CHINE

1 – Tendances structurelles

Le commerce extérieur chinois a connu une progression exponentielle depuis l’adhésion de la Chine à l’OMC en 2001. Ce développement exceptionnel s’est traduit par une insertion importante de la Chine dans les chaînes de valeur mondiales (TIC, mécanique, textile) et s’est caractérisé – du fait des exportations chinoises massives - par la formation d’un excédent commercial substantiel. Cette stratégie a permis le développement de circuits commerciaux durables avec le triangle Japon-Taiwan-Corée du Sud, mais aussi avec les Etats-Unis et l’Union européenne.

Le modèle commercial chinois subit désormais des évolutions, lentes mais réelles. Ces dernières années, à la faveur du tournant qualitatif opéré, la Chine cherche à assurer la « montée en gamme » de son commerce extérieur, tout en stimulant ses importations. Signe des mutations qui touchent « l’usine du monde », la Chine n’a jamais autant importé de biens ordinaires qu’en 2017 (60%, contre 55% en 2010). Le commerce extérieur chinois est engagé, enfin, dans une entreprise de diversification géographique (ASEAN, Afrique, Amérique Latine), conformément à sa politique des Nouvelles Routes de la Soie.

2 – Évolutions en 2017

Le commerce extérieur de la Chine connaît, en 2017, un fort rebond (+11%) après deux années de repli, porté par la croissance de ses exportations (+7%, 2 300 Mds $), mais surtout de ses importations (+19%, 1 800 Mds $). L’excédent commercial chinois recule de 17% mais se maintient à un niveau élevé (autour de 500 Mds $), indicateur de son caractère structurel.

3 – Détails sectoriels

La moitié des exportations chinoises relève de trois secteurs: machines, appareils et matériels électriques (dont téléphones portables) à 600 Mds $ ; machines, chaudières et engins mécaniques (dont ordinateurs) à 383 Mds; textile, vêtements, chaussures et accessoires à 257 Mds. Signe d’une activité industrielle dynamique, notamment dans le secteur des infrastructures, les importations chinoises d’hydrocarbures (246 Mds $) et de minerais (125 Mds) connaissent une progression exponentielle en 2017. Toutefois, hors matières premières, les importations chinoises les plus dynamiques en 2017 concernent les produits de consommation courante, sous l’effet d’une demande croissante de la classe moyenne chinoise émergente.

4- Détails géographiques

La région Asie-Pacifique capte en 2017 43% des échanges extérieurs de la Chine. Les chiffres de 2017 accentuent le phénomène de diversification, entamé depuis quelques années, du commerce chinois au sein de l’Asie-Pacifique, avec une augmentation plus rapide des échanges avec les pays de l’ASEAN (+13%), l’Inde (+19%) et l’Océanie (+25%), qu’avec le triangle Japon, Taiwan et Corée du Sud. Après deux années de chute, le commerce UE-Chine repart fortement à la hausse (+12%), avant tout tiré par les importations de la Chine (+18%), ce qui ne suffit pas, néanmoins, à résorber le déficit bilatéral. Les relations sino-américaines sont de plus en plus déséquilibrées, malgré une augmentation légèrement plus rapide des importations de la Chine (+13%) que de ses exportations (+11%). La Russie confirme et renforce sa position, acquise en 2016, de premier fournisseur de la Chine en pétrole brut. La Chine s’appuie depuis longtemps sur l’Afrique et, plus récemment, sur l’Amérique Latine pour assurer son approvisionnement en matières premières (notamment en minerais stratégiques) mais aborde de plus en plus ces zones comme de potentiels débouchés pour ses industries à l’export.