforcement de l’embargo américain contre le pays.

Les banques françaises ont aujourd’hui des réticences à s’engager à Cuba et l’incertitude dans le milieu des affaires, générée notamment par l’activation du titre III de la loi extraterritoriale américaine Helms-Burton en mai 2019 suivi du placement par les Etats-Unis de Cuba dans la liste des pays finançant le terrorisme en janvier 2021, rendent plus complexes la mise en œuvre des nouveaux projets d’investissements français.

Ainsi, en dépit du dynamisme de la coopération bilatérale, la communauté d’affaires française présente localement reste encore limitée, mais stable. On dénombre trois entreprises mixtes et une trentaine de bureaux de représentation, présence comparable toutefois à celle des autres grands pays à Cuba (excepté l’Espagne). Les entreprises françaises à Cuba couvrent cependant les secteurs structurant de l’économie cubaine (construction, tourisme, transport, agroalimentaire, télécommunications...). Les spécificités locales et le contexte géopolitique actuel rendent toutefois difficile l’accès au marché cubain. 

Les intérêts économiques de la France sont également appuyés par la présence d’un comité local des Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCEF) qui collaborent efficacement avec les services officiels français. En parallèle, l’Association des Entreprises Françaises à Cuba (AEFC) rassemble une quarantaine d’entreprises ayant un lien avec la France, facilitant la circulation d’informations économiques et commerciales dans le cadre de réunions mensuelles.

 

Evolution des échanges bilatéraux franco-cubains 2014-2023Grafique SE

Source : Douanes françaises                                                                                                                                                                     

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