Les investissements directs entre la France et l’Australie en 2023

I. L’investissement français en Australie poursuit son dynamisme

Le flux d’IDE net français en Australie s’élève à 1,5 Md€ en 2023, après 1,8 Md€ en 2022, confirmant l’attractivité australienne pour les entreprises françaises. L'Australie se classe comme la 8ᵉ destination mondiale des flux d’IDE français et occupe la 3ᵉ place parmi les pays hors UE. L’année 2023 est marquée par plusieurs investissements substantiels : L'Oréal a fait l’acquisition de l’entreprise de cosmétiques Aesop pour 2,3 Md€, InVivo a acquis United Malt Group, 4e producteur de malt mondial, pour 1,5 Md AUD (950 M€), permettant de positionner le groupe comme 1er brasseur mondial et Thalès a racheté l’entreprise de cybersécurité Tesserent pour 180 M AUD (110 M€).

Le stock d’IDE net français en Australie s’élève à 15,2 Md€ en 2023 après 14,5 Md€ en 2022 faisant de l’Australie le 19e récipiendaire des IDE français et le 4e dans la zone Asie-Pacifique derrière la Chine, Singapour et le Japon. Le stock d’IDE français en Australie poursuit sa reprise amorcée en 2020 et retrouve son niveau record pré-AUKUS de 2018. L’institut australien des statistiques (ABS) recense quant à lui un stock de 14,4 Md AUD[1] d’investissement français (soit 8,5 Md€), classant la France au 13e rang des investisseurs étrangers et à la 3e place parmi les pays de l’Union européenne, derrière les Pays-Bas et l’Allemagne. Cet écart entre les données australiennes et françaises s'explique par des méthodologies de comptabilité différentes.

Les perspectives d’investissement français en Australie sont prometteuses. Sur l’année fiscale 2023-2024[2], le flux des investissements français vers l’Australie approuvés par le Trésor australien, atteint 10,4 Md€, ce qui fait de la France le troisième investisseur étranger[3], derrière les Etats-Unis (65 Md€) et le Japon (20 Md€). Les entreprises françaises ont procédé à plusieurs opérations d’ampleur en 2024. En février 2024, Saint-Gobain a signé sa plus grosse opération depuis 20 ans avec l’acquisition de l’entreprise de construction CSR pour 2,7 Md€ (3 000 employés). En septembre 2024, Legrand a racheté l’entreprise APP (spécialisée dans les tubes plastiques, 100 M€ de CA, 250 employés), après l’acquisition de VASS Electrical Industries (35 employés) en juin 2024. Louis Dreyfus Co (LDC) a acquis le premier opérateur australien de l’égrenage de coton, Namoi Cotton, pour un montant de 160 M AUD (100 M€).

La France est le pays européen qui compte le plus de filiales en Australie. Elle est également le deuxième employeur étranger européen avec 75 500 salariés en 2022. Le chiffre d’affaires global des filiales françaises croît fortement à 32 Md€ en 2022 après 26 Md€ en 2021. Les entreprises françaises sont présentes notamment dans les secteurs de l’énergie, le matériel de transport, l’environnement et la santé. Le nombre de filiales françaises sur le territoire est resté stable, avec 788 entreprises en 2022[4].

 

II. Malgré une baisse des flux, le stock d’IDE australien en France reste stable en 2023

Le flux d’IDE net australien en France s’élève à 32 M EUR en 2023, après 174 M EUR en 2022. L’année 2023 a été marquée par la levée de fonds record de 850 M€ en septembre 2023 de la startup française Verkor, dont l’Australien Macquarie Asset Management est le chef de file, pour la construction dans les Hauts de France d’une gigafactory de batteries bas-carbone.

Le flux d’investissement devrait être en hausse en 2024, avec notamment le rachat de Saverglass, spécialisé dans la verrerie de luxe par le groupe australien d’emballage Orora pour un montant de 1,3 Md€.

En 2022, les entreprises australiennes opèrent 71 filiales en France et emploient près de 2 000 personnes[5]. Entre 2014 et 2023, 49 projets d’investissement ont permis la création ou le maintien de plus de 750 emplois sur le territoire.

Le stock d’IDE net australien en France s’élève à 3,3 Md€ en 2023 après 3,4 Md€ en 2022, faisant de l’Australie le 20e investisseur en France et le 6e de la zone Asie-Pacifique derrière le Japon, la Chine, Hong-Kong, le Qatar et Singapour. Après une croissance soutenue depuis 2019, le stock net d'IDE australien s'est stabilisé en 2023, proche de son niveau record de 2022. Selon ABS, la France était le 12ᵉ récipiendaire des IDE australiens à l’étranger, avec 3,5 Md AUD, et le 4ᵉ au sein de l'Union européenne, derrière le Royaume-Uni, l'Allemagne et les Pays-Bas. Le stock d’IDE australien en France représente 1 % du stock total d’IDE australiens.

 



[1] ABS n’utilise pas la méthode de l’investisseur ultime pour recenser les IDE entrants, qui est la méthode privilégiée par la Banque de France. En conséquence, les investissements français transitant par des pays tiers vers l’Australie ne sont pas comptabilisés comme des IDE français par ABS.

[2] Juillet 2023-juin 2024

[3] Rapport trimestriel du  Trésor australien utilisant une méthodologie spécifique pour comptabiliser les investissements étrangers

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[4] Source OFATS Eurostat

[5] Source OFATS Eurostat

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