Commerce extérieur

Le commerce extérieur de Cuba a connu des évolutions contrastées sur les dernières années. Suite à une période de forte expansion après la « Période Spéciale » (crise des années 1990 ayant suivi la chute de l’URSS), les échanges commerciaux de biens ont atteint un sommet en 2013 (près de 20 Mds USD), avant de se contracter à nouveau pour atteindre, en 2020[1], leur niveau minimum depuis 2004 (8,9 Mds USD). Ce phénomène a été accentué notamment par la crise importée du Venezuela ainsi que la pandémie, qui ont obligé l’île à restreindre ses importations de combustible et de produits alimentaires.

En 2022, le commerce extérieur de Cuba a enregistré une augmentation de 15% par rapport à 2021, atteignant 12 Mds USD. Bien que les échanges commerciaux de l’île avec le reste du monde restent inférieurs aux niveaux enregistrés pendant les années qui ont précédé la pandémie de COVID-19, cet accroissement des échanges, expliqué par une hausse combinée des exportations (2,2 Mds USD, +10%) et des importations (9,8 Mds USD, +17%), vient confirmer la reprise des échanges amorcée en 2021

Les exportations de biens sont spécialisées dans les matières brutes (43% des exportations totales - principalement des produits miniers dont le nickel, l’or, le cobalt), les boissons et le tabac (16% - notamment le rhum et les cigares), les produits chimiques (14%) ainsi que les produits agricoles (12%). Les importations sont peu diversifiées et assurent l’approvisionnement en combustible (31% des importations totales - principalement en provenance du Venezuela), en produits alimentaires (23%) et en machines et équipements de transports (16%).   

Le solde commercial de Cuba est structurellement déficitaire et s’est fortement accentué depuis le milieu des années 2000, oscillant entre 5 et 10 Mds USD sur la période 2005-2022. Néanmoins, ce déficit est compensé par la balance des services très excédentaire en faveur de Cuba. En effet, Cuba exporte ses services médicaux auprès de nombreux pays (4,9 Mds USD en 2022), et complémente ces revenus par la prestation de services touristiques (878 M USD en 2022 pour services d’hébergement et restauration), ce qui garantit un financement important et permet à l’île de maintenir une balance des biens et services légèrement excédentaire.

Avec une progression record de 52% des échanges de biens entre 2021 et 2022, stimulées par les livraisons de pétrole vers l’île, le Venezuela se place en tête des partenaires commerciaux de Cuba (2,05 Mds USD). Malgré une augmentation de ses échanges de marchandises avec Cuba, la Chine se place en 2022 en deuxième position (1,56 Mds USD), suivie par l’Espagne (1,36 Mds USD), le Canada (945 M USD) et la Russie (846 M USD).

Concernant les partenaires européens, derrière l’Espagne, les Pays-Bas se maintiennent en deuxième position, devant l’Italie et l'Allemagne. Avec une baisse de 33% des échanges bilatéraux, imputable à une réduction de 39% des importations cubaines, la France est se place en cinquième position à l’échelle européenne en 2022 (183 M USD).


[1] Les chiffres officiels du commerce extérieur à Cuba sont publiés par le Bureau national de la statistique et de l’information (ONEI) avec une année de décalage, expliquant que nous ne puissions en réaliser l’étude qu’en année n+1.

 

 

 Commerce extérieur en Mds USD

Graphique SE

     Graphique élaboré par le Service Economique de La Havane à partir des données de l’ONEI.

 

 

 

Principaux partenaires commerciaux (et la France) en Mds USDPartenaires commerciauxGraphique élaboré par le Service Economique de La Havane à partir des données de l’ONEI.

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