CUBA
Commerce extérieur
Le commerce extérieur de Cuba a connu des évolutions contrastées sur les dernières années. Suite à une période de forte expansion après la « Période Spéciale » (crise des années 1990 ayant suivi la chute de l’URSS), les échanges commerciaux de biens ont atteint un sommet en 2013 (près de 20 Mds USD), avant de se contracter à nouveau pour atteindre, en 2020[1], leur niveau minimum depuis 2004 (8,9 Mds USD). Ce phénomène a été accentué notamment par la crise importée du Venezuela ainsi que la pandémie, qui ont obligé l’île à restreindre ses importations de combustible et de produits alimentaires.
En 2023, le commerce extérieur de Cuba a enregistré une baisse de 12% par rapport à 2022, atteignant 10,6 Mds USD. Cette diminution des échanges s’explique par une baisse combinée des exportations (qui atteignent 1,6 Md USD, soit -27%) et des importations (9 Mds USD, -9%), et inverse la tendance à la hausse des achats et des ventes, observée depuis 2021.
Les services se maintiennent comme le premier poste de revenus pour Cuba et la principale source de devises de l’économie de l’île. Cependant, les échanges de services connaissent une corrélation négative, puisque les exportations ont enregistré une légère baisse, passant de 7 à 6,8 Mds, tandis que les importations ont atteint un niveau record de 1,2 Md (contre 0,8 Md en 2022). Ainsi, la balance des services est à nouveau excédentaire, les exportations représentant 85% du total des échanges de services de Cuba, même si l’excédent est réduit par rapport aux années précédentes.
La structure des importations cubaines de biens est similaire à celle observée les années précédentes : les trois principaux postes – carburants, produits alimentaires et animaux vivants, machines et équipements de transport – représentent environ 70% du total des importations de biens. Les exportations de biens sont spécialisées dans les matières brutes (principalement des produits miniers dont le nickel, l’or, le cobalt), les boissons et le tabac (notamment le rhum et les cigares), les produits chimiques ainsi que les produits agricoles.
Cuba a vu une baisse significative de ses échanges commerciaux avec ses principaux partenaires commerciaux, et notamment avec le Venezuela, la Chine et la Russie pour la première fois depuis 2020 (Cf. annexes 5 et 6). Avec des échanges atteignant 1,6 Md USD en 2023, le Venezuela se maintient en tête, malgré une diminution de 21% du commerce bilatéral. Avec une hausse des échanges (1,5 Md USD, +9%), l’Espagne gagne une place au classement, devant la Chine (1,3 Md USD, -14%), le Canada (684 M USD, -28%) et le Mexique (509 M USD, +29%).
Concernant les partenaires européens, derrière l’Espagne, l’Allemagne arrive en deuxième position (316 M USD, +5%), devant les Pays-Bas (288 M USD, -53%) , puis l’Italie (265 M USD, -15%). Avec une baisse de 27% des échanges bilatéraux, imputable à une réduction des importations cubaines (notamment de blé), la France se place en cinquième position à l’échelle européenne, pour un montant de 133 M USD. Avec 2,8 Mds USD d’échanges de marchandises en 2023, l’UE représente 25% du commerce extérieur de Cuba et reste, de loin, le principal partenaire commercial de l’île.
[1] Les chiffres officiels du commerce extérieur à Cuba sont publiés par le Bureau national de la statistique et de l’information (ONEI) avec une année de décalage, expliquant que nous ne puissions en réaliser l’étude qu’en année n+1.
Commerce extérieur en Mds USD
Graphique élaboré par le Service Economique de La Havane à partir des données de l’ONEI.