Nos relations bilatérales.

La France et la Colombie entretiennent des relations économiques fortes qui se sont intensifiées ces dernières années.

La France occupe une place particulière dans l’économie colombienne, puisqu’elle est le premier employeur étranger avec désormais 250 filiales françaises et plus de 150 000 emplois directs. Ces filiales locales ont souvent une vocation régionale, généralement sur la zone andine, et parfois sur l’ensemble de l’Amérique latine et le marché hisponophone des Etats-Unis. Selon les données de la Banque centrale de Colombie, le stock d’IDE français ressortait fin 2018 à plus de 3,2 Mds USD, au 14ème rang parmi les investisseurs directs en Colombie. Ce chiffre ne réflète néanmoins pas la réalité de la présence française, de nombreux investissements d'entreprises françaises ayant pour origine d'autres pays européens qui bénéficient d'un accord de protection des investissements en vigueur (Espagne en particulier).

Cette présence est très significative dans la grande distribution (Casino qui contrôle le principal distributeur colombien) ; l'industrie en particulier l’automobile (Renault, première marque vendue en Colombie), l’industrie pharmaceutique et cosmétique (Sanofi et L'Oreal), l’industrie légère (Seb, Legrand, Schneider Electric) et lourde (Saint Gobain) ; les services aux collectivités locales (Veolia, Suez, Transdev, Saur) et les services aux entreprises (Téléperformance, Sodexo, Bureau Veritas, Newrest, JC Decaux). Elle est significative dans le BTP et les concessions (filiales du groupe Vinci, Eiffage) ; l’ingénierie (Technip FMC, SETEC, EGIS) ; l’hôtellerie (Accor Hotels) et la banque-assurance (AXA-Colpatria, BNP-Paribas et sa filiale CARDIF, bureaux de représentation de Crédit Agricole et de Natexis).

M. Franck Riester, Ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité, était en déplacement en Colombie le 6 et 7 décembre 2021. Cette visite a permis la signature d’une déclaration conjointe sur l’hydrogène décarboné entre nos gouvernements et la création d’un poste d’expert technique international (ETI) a été annoncée. Par ailleurs, la visite a permis le lancement du Club Verde entre l’Ambassade de France en Colombie et la Chambre de Commerce et de l’Industrie (CCI) France-Colombie, qui rassemblera tous les acteurs moteurs de la transition écologique et leur proposera des groupes de travail thématiques.

La communauté French Tech Bogota a été labellisée en mai 2020 et rassemble une quarantaine de membres. Un groupe de travail santé  réunit depuis fin 2018 les entreprises intéressées par ce secteur et la création d’un club « transition énergétique » est à l’étude. La chambre bilatérale, créée il y a plus de 100 ans, compte 260 membres. Elle reste solide financièrement, malgré la crise. Le comité CCE compte 17 membres actifs. Ces institutions travaillent en bonne coordination avec le bureau Business France en soutien à la présence française. Si le Prêt du Trésor apparaît peu attractif, le recours au FASEP soutient efficacement les intérêts économiques. En plus du FASEP en cours sur l’efficacité énergétique des bâtiments publics, 4 FASEP ont été octroyés pour (1) des purificateurs d’eau en zones isolées, (2) des solutions innovantes de caractérisation de l’ADN d’espèces végétales et animales, (3) des solutions innovantes de traitement de déchets organiques et (4) un démonstrateur de stockage d’électricité par batterie hydraulique.     

Par ailleurs, la France et la Colombie ont négocié deux instruments bilatéraux afin d’améliorer le cadre des affaires bilatéral, qui permettra aux entreprises et particuliers de disposer d’un contexte fiscal clair et moderne entre les deux pays : les deux pays ont ainsi adopté en juillet 2014 (i) un Accord d’encouragement et de protection réciproque des Investissements. Déjà ratifié par la partie française, le texte a été approuvé par le Congrès colombien en juillet 2017 et validé par la Cour Constitutionnelle de Colombie sous réserve de clarifications en cours de discussions entre les deux administrations ; (ii) la Convention de non-double imposition et d’échange d’information en matière fiscale a été signée en juin 2015. Cet instrument a déjà été ratifié par la France (octobre 2017) et le processus de ratification par le congrès colombien a débuté en décembre 2019.

Enfin, la France se place parmi les principaux bailleurs de la Colombie avec des octrois de l’Agence Française de Développement (AFD) de l’ordre de 2,2 Mds EUR depuis 2010, ce qui fait de la Colombie l'un des principaux encours mondiaux de l'Agence. L'action de l'AFD se concentre sur trois objectifs principaux : le développement durable des territoires, les politiques d'atténuation et d'adaptation au changement climatique et la cohésion sociale. L'AFD se distingue des autres bailleurs par sa capacité à octroyer des financements à des entités autres que le gouvernement central : collectivités locales, entreprises, ONG, institutions, qui représentent près de la moitié de ses prêts. La filiale dédiée au secteur privée Proparco a ouvert un bureau à Bogota en 2018.

La France et la Colombie ont par ailleurs signé en juin 2019 à l'occasion de la visite du Président colombien en France un arrangement administratif de coopération en matière d'environnement et de ressources naturelles.

Le commerce bilatéral de la France et la Colombie au 1er semestre 2021. 

Si le solde français reste excédentaire, notre surplus commercial à l’égard de la Colombie a été divisé par près de 3 en 2020 (à 131,4 MEUR) par rapport à l’année précédente. Notre excédent s’améliore de façon significative sur les six premiers mois de 2021, porté par nos exportations aéronautiques et de produits pharmaceutiques et chimiques.

Nos ventes à la Colombie ont reculé de 34,4 % sur un an à 463 MEUR en raison de la pandémie. Après des années 2018 et 2019 marquées par une hausse significative de nos livraisons aéronautiques, les ventes françaises d’aéronefs à la Colombie ont été divisées par deux en 2020 (à 76 MEUR, malgré la livraison de 3 Airbus au dernier trimestre 2020). L’année 2020 est aussi caractérisée par une forte baisse de nos exportations en matériels de transport (-51,6 % à 119 MEUR), en particulier dans le secteur automobile, deuxième poste de nos exportations vers la Colombie (25,7 % du total de nos ventes). En 2020 la France est le 6ème fournisseur du pays (conservant son rang de 2019, mais nous positionnant désormais devant l’Espagne), avec une part de marché de 2,2% soit 0,1 point de pourcentage de moins que l’an dernier (contre 24,2 % pour les Etats-Unis, 23,9 % pour la Chine, 6,7 % pour le Mexique et 3,8% pour l’Allemagne).

En parallèle, nos importations en provenance de Colombie ont reculé de 7,6 % à 332 MEUR. Précisément, nos achats de houille, qui structurellement étaient le principal poste d’importation, ont diminué de 51 % (59 MEUR), passant au second poste après les importations de fruits tropicaux, qui représentent désormais près d’un tiers de nos achats (101,5 MEUR, +37,7 %). Les importations d’autres produits industriels  (11 % du total) ont diminué de 54,5 % (à 36,5 MEUR). La hausse de nos importations de produits pétroliers raffinés compense en partie la diminution des importations dans les autres postes. La France se positionne comme le 30ème client de la Colombie (0,39% des ventes). En conséquence, notre solde commercial à l’égard de la Colombie reste positif à 131,4 MEUR, mais se trouve cependant divisé par 2,7 par rapport à son niveau de 2019 (347,3 MEUR). 

Sur les 6 premiers mois 2021 nos exportations reprennent à un rythme plus soutenu (+10%, à 220 MEUR), tirées par nos livraisons d’aéronefs, de préparations pharmaceutiques, de produits chimiques (+44%) notamment. Nos importations continuent à décroître (-5%), à 156 MEUR. Notre excédent commercial enregistre une nette amélioration, de près de 78% sur les 6 premiers mois de 2021 (64 MEUR).

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