COSTA RICA

Résumé : Les échanges commerciaux entre la France et le Costa Rica sont principalement constitués d’importations françaises. Nos exportations, en 2022, restent limitées. Le solde commercial (- 248 M EUR) est largement défavorable à la France, notamment puisque la comptabilisation des douanes françaises identifie le Panama comme destination des exportations, le pays voisin étant une plateforme régionale de réexportation.

Les échanges commerciaux bilatéraux, passant de 350 M EUR à 394 M EUR, enregistrent une hausse de 12,5 % en valeur. Les exportations françaises vers le Costa Rica atteignent en 2022 leur niveau le plus haut, soit 73 M EUR et enregistrent une hausse de 8,9 % par rapport à 2021. Les importations de produits costariciens ont augmenté de 13,4 % pour comptabiliser 321 M EUR en 2022 selon les données des douanes françaises.

Source : Données des douanes françaises

Des exportations françaises vers le Costa Rica peu significatives et volatiles

La valeur des exportations françaises vers le Costa Rica fluctue beaucoup. Après une progressive augmentation entre 2014 et 2017, passant de 42 M EUR à 60 M EUR, les exportations françaises ont connu une légère diminution en 2018, puis à nouveau une augmentation en 2019, avant d’enregistrer une baisse en 2020. Depuis, les ventes françaises, à destination du Costa Rica, enregistrent une hausse, 3% en 2021, à 67 M EUR puis 8,9 % en 2022 pour atteindre 73 M EUR.

Le « matériel électrique », est devenu le premier poste d’exportations de produits français vers le Costa Rica (8,3 M EUR ; 11,1 % des exportations), correspondant essentiellement aux activités de Schneider Electric dans le pays. Les exportations de « produits pharmaceutiques » constituent le 2^ème poste d’exportations françaises (7 M EUR ; 9,4 % des exportations). Par ailleurs, les « produits chimiques » se situent au 3^ème poste des ventes françaises à destination du Costa Rica (6,3 M EUR ; 8,5 % des exportations). Alors que les « produits pétroliers raffinés et coke » étaient pendant longtemps le 2^ème poste d’exportations françaises vers le Costa Rica, ils se sont effacés des exportations françaises et représentent moins 1 M EUR.

Ces chiffres sont cependant en réalité biaisés par le rôle de hub commercial du Panama (grâce à ses zones franches et en particulier celle de Colon). Les chiffres des douanes costariciennes et du SICA (qui distinguent l’origine réelle des biens importés) montrent des chiffres inverses et un excédent en faveur de la France. Parallèlement, des exportations costariciennes vers la France comme destinataire final seraient minimisées dans les statistiques costariciennes pour cette même raison.

Le Costa Rica reste un marché volatile pour la France, la commande publique très réduite (du fait d’une forte contrainte budgétaire sur les dépenses d’investissement de l’Etat) n’est guère favorable au développement des exportations françaises.

Le Costa Rica est un fournisseur significatif pour la France

Depuis 2018, les importations françaises en provenance du Costa Rica augmentent, et ce, de manière significative en 2022 (+13,4 % par rapport à 2021) pour atteindre un record de 321 M EUR. Le Costa Rica se place ainsi en 9^ème position en tant que fournisseur de produits pour la France au sein de la région Amérique Latine et Caraïbes, et en 2^ème position au sein de la région Amérique Centrale et Caraïbes (hors Mexique).

Le premier poste d’importations costariciennes vers la France, les « instruments à usage médical, optique et dentaire » connaît une augmentation de 12,6 % en 2022, pour atteindre 125 M EUR. Les « produits agricoles et de l’élevage » constituent le 2^ème poste d’importation en provenance du Costa Rica et totalisent 121 M EUR. Pour mémoire, on rappellera que le Costa Rica est le premier fournisseur mondial d’ananas et le troisième exportateur mondial de bananes. « Les produits à base de fruits et légumes, y compris les jus » restent le 3^ème poste d’importations costariciennes, en totalisant 22,9 M EUR.

Certain poste tel que le « matériel électrique », 20 M EUR, 4^ème poste d’importation, contribue positivement aux importations costariciennes vers la France, avec une augmentation de 33,3 % en 2022 (après une augmentation de 297,2 % en 2021). L’augmentation des échanges de ces biens est notamment liée à l’installation d’Intel dans le pays, exemple du nearshoring des entreprises américaines.

Un déficit commercial qui se creuse davantage en 2022

Les échanges commerciaux entre la France et le Costa Rica (impacté par les confusions sur la destination des importations/exportations) ont toujours été déficitaires au détriment de la France. Le solde commercial bilatéral en 2022 continue d’ailleurs de se creuser (-14,8 % par rapport à 2020), pour atteindre un record de -248 M EUR.

Les investissements français au Costa Rica en 2021

Les données de la Banque de France sont confidentielles pour les IDE français au Costa Rica. Les données sont confidentielles pour les IDE trinidadien en France.

Une présence encore limitée des entreprises françaises mais en progression.

Les investissements français au Costa Rica sont réduits mais on peut noter la présence de Vinci aéroports qui dispose de la concession de l’aéroport de Liberia dans la province de Guanacaste (pôle touristique majeur).

C’est également le cas d’Essilor (rachetée par le groupe italien Luxxotica). ArcelorMittal (Luxembourg) dispose d’une usine sidérurgique à Limon. On notera la présence de Newrest (catering), du groupe Bernard Hayot de la Martinique (location de voitures, concessions automobiles,…), l’investisseur français probablement le plus actif aujourd’hui dans le pays. Schneider Electric, Publicis, JCDecaux (mobilier urbain / publicité), Teleperformance (centre d’appels), Sanofi sont également présents.

Du point de vue des projets suivis par les entreprises françaises, le projet du train électrique de San José a mobilisé des entreprises françaises juste avant que le projet ne soit abandonné par le nouveau gouvernement issu des élections présidentielles de mai 2022. Celui-ci doit être remplacé par un métro léger en viaduc. Des entreprises françaises participent aussi à la construction d'infrastructures de traitement des eaux usées.