Situation économique en 2020 et prévisions de croissance

La Bosnie-Herzégovine  bénéficiait d’une situation macroéconomique stable mais peu dynamique à l’entrée de crise : Le pays affichait en 2019 des résultats satisfaisants malgré ses handicaps importants tels que la complexité des ses institutions et de son administration. Les crises politiques récurrentes qui touchent ce pays rendent difficile sa gouvernance et la mise en œuvre de réformes structurelles ambitieuses depuis de nombres années. 

Une hausse de PIB de 2,7 % a été enregistrée pour l’année 2019 avec un excédent budgétaire de 2,2% du PIB (meilleure collecte des impôts indirects) et une hausse des dépenses d'investissement. Le déficit du compte courant s'est légèrement contracté en 2019 en raison de l'augmentation des exportations de services et des transferts financiers (remises) de la diaspora. A 32,8% du PIB fin 2019, la dette publique totale restait modérée et se trouvait principalement composée de dette concessionnelle. Cette dette publique ne comprend cependant ni les arriérés de paiement, ni le stock des garanties, mais seulement les garanties appelées (conformément à la méthodologie d’Eurostat). La dette extérieure totale était, quant à elle, estimée à 65,4% du PIB.

La pandémie de COVID-19 a plongé la Bosnie-Herzégovine dans une profonde récession, avec une baisse de la demande intérieure et extérieure, couplée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement, conduisant à une trajectoire de croissance négative pour 2020. La demande interne est fortement impactée par la baisse des transferts financiers de la diaspora bosnienne, une source importante de revenus du pays (12% du PIB).

En mois d’août, les agences de notation financière ont confirmé la note de crédit de la Bosnie-Herzégovine : le 28 août 2020, l'agence Standard & Poor's a maintenu la note de la Bosnie-Herzégovine à « B avec perspective stable » après l’avoir dégradée en avril de "positive" à "stable. Le 21 août 2020, Moody's plaçait également la Bosnie-Herzégovine dans la catégorie "B3 avec perspective stable ».

L’aggravation de la pandémie à l’été 2020 et l’actuelle 2ème vague retardent la reprise économique. Les chiffres macroéconomiques sont revus à la baisse par les institutions financières : Le FMI prévoit une récession de -6,5% en 2020 (suivie d’une croissance +5% en 2021) avec un déficit budgétaire de -5,8% en 2020 et de -4,4 % en 2021 contre un excédent de 2,2% en 2019, une dégradation du déficit du compte courant de -4,4% en 2020 contre -3,6% en 2019 (suivie d’une aggravation à -6,1% en 2021).La dette publique totale resterait modérée (32.8% en 2019, 38,9% en 2020 et 40,4% en 2021). L’UE procède également à une révision de ses estimations et prévoit un recul du PIB de 6%  ainsi qu’une augmentation de la pauvretéLa Banque centrale de Bosnie-Herzégovine a également  révisé ses hypothèses de croissance en raison de l’intensité de la seconde vague et d’une surestimation de l’impact des dépenses publiques sur l’activité économique du pays. D’après elle, le PIB se contracterait de -4,6 % en 2020, puis progresserait de +2,7 % en 2021 et +3,0 % en 2022 (date du retour au niveau pré-crise).

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