Urbanisme et décentralisation vers les côtes

A l’occasion d’un colloque organisé par le Policy Research Institute à Dhaka le 17 octobre 2018 sur le développement urbain, la Banque Mondiale a rappelé comment historiquement les Etats-Unis, puis la Chine se sont développés à partir de leurs zones portuaires, directement reliées aux marchés internationaux et disposant de facilités de transport. Le Bangladesh bénéficie en outre d’importantes ressources halieutiques, notoirement sous-valorisées.

La Banque mondiale exhorte à davantage de développement urbain autour des trois autres agglomérations du pays, et autour des zones côtières, pour réduire les effets négatifs de la surpopulation à Dhaka, qui entrave le développement du Bangladesh.

Chattogram/Chittagong (4,0 M hab, sud-est), Khulna (1,1 M hab, sud-ouest), Rajshahi (0,8 M hab, nord-ouest, près de la frontière indienne) sont les trois villes qui devraient bénéficier d’investissements conséquents.

Selon des critères internationaux, 31,1% de la population urbaine du Bangladesh est concentrée dans et autour de Dhaka, contre 3,1% pour Shanghaï, 1ère ville de Chine, 6% pour Dehli ou 7% pour Kuala Lumpur. Les capitales hypertrophiées du Vietnam et du Pakistan ne représentent que 22,6% de la population urbaine.

Les encombrements de la circulation dans Dhaka engendrent un coût estimé à 2,5% du revenu annuel du pays ou du PIB, sans compter les dommages collatéraux (pollution, surconsommation des ressources en eau, surutilisation des infrastructures, etc.). Selon le Policy Research Institute, 70% du PIB est généré par les deux agglomérations de Dhaka et Chittagong, qui représentent 87% de la production industrielle, et plus encore dans les exportations du pays.

Le développement d’autres centres urbains ne pourra se faire sans une importante décentralisation et des dotations budgétaires pour l’instant insuffisantes, jusqu’au niveau des 64 districts et des 492 upazilas.

Publié le