Nouvelle-Zélande - Indicateurs et conjonctures

 

Situation économique au 1er semestre 2025

Résumé: En 2024, la Nouvelle-Zélande a connu sa plus forte récession depuis 1991, affichant l’une des performances économiques les plus faibles parmi les pays avancés avec une contraction du PIB de -0,5 %. Avec un assouplissement de la politique monétaire, la plupart des indicateurs au premier semestre 2025 sont bien orientés. Pour 2025, le Trésor néo-zélandais anticipe un rebond de l’activité, à 2,9 % en 2025-26 et 3,0 % en 2026-27. Cependant, l’économie reste exposée à des risques baissiers, notamment en lien avec la recomposition des échanges commerciaux mondiaux.

 

I. Vers une reprise économique grâce à un assouplissement de la politique monétaire

Les premiers indicateurs de 2025 confirment le rebond de l’économie néozélandaise. La croissance atteint 0,8 % au premier trimestre 2025, après une reprise de 0,5 % au quatrième trimestre 2024, succédant à deux trimestres consécutifs de contraction de ‑1,0 % aux deuxième et troisième trimestres 2024. Cette accélération s’explique en grande partie par une reprise marquée de la consommation des ménages dont les dépenses ont progressé de 1,4 %. Les services aux entreprises et le secteur manufacturier figurent parmi les principaux moteurs de cette expansion. La croissance de l’activité manufacturière repose sur une hausse de la production de machines et d’équipements, un segment clé qui a également soutenu les exportations et l’investissement. Cette dynamique reflète une reprise de la demande dans les secteurs industriels et technologiques. Le PIB par habitant a lui aussi progressé, avec une hausse de 0,5 % au T1 2025 après 0,4 % au T4 2024.

Les tensions sur le marché du travail se sont normalisées avec un taux de chômage atteignant 5,1 % au premier trimestre 2025 en hausse de 0,7 point sur un an. La croissance des salaires ralentit à mesure que les conditions du marché du travail se normalisent et que l’inflation reflue. Au premier trimestre 2025, la croissance des salaires atteint 2,9 % en glissement annuel après 3,3 % au quatrième trimestre 2024.

En avril 2025, le solde migratoire en glissement annuel a fortement reculé, atteignant 21 300 après 91 000 à la même période en 2024. En octobre 2023, la Nouvelle-Zélande a enregistré un pic de migration mensuelle nette à 135 000 personnes. Depuis ce sommet qui s’explique par un rattrapage suite à la réouverture des frontières post-covid, le nombre d’arrivée a fortement diminué tandis que les départs sont en hausse, notamment en direction de l’Australie. Ce recul migratoire a contribué à un net ralentissement de la croissance démographique, passée de 2,2 % au premier trimestre 2024 à 0,9 % au premier trimestre 2025, ce qui pèse sur la dynamique économique.

L’inflation en recul depuis neuf trimestres consécutifs montre des signes de reprise et atteint 2,5 % au premier trimestre 2025 après 2,2 % au quatrième trimestre 2024. L’inflation sous-jacente recule à 2,5 % au premier trimestre 2025 après 2,7 % au quatrième trimestre 2024. Ces deux mesures de l’inflation sont dans la fourchette cible de la banque centrale, fixée entre 2 et 3 %. Celle-ci a abaissé son taux directeur une première fois en août 2024, après treize trimestres consécutifs de hausse. Le taux directeur s’établit désormais à 3,25 % après avoir atteint un pic à 5,5 % en juillet 2024. L’assouplissement de la politique monétaire devrait se poursuivre au second semestre 2025, après trois baisses consécutives des taux directeurs en février, avril et mai.

Le déficit du compte courant s’atténue, passant de ‑6,6 % du PIB au premier trimestre 2024 à ‑5,7 % au premier trimestre 2025. La reprise de la demande extérieure, l'amélioration des termes de l'échange et le ralentissement des importations dû à la contraction de la demande intérieure ont contribué à réduire le déficit commercial des biens. Dans le secteur des services, la reprise du tourisme se poursuit, bien que le nombre total d’arrivées demeure inférieur aux niveaux d’avant la pandémie, atteignant 87 % du niveau pré-COVID.

Le déficit budgétaire est stable à 2,3 % du PIB en 2024-25 après 2,1 % en 2023-24. Cette stabilité s’explique par une combinaison de réduction des dépenses publiques et de hausse des recettes fiscales. Le budget 2024-25 prévoit 6,6 Md NZD de nouvelles dépenses, compensées en partie par 5,3 Md NZD de coupes budgétaires, soit 1,3 Md NZD de nouvelles dépenses nettes hors investissement après 2,4 Md NZD en 2023-24. En 2024-25, le ratio de la dette publique au PIB a légèrement augmenté pour atteindre 42,7 %, en hausse de 1,0 point par rapport à l’exercice précédent. Les taux des obligations à dix ans ont baissé en 2024-25 à 4,3 % après 4,7 % en 2023-24. Le resserrement des écarts de taux souverains témoigne d'une confiance renouvelée dans la position budgétaire de la Nouvelle-Zélande. Au 1er juillet 2025 le spread de l'obligation néo-zélandaise à 10 ans par rapport au bon du Trésor américain est de +0,26 %, indiquant une légère prime de risque pour l'obligation néo-zélandaise. Au 1er juillet 2024, le spread était de 0,21 %.  

En 2025, le dollar néo-zélandais s’est consolidé au premier semestre, avec un taux de change vis-à-vis du dollar américain atteignant 0,606 au 30 juin, en hausse de 7,8 %. En 2024, le dollar néo-zélandais avait connu une relative fragilité dans un contexte de renforcement du dollar américain, son taux de change diminuant de 10,6 % à 0,563 en fin d’année, soit une diminution de 10,6 %.

II. Accélération attendue de la reprise malgré les recompositions du commerce international

La reprise économique devrait s’accélérer à mesure que l’assouplissement de la politique monétaire stimule la consommation et l’investissement. Le Trésor néozélandais anticipe une croissance à 2,9 % en 2025-26, puis à 3,0 % en 2026-27. Cette reprise serait soutenue par la baisse récente des taux d’intérêt et l’amélioration des termes de l’échange. L’investissement privé devrait rebondir à 2,5 % après une baisse de 4,8 % en 2023-24. Le commerce extérieur devrait contribuer positivement à la croissance du PIB en 2025. Le tourisme, quant à lui, poursuivrait sa reprise et pourrait retrouver des niveaux proches de ceux de 2019.

L’inflation devrait s’établir à 2,1 % en 2025-26 et rester dans la fourchette cible de la banque centrale permettant de nouvelles baisses de taux. La baisse des prix du pétrole, combinée à un renforcement du dollar néo-zélandais, pourrait atténuer les pressions inflationnistes. Le taux de chômage, qui a connu une hausse à 5,4 % en 2024-25 est attendu en légère baisse à 5,0 % en 2025-26. Le déficit budgétaire devrait se creuser à 2,6 % en 2025-26 avant de diminuer significativement à 1,7 % en 2026-27. La dette publique devrait augmenter à 43,9 % du PIB en 2025-26, après 42,7 % du PIB en 2024-25.

L’incertitude économique mondiale liée aux droits de douane américains devrait se traduire par un ralentissement de l’activité des principaux partenaires commerciaux de la Nouvelle-Zélande. Le Trésor néozélandais anticipe une baisse de la croissance de 0,2 p.p. au cours des deux prochaines années.

Le FMI rejoint les prévisions du Trésor néo-zélandais en anticipant une reprise de l’économie en 2025, avec une croissance prévue à 1,4 %, avant une accélération à 2,7 % en 2026. Le taux de chômage se stabiliserait autour de 5,3 % en 2025, puis à 5,2 % en 2026. L’inflation continuerait de baisser pour atteindre 2,4 % en 2025, puis 2,3 % en 2026. Le déficit du compte courant devrait également poursuivre sa baisse, passant de -5,1 % en 2025 à -4,6 % en 2026.

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