Centrales d'achat et enjeux de concurrence
Organisés par la direction générale du Trésor et l'Autorité de la concurrence, les séminaires "Philippe Nasse" rassemblent un économiste et un juriste sur un sujet relatif à la concurrence. Il s'agit de débats à caractère académique, qui n'engagent pas les institutions organisatrices.
Afin d’améliorer leur pouvoir de négociation face aux fournisseurs et obtenir de meilleures conditions d’achat, certains opérateurs peuvent chercher à joindre leur forces. Cela passe notamment par les regroupements à l’achat et la constitution de centrales de référencement ou de centrales d’achat, négociant pour le compte de plusieurs distributeurs le référencement de produits.
Les centrales d’achat peuvent avoir des effets positifs en permettant de constituer une forme de « contrepouvoir » face aux fournisseurs, afin d’obtenir des prix d’approvisionnement plus bas, pouvant bénéficier aux consommateurs. En revanche, les centrales peuvent aussi modifier l’équilibre existant dans les relations de négociation entre fournisseurs et distributeurs en défaveur des fournisseurs les plus dépendants des centrales. Par ailleurs, elles peuvent également être à l’origine de comportements anticoncurrentiels en servant de support à des ententes entre distributeurs.
En France, le secteur de la grande distribution, propice aux regroupements à l’achat, a connu en 2018 une vague de rapprochement entre enseignes avec la création de deux nouvelles alliances à l’achat, d’un côté une centrale regroupant Auchan, Casino, Metro, Shiever, Dia (dite « Horizon »), et de l’autre une centrale regroupant les enseignes Carrefour, Système U, Provera et Tesco. L’Autorité de la concurrence a récemment accepté les engagements proposés par Auchan, Casino, Metro et Schiever pour mettre fin aux préoccupations de concurrence ; le périmètre des achats en commun de ces enseignes sera notamment réduit.
Quels sont les effets des regroupements à l’achat pour les consommateurs et vis-à-vis des fournisseurs ? Quels sont les enjeux de régulation des processus de négociation entre les différents acteurs de la chaine, notamment dans l’industrie agroalimentaire ? Comment les autorités de concurrence doivent elles appréhender les regroupements à l’achat ?
Afin d’apporter leur expertise sur ces questions, interviendront :
- Marie-Laure Allain, Directrice de recherche au CNRS, Professeur à l’Ecole Polytechnique et membre du CREST
- Ombline Ancelin, Avocat Associée, responsable de la pratique Concurrence du cabinet Simmons & Simmons
Le débat sera animé par Joël Tozzi, Rapporteur général adjoint à l’Autorité de la concurrence.
Cette séance du séminaire Nasse se tiendra le vendredi 29 janvier 2021 de 10h00 à 12h00 en visioconférence.
+ Le replay de l'événement
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Le séminaire Philippe Nasse est co-organisé par la Direction générale du Trésor et l’Autorité de la concurrence. Il vise à confronter les regards des économistes et des juristes sur des problématiques ayant trait à la politique de concurrence.
Manifestation validée au titre de la formation continue des avocats.